NKM, Estrosi, Copé, Fillon, Bertrand : petit portrait des candidats à l’investiture de l’UMP
L’investiture à la tête de l’UMP fait perdre la tête à beaucoup de personnalités de droite. Pas un jour ne passe sans que les petites phrases assassines ne sortent dans les journaux. Le 17 juillet, c’était Rachida Dati qui dénonçait les « cooptés » et les « rentiers ». Cinq figures d’importance se détachent dans cette quête du graal à droite :
Nathalie Kosciusko-Morizet
Elle a réussi à se donner au lancement de sa carrière médiatique une image de quadra écolo moderne de droite, concernée par le Grenelle de l’environnement. Ses préoccupations se sont vite élargies puisqu’elle devient en 2008 secrétaire générale de l’UMP à l’économie numérique. Elle est la porte-parole de Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2012. NKM surprend alors en durcissant ses propos, suivant la « ligne Buisson » choisie comme orientation stratégique pour la campagne du Président sortant. Elle essaie, depuis les législatives de juin, de se refaire une image de personnalité qui ne transige pas avec le Front national.
Christian Estrosi, qui n’exclut pas de se déclarer.
Député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi assure qu’il n’est pas question qu’il prenne d’emblée partie pour Copé. Ministre chargé de l’Industrie auprès de la ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, dans le gouvernement Fillon II, il incarne une ligne dure du sarkozysme, décrite comme sécuritaire. Son principal rival est Eric Ciotti, qui est devenu en 2009 secrétaire national chargé de la sécurité à l'UMP, domaine de prédilection de Christian Estrosi.
"Nous avons toujours travaillé ensemble et essayé de nous situer au-dessus de la mêlée. Nous sommes d'accord pour que chacun soit libre de son choix", tente de minimiser Christian Estrosi. Une candidature qui pourrait conforter les positions droitières prises par le parti pendant les présidentielles de 2012.
Jean-François Copé, ambitieux éternel, candidat déclaré depuis des années, a toujours évolué dans l’ombre de Nicolas Sarkozy qu’il déteste. Ayant tenu un discours de franchise pendant la campagne sur une position de déni de droitisation de l’UMP, qu’il n’approuvait pas, il affronte un François Fillon ayant évolué caché, n’affirmant jamais ses réelles ambitions pendant qu’il était à Matignon, mais n’hésitant plus à les montrer à présent de façon claire. Le champ est en effet libre suite au départ de Nicolas Sarkozy du pouvoir (et à sa volonté de se retirer, un temps, de la vie politique). Copé doit donc composer avec un camp à nouveau politisé, tenant une place proche de celle de Martine Aubry durant les primaires socialistes.
François Fillon est le sous-marin de l’UMP. Il a avancé caché, pendant des années. Premier ministre de Nicolas Sarkozy, il a eu une image préservée pendant le mandat, dépassant même parfois en popularité le président de la République. Certains pourront ainsi lui reprocher de ne pas avoir endossé le rôle de paratonnerre traditionnel du Président. Ce manque de franchise agace clairement dans son camp, notamment Rachida Dati qui n’a pas hésité à le faire savoir. Il réunit tout de même un certain nombre de soutiens, fort des chiffres favorables des sondages lors de son passage à Matignon.
Xavier Bertrand, au milieu de la guerre Copé-Fillon est également bien embêté. Si il ne fait aucun doute qu’il déteste Jean-François Copé autant que ce dernier déteste François Fillon, il tente de multiplier les appels au calme. Appels qui ne l’empêchent pas de songer également à se présenter à cette fameuse investiture à la tête de l’UMP. Son bilan ministériel catastrophique, son département de l’Aisne sinistré (où il a quand même réussi à se faire réélire) et son bilan en matière de santé plus que contestable, sont autant de freins à son élection.
Les tensions au sein de l’UMP, auxquelles assistent actuellement les observateurs de la vie politique française, sont autant de risques pour l’ancien parti présidentiel. En effet, l’éclatement est toujours possible, entre une UMP aux positions droitières, qui assume la campagne de Nicolas Sarkozy, et une UMP plus complexée qui veut renoncer à cette image que certains jugent sulfureuse. Les soutiens de la première vision pourront alors reprocher un manque de franchise aux seconds.
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