Nicolas Sarkozy : pouvoir ou puissance ?
Cela fait deux ans que l’on se pose la question : quelle est la logique qui anime Nicolas Sarkozy ? Elle est peut-être à la fois plus simple et plus rationnelle qu’elle en a l’air.
On parle aussi de storytelling de la part de Nicolas Sarkozy, qui est effectivement un converti à ce mode de communication qui consiste à raconter des histoires pour expliquer des messages. (Que ces histoires soient authentiques ou de purs bobards est une question intéressante, mais ce n’est pas celle que se pose cet article). Mais le storytelling c’est, pour faire l’analogie avec le monde informatique, un langage, ce n’est pas l’infrastructure, le hardware, l’architecture.
On a globalement parlé de rupture, mais c’est plus un mot plaqué par confort sur quelque chose dont le sens précis nous échappe.
De quoi s’agit-il alors ? Pas forcément d’un mystère.
Et s’il ne s’agissait que d’une question de pouvoir et de puissance ?
Quelle est la différence entre ces deux termes en apparence proches ?
Le pouvoir c’est l’apparat, indissociable d’une fonction présidentielle, c’est le décor, le style. Va pour rattacher le bling-bling et l’hyperprésidence au pouvoir. Et, à l’entrée en fonction et durant les mois (nombreux) qui ont suivi, il semble ne s’être agi que de cela : des manifestations de pouvoir. Certains observateurs ont alors pu railler Nicolas Sarkozy en le traitant de gamin ébloui par les ors de la République.
Il y avait effectivement de cela, mais rien d’irrémédiable. Même si le goût du pouvoir est un trait de caractère dont Nicolas Sarkozy ne se départira sans doute jamais, il y a une échappatoire.
Heureusement, car 5 ans de jeux de pouvoir, pas vraiment drôles en plus, c’est long !
Cette voie, c’est l’alliance du pouvoir et de la puissance.
Définition : la puissance, c’est le choix, la décision, le fait de trancher. C’est lié au pouvoir, forcément, mais rien à voir avec une opération de communication ou de manifestation de pouvoir, comme ces décisions prises dans l’urgence du début de mandat, devenues plus rares aujourd’hui.
La puissance, c’est un projet de réforme des hôpitaux qui tient compte, à la fin, des observations d’un rapport d’expert qui revoit complètement le rapport initial.
La puissance, c’est ce qui fait encore la différence entre un Barack Obama et un Nicolas Sarkozy qui n’a pas encore complètement équilibré ses 2 " p ".
Barack Obama, tiens, vient de renoncer parce qu’il juge cela plus raisonnable, à la publication des photos embarrassantes pour l’Armée américaine après avoir annoncé le contraire. Ce n’est pas une faiblesse, c’est son choix, sa puissance, et cela ne fait que quelques mois qu’il est en poste.
Nicolas Sarkozy a l’air de lui emboîter le pas et, miracle, sa cote de popularité remonte.
Et que l’on apprécie ou non Nicolas Sarkozy, on ne peut que se réjouir pour la France de cette approche plus raisonnée.
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