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Nombre de fonctionnaires : indicateur de la volonté de réforme ?

On a appris par la voix du rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale que l’objectif de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique ne serait pas tenu en 2008. On pourrait s’en affliger, si cet objectif n’apparaissait pas - au vu de ce qui s’est fait dans les autres grands pays occidentaux - comme déjà particulièrement peu ambitieux. Si cet objectif était tenu (et il ne le sera pas !), on arriverait sur une diminution de l’ordre de 4 % du nombre de fonctionnaires, là où les autres pays ont réduit de l’ordre de 20 % leurs effectifs.

Info entendue ce matin à la radio :

Pour le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale Gilles Carrez (UMP), l’objectif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n’est pas tenable en 2008.

Source : 20 minutes

Une petite citation de Jacques Marseille, grand pourfendeur du gaspillage de l’argent du contribuable opéré par l’Etat :

A cet égard, le constat fait pratiquement force de loi : l’expérience accumulée par les autres pays depuis vingt-cinq ans montre que les onze pays développés qui ont le plus diminué leur taux de chômage sont ceux qui ont le plus baissé leurs dépenses publiques en faisant travailler moins de fonctionnaires, mais plus efficacement. Faut-il rappeler que, malgré le nombre de fonctionnaires travaillant à Bercy, sur les 12 milliards d’euros en moyenne par an de rappels d’impôts non réglés et faisant l’objet de pénalités et d’intérêts de retard, 7,5 milliards ne sont jamais recouvrés ? Faut-il rappeler que la France compte 83 enseignants dans le secondaire pour 1 000 habitants là où l’Allemagne en compte 66 et le Royaume-Uni 60 ? 2,2 agents des impôts sur 1 000 habitants là où le Royaume-Uni en compte 1,3, la Suède et le Canada 1,2 ? Faut-il rappeler que la France dispose de 1 987 fonctionnaires pour soutenir les exportations alors que l’Allemagne, qui pèse le double de la France en pourcentage du commerce mondial, en compte 1 046, presque un sur deux en moins ?

Source : Le Point, La rupture, c’est pour quand ?

On le sait bien, pourtant, que les autres pays l’ont faite, cette réforme consistant à réduire les dépenses publiques en diminuant le nombre de fonctionnaires, tout en améliorant la qualité du service public :

Dans la plupart des pays développés, la crise économique de 1990/91 a creusé les déficits des finances publiques et obligé les gouvernements à réagir. Plusieurs d’entre eux ont réussi à diminuer les dépenses publiques, notamment en réduisant le nombre de fonctionnaires. Dans un délai de 3 à 5 ans à partir de 1992, les effectifs des fonctionnaires d’Etat ont baissé de 22 % en Australie, de 20 % en Grande-Bretagne, de 17 % aux Etats-Unis, de 14 % en Espagne, de 38 % en Suède, de 7 % en Italie. Mais l’exemple sans doute le plus significatif, et le plus instructif pour notre pays, est celui du Canada (sur les trois années 95, 96 et 97, la masse salariale des fonctionnaires fédéraux baissa de 14 %, tandis que celle des fonctionnaires des provinces baissait de 3,7 %).

IFRAP : La réforme de la fonction publique au Canada

Pour raisonner avec des ordres de grandeur, il faut se souvenir que le nombre de départs en retraites de fonctionnaires en France est de l’ordre de 70 000/an (entre 60 000 et 70 000 en 2008, 82 000 en 2009). Pour un nombre total de fonctionnaires de l’ordre de... 5,2 millions !

Bien loin d’avoir diminué sur la dernière décennie, le nombre de fonctionnaires a augmenté entre 1994 et 2005 :

Fonctionnaires territoriaux : + 31 % (1 613 221) Fonctionnaires d’Etat : + 4,5 % (2 302 697)

Source : Rapport annuel sur l’état de la fonction publique 2006/2007

Ces chiffres - qui sont pour le moins à prendre avec des pincettes (la précision à l’unité donnée sur le nombre de fonctionnaires est drôle, quand on sait que l’Etat ne sait pas vraiment combien il embauche de gens... à plus de 10 000 près !) - comparés avec ceux des autres pays, ne rendent pas très confiant sur la volonté de réforme du gouvernement !

En effet, même avec 40 000 suppressions de postes par an (ce qui est loin d’être le cas !), pendant cinq ans, on aboutit à une diminution du nombre de fonctionnaires de... 4 %. C’est dire si les réformes structurelles mises en avant pas Fillon doivent inclure des “vraies” suppressions de postes (pas seulement des non-remplacements) : cela implique de lancer pour de bon le chantier de redéfinition des missions de la fonction publique, pour mettre fin à l’hémorragie. Du courage sera nécessaire, c’est le moins que l’on puisse dire !


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49 réactions à cet article    


  • donino30 donino30 3 avril 2008 11:12

    "Du courage sera nécessaire, c’est le moins que l’on puisse dire !"

    Tout est résumé dans cette conclusion. Mais du courage, il n’y en aura pas, tout simplement parce qu’aucun homme de la caste politique dirigeante n’a le moindre intérêt personnel à en avoir. Il faut se mettre à leur place : pourquoi aller s’embarquer dans des risques de conflits sociaux inextricables et donner des angles d’attaque faciles au pauvre PS, alors qu’il est si confortable de rester assis à son bureau à ne rien faire, si ce n’est de vagues annonces d’optimisme,d’autosatisfaction et de maquillage de son bilan ? Qui au gouvernement veut se retrouver dans un 1995 bis, sans doute bien pire, conséquence inévitable dans ce pays de réformes courageuses ? Là est tout le problème, vient un moment où les intérêts des politiciens et les intérêts du pays, non contents de diverger, ont une route pratiquement opposée. Cette promesse non tenue sur les fonctionnaires en est la parfaite illustration, tout comme la fameuse baisse des 4 points d’impôts, ou de manière générale la maitrise des déficits.

     

    Rien ne sera fait, et nos vaillants hommes politiques se réjouissent probablement déjà de la crise financière internationale qui leur donnera une excuse toute faite à la non tenue de leurs promesses.


    • donino30 donino30 3 avril 2008 11:18

      Le fameux "troisième tour social", annoncé au soir de l’élection présidentielle, n’a finalement même pas eu besoin d’avoir lieu.


    • LOmiG LOmiG 3 avril 2008 12:04

      salut Donino30,

      je pense qu’un homme politique est nécessairement intéressé par sa réelection ; c’est humain. Le meilleur moyen pour Sarkozy d’être élu, c’est à mon avis de tenir ses promesses. S’il prend le risque de ne pas le faire, pour éviter je ne sais quel "conflit social" (que l’on devrait plutôt appeler "blocage syndical et corporatiste"), alors il prend un grand risque de ne pas être élu en 2012. Chose qu’il serait pourtant facile d’obtenir en tenant (au maximum) ses promesses. On verra. Je crois qu’on est au tournant dans les mois qui viennent : soit ils mettent le paquet maintenant, soit ça risque de faire comme avec les branleurs d’avant (chirac mitterand)....c’est à dire une sorte de fuite en avant pour refiler la merde à ses successeurs. Ce serait assez désastreux pour la France.

      à bientôt !


    • donino30 donino30 3 avril 2008 13:01

      Cher auteur,

      Je suis d’accord avec vous, la meilleure ligne aurait été de se tenir à ses engagements sans substerfuges, dés le départ. Mais maintenant... Si il continue ainsi, ses chances de réélection sont quasi-nulles, nous sommes d’accord là dessus. Mais qu’en serait-il s’il prend maintenant, sans l’effet de grâce, des mesures énergiques, comme celle que vous évoquez dans l’article, ou d’une forte réduction des prélèvements ? A moyen - long terme ce serait évidemment salvateur. Mais à court terme, le pays traverserait une très forte tempête sociale et donc économique. Résultat, à court terme, le quotidien des gens serait encore pire, avec en plus un climat limite insurectionnel, je ne pense pas exagérer. Et le noyau d’électeurs qui se satisferaient de ces résultats avec la perspective long terme (dont je ferais partie) seraient à mon avis très très insuffisant pour espérer une réélection.

       

       

      Donc voici ma synthèse : A mon avis, dans les deux cas, N. Sarkozy ne peut plus espérer être réélu en 2012 et il le sait très bien. Il a donc le choix de profiter de son statut de président, faire un quinquennat insipide dans un climat médiocre pou lui (situation actuelle), ou effectuer un combat terrible de 4 ans dans un climat quasi- invivable. A la vue de ses priorités affichées, je pense qu’il a fait son choix depuis longtemps et je le comprends, malheureusement. Comme vous pouvez le constater, je suis gagné par le fatalisme, je ne suis pas le meilleur interlocuteur pour ces débats lol.


    • LOmiG LOmiG 3 avril 2008 13:46

      cher Donino30,

      je partage complètement ton analyse, à ceci prêt que compte tenu du climat que vous avez très bien décrit, je pense encore possible que le gouvernement lance les grandes opérations avant l’été. Je ne suis pas sûr que Sarkozy et Fillon soient des hommes à se contenter du consensus mou. Nous verrons.

      Je suis assez déçu moi aussi, mais je garde un maigre espoir...

      à très bientôt

      PS : le ton calme et modéré de ton commentaire montre au contraire que tu es le genre de personne avec qui j’aime pouvoir discuter. Passe sur le blog, c’est le climat que j’essaye de mettre en place (pas toujours facile)....


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 3 avril 2008 14:47

      Le problème est que, dans la situation de précarité ambiante du secteur privé, chaque famille française rêve que l’un au moins de ses membres entre dans la fonction publique.. Et plus si possible.

      Qu’il faille réformer la fonction publique pour la rendre plus efficace et moins dispendieuse est un fait mais ce fait ne se laisse pas réduire à des considérations globales chiffrées en aveugle : aucun français attaché au service public ne souhaite moins d’enseignants publics, moins d’infirmières, de policiers, de juges, d’inspecteurs ou contrôleurs du travail, tous secteurs qui sont indispensables aux plus démunis.

      Moins de fonctionnaires pour plus de violence sociales tout aussi coûteuses ?

      Là est le choix fondamental : entre des impôts qui sont, après redistribution, en grande partie du salaire indirect pour couvrir les besoins du plus grand nombre ou plus de police pour réduire les effets de violence générés pas les inégalités et de la misère sociale.


    • Traroth Traroth 3 avril 2008 15:05

      Quand on lit "(...) pour éviter je ne sais quel "conflit social" (que l’on devrait plutôt appeler "blocage syndical et corporatiste")", tout est dit. La fonction publique a un rôle à tenir, et elle n’est *déjà* plus vraiment en mesure de le tenir. Il suffit, pour s’en convaincre, de mettre les pieds dans une école ou de tenter de remplir une formalité administrative à la préfécture de Bobigny (Seine-St-Denis).

      Le problème, avec la droite, c’est que toutes ses réformes n’ont qu’un seul objectif : faire des économies. C’est effectivement nécessaire, mais ça ne constitue pas un programme politique. On ne compte plus les réformes menées à la hussarde et dont les conséquences n’ont pas fini de nous frapper de plein fouet : diminution du nombre d’enseignants, franchise sociale, réforme de la carte judiciaire, etc. Evidemment, ce ne sont pas les ingénieurs de recherche qui en supportent les conséquences. Ils envoient leurs enfants en école privée et vont à la clinique.


    • pseudo pseudo 4 avril 2008 00:08

      Tout à fait d’accord. Bravo !


    • donino30 donino30 4 avril 2008 00:30

      Ressaisissez vous Léon, que diable. Allez demain ça ira mieux, ne vous en faites pas.


    • donino30 donino30 4 avril 2008 00:42

      Et j’estime que ramener la France vers la moyenne des dépenses publiques des pays comparables de l’OCDE est une justification théorique, comme vous dites, qui a au moins le mérite d’exister. Car quelle est la votre au fait ? Ah oui : "déjà-qu-il-y-a-des-problemes-ho-la-la-comme-ce-serait-pire-avec-moins-de-fonctionnaires". Vous nous avez habitué à mieux, vive le conditionnement de la pensée unique.


    • Bigre Bigre 4 avril 2008 09:42

      >Le meilleur moyen pour X d’être élu, c’est à mon avis de tenir ses promesses

      Si seulement c’était vrai ! Personne ne compile les promesses non tenues ? vous avez la mémoire réellement courte ou vous venez de naïtre ?


    • donino30 donino30 4 avril 2008 12:11

      Léon, pourquoi êtes vous si agressif en ce moment sur tous les articles ? SI vous avez des soucis et que l’on peut vous aider n’hésitez pas.

      "En quoi "les autres" constituent-ils un modèle obligatoire nécessairement meilleur ?" 

      Obligatoire nécessairement melleur, non. Mais quand un modèle se trouve dans une impasse, et si vous ne voyez pas que c’est le cas de celui de notre pays je vous suggère de sortir discuter un peu plus avec vos concitoyens de tous bords, la moindre des choses est de regarder ce qui semble marcher un peu mieux ailleurs. Les gens sont ils moins bien logés, ont ils moins de retraite en Angleterre, en Allemagne ? Ont ils un moins bon pouvoir d’achat ? Ont ils un plus fort taux de chômage ? Plus de déficits ? Plus de dettes ? Moins de croissance ? Une meilleure balance commerciale ? C’est le contraire. Quitte à faire des réformes, il parait logique de les faire dans le sens de pays un peu mieux lotis que nous. Ce dogme est certes fragile, mais au moins il repose sur quelquechose. Vous n’avez pas répondu svp, sur quelle expérience concrète repose le votre ? Sur un pays nordique de 9 millions d’habitants, qui est justement en train de rentrer en guerre ouverte avec son train de vie ?

       

      Et pourquoi prendre comme références les pays qui sont en-dessous et pas la Suède par exemple qui est au-dessus ?

       

      C’est pour cela que l’on parle de moyenne cher ami, cela vous avait sans doute échappé. Remarquez aussi le terme de pays "comparable" utilisé, qui exclue un pays à la population 8 fois moins importante à celle de la France.

       

       

      pourquoi ne pas nous aligner aussi sur le nombre d’obèses aux USA sur l’argument que c’est soi-disant le pays le plus riche du monde ?

       

      C’est une idée très pertinente. Elle vous honore.

       


    • tvargentine.com lerma 3 avril 2008 11:33

      Les citoyens ont élu un homme qui portait la réforme de l’administration et dans un pays comme la France ou parler du nombre de fonctionnaires était encore un sujet tabou,il est vital de faire vite.

      En regardant mercredi au journal de TF1 au 20h00,un reportage sur une femme fonctionnaire de l’éducation nationale ,partie en retraite à 55 Ans (!) mais avec une retraite au dessus de la moyenne des retraités,reprendre une activité pour palier la défection de personnel de l’Education National ,on se dit que c’est vraiment un scandale

      1° d’avoir laissé partir une personne en retraite à 55 ans alors que cette personne se plaint de ne pas toucher suffisement d’argent !

      Qui paie aujourd’hui la retraite de ces centaines de milliers de fonctionnaires partis à 55 ans en retraite ?

      Et maintenant il faut les rappeler car leurs collégues ne bossent pas assez ???

      C’est dramatique,car la dette explose et nous payons des interets sur la dette qui ne font que nous appauvri en impots et taxes en tout genre

      Oui ,il faut rapidement réformer tout cela c’est tres tres urgent


      • merlin7511 3 avril 2008 14:01

        Ah ben forcément, si c’est Jean-Pierre Pernault qui le dit... Merci Lerma de nous donner vos merveilleuses sources.


      • Traroth Traroth 3 avril 2008 15:08

        Une connerie par ligne, bravo Lerma. Les enseignants survivants du grand dégraissage n’arrivent plus à assurer tous les cours ? Mais ils ne travaillent pas assez, c’est évident ! Il faut faire appel au bénévolat ? Ce n’est pas une raison pour embauche ! La dame a une retraire "au-dessus de la moyenne des retraités" ? C’est une privilégiée (est-ce suffisant pour vivre, voila la bonne question) !


      • val 3 avril 2008 11:45

        C’est marrant, on choisit toujours les chiffres qui arrangent une démonstration : l’Ifrap et marseille sont champions pour cela.

        Personne ne dit jamais, qu’au niveau du premier degré, les classes sont parmi les plus chargées des pays de l’OCDE.

        Pour donner un ordre de grandeur, seuls le Mexique, la Corée, le Chili, la Turquie, le Brésil, la Grande-Bretagne et le Japon ont un taux d’encadrement encore plus mauvais que le nôtre.


        • TSS 3 avril 2008 13:20

          foutez la paix aux fonctionnaires !!

          au moindre petit pet de travers ,vous courez pleurnicher dans leurs jupons !!

          un qui a travaillé toute sa carrière dans le privé


          • Nemo 4 avril 2008 10:06

            Question à la con :

            Comment se fait-il qu’on ait plus d’enseignants/nombre d’élèves que les autres et un moins bon taux d’encadrement ?


          • ronchonaire 3 avril 2008 14:22

            La vraie question est celle de l’adéquation entre la place que prend l’Etat et les services qu’il nous rend. La France a effectivement plus de fonctionnaires que des pays comparables ; cela se traduit également par une pression fiscale très forte et une lourdeur administrative et bureaucratie qui s’insinue dans de nombreux secteurs de notre vie quotidienne.

            Mais en avons-nous seulement pour notre argent ? L’éducation n’est pas meilleure qu’ailleurs, la santé non plus, la justice et la police n’en parlons pas, nos infrastructures routières (notamment le réseau secondaire) sont catastrophiques, l’ANPE n’a de "service public" que le nom tant elle est inefficace, j’en passe et des meilleures. Si vous ajoutez à cela les énormes difficultés de communication entre les citoyens et les administrations (quiconque a eu à faire au fisc ou à la sécu peut en témoigner), vous en arrivez à la conclusion que nous payons beaucoup trop par rapport à ce que nous recevons de l’Etat.

            Par conséquent, de deux choses l’une : soit on maintient la pression fiscale et le nombre de fonctionnaires à leur niveau actuel, auquel cas nous sommes en droit d’attendre les meilleurs services publics au monde et les administrations ont intérêt à faire de sacrés efforts pour parvenir à nous les fournir ; soit on liquide tous les poids morts administratifs : nous n’aurons pas forcément de meilleurs services publics qu’aujourd’hui mais cela devrait au moins réduire la pression fiscale ; du moins, en théorie...


            • merlin7511 3 avril 2008 14:26

              L’article souligne bien la vacuité idéologique du "ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux". Non seulement cette "solution" ne veut rien dire (si on a autant de fonctionnaires, c’est parce qu’on traine une organisation et des structures inefficaces et boursoufflées, ce n’est donc pas en baissant le nombre de fonctionnaire que l’organisation ubuesque deviendra d’un seul coup de baguette magique un modèle d’efficacité), mais en plus elle est, comme le dit l’auteur, pratiquement sans effet (4 % en moins sur 5 ans !). Il faut avant tout remettre à plat tout le fonctionnement de l’administration, son organisation, ses structures, ses statuts. Et après, on pourra diminuer le nombre de fonctionnaires, et même plus vite, tout en gardant une même efficacité (voire meilleure).


              • ohnil ohnil 3 avril 2008 14:38

                A l’auteur :

                Vous citez les chiffres des fonctionnaires de l’Etat, des fonctionnaires territoriaux mais vous oubliez la fonction publique hospitalière. Peur de casser votre démonstration ???

                En prime, pour information, la FPT ne dépend pas de la politique de l’Etat quand au recrutement, mais relève de volontées plus "locales" (mairies, conseil généraux, etc...).

                Donc, mélanger les deux fonctions publiques pour gonfler les chiffres parait pour le moins limite dans le cadre de cette démonstration, mais je suis pour qu’on ne vous en tienne pas rigueur puisque d’illustre pourfendeurs de la fonction publique (A. S...... et E. W..... par exemple) vous ont précédé dans cet exercice.


                • LOmiG LOmiG 3 avril 2008 15:38

                  @ ohnil :

                  tu trouveras sur le site de la documentation française , l’information suivante :

                  "La fonction publique employait 5,0 millions de personnes au 31 décembre 2003, sans compter les emplois aidés, ce qui représentait un cinquième des emplois sur le territoire national. Entre 1982 et 2003 l’emploi public a augmenté de 24 %. Dans le même temps, l’emploi total augmentait de 13 %. La croissance de l’emploi public repose sur celle de la fonction publique territoriale (FPT). La FPT enregistre la plus forte progression des effectifs (+ 42 %), suivie de la fonction publique hospitalière (FPH) (+ 28 %) et enfin de la fonction publique d’État (FPE) (+ 14 %).

                  Je ne vois donc pas en quoi mon "oubli" change quoi que ce soit à la démonstration. Peut-être n’as tu pas eu envie de vérifier ce qu’il en était.

                  Moi je vérifie.


                • ohnil ohnil 3 avril 2008 17:14

                  Où votre démonstration est fausse, c’est que ceux qui décident des recrutements ne sont pas les mêmes.

                  Quand un ministre dit qu’il va réduire le nombre de fonctionnaires il ne peut le faire directement que sur les fonctionnaires d’Etat (Police, Armée, DDE, Impôts -partiellement- etc...) et indirectement (via les budgets) sur la FPH.

                  En aucun cas, il ne peut décider pour un maire d’une réduction d’effectifs du moment que la ville n’est pas sous tutelle...

                  C’est à ce niveau là que l’amalgame pose un gros problème...

                   


                • Céphale Céphale 3 avril 2008 15:08

                  L’Etat est un mauvais gestionnaire. Conséquence : l’administration est inefficace dans tous les domaines (exemple Bercy). C’est vrai, on l’a dit et redit, même à gauche.

                   

                  Mais chercher à réformer à partir d’objectifs chiffrés arbitraires (un fonctionnaire sur deux...) est un non-sens. Si les conseillers de Sarkozy avaient quelques idées sur le management tel qu’on l’enseigne à l’X ou au MIT, ils sauraient qu’un programme d’amélioration doit commencer par l’analyse des processus. Une fois de plus l’Etat va se planter.


                  • Redj Redj 3 avril 2008 17:20

                    @ Céphale,

                    Tout a fait juste, je vous plusse !!

                     


                  • donino30 donino30 3 avril 2008 19:37

                    @Céphale,

                     

                    Evidemment qu’un chiffre aussi brut de fonderie est un objectif peu subtil. Mais cela avait au moins l’avantage d’être un objectif facilement mesurable, pour une fois. Qu’auriez vous préféré ? Que lors de la campagne on annonce la "création d’un observatoire de mesure de l’efficacité des services publics, dont le rapport sera validé mensuellement par une commission parlementaire, et qui le cas échéant présentera au gouvernement des propositions d’axes d’amélioration à mettre en oeuvre après négociation avec les partenaires sociaux" ? Je pense au contraire que l’on a absolument besoin au cours d’une campagne présidentielle de ce genre d’indicateurs simples sur lesquels on ne peut pas tricher sans que cela se remarque par la suite. De choses un peu moins vagues que "j’organiserai une conférence sur l’emploi" ou "j’améliorerai le pouvoir d’achat des plus démunis". Non ?

                     

                    Je suis d’accord en partie avec vos remarques méthodologiques. Néanmoins, pour tout projet, la définition des besoins et des processus à mettre en oeuvre pour y répondre doit se faire à l’intérieur d’un budget. Dans la majorité des commentaires que je lis, les gens estiment que c’est exactement le contraire:le budget doit s’adapter au besoin, quelles qu’en soient les conséquences. Et pourtant, si le dit-budget ne permet pas d’avoir autant de fonctionnaires, il faut en réduire le nombre point barre, pas la peine de se torturer le cerveau pendant des années à ce que l’on devrait peut être éventuellement si c’est possible essayer d’envisager de réfléchir à faire. Si ? 

                     

                     


                  • Nemo 4 avril 2008 10:08

                    Et la RGPP, d’après vous, ca sert a quoi ?


                  • Traroth Traroth 3 avril 2008 15:11

                    L’article bêtement et ringardement néo-libéral du jour...


                    • Mjolnir Mjolnir 3 avril 2008 15:38

                      @L’auteur :

                       

                      Que pensez vous de la suppression de 10000 postes d’agent des forces de l’ordre (policier + gendarme) d’ici 3 ans avec les conséquences qu’on peut imaginer ?

                      Et la suppression des professeurs ? Des aides soignants ?

                       


                      • 5A3N5D 3 avril 2008 16:40

                        Lu dans "Ouest-France" du mardi 1er avril : l’Inspection Académique du département d’Ille-et-Vilaine a lancé un appel auprès de 300 instituteurs retraités pour leur demander d’effectuer des vacations de 15 jours, en raison du nombre de classes sans maîtres remplaçants.

                        A quand le bénévolat dans la fonction publique ?

                         


                      • bernard 3 avril 2008 19:58

                        Voici un article structuré et documenté avec de multiples références à des des pays parfaitement respectueux des droits de l’homme.

                        J’ai du mal à comprendre ce refus de voir la réalité économique en face de la part de personnes cultivées et plutot bien informées.


                        • Dad 3 avril 2008 20:31

                          Voilà un article de m.....

                          Et de se prétendre libéral ne permet pas de décider de mettre la nation à bas.

                          Tu devrais de temps en temps te retourner en arrière, pour mieux aller de l’avant, parce que ne pa s prendre en compte les passé conduit à une vision courtissimme, que tu paieras les prix fort pous autant que tu puisses le payer.

                          Alors vas Y.

                          Et rendez vous plus tard



                            • vivelecentre 3 avril 2008 23:57

                              Question anerie votre intervention en est une belle !

                              mais les dogme ont la vie dur !

                              beaucoup apparement croient encore à la formule, plus de fonctionnaire = plus de service

                              d’ailleurs ils suffirait certainement que tout le monde le soit pour inventer la société ideale ! un vrai petit paradis etatique

                              Il me semble qu’il y en a pourtant eu avec le succes que l’on a connu...

                              "dans un avion à l’habilitation délivrée par le super marché local, ...Un avion piloté par un pilote nul en physique et à l’alcoolisme reconnu "

                              c’etait le mode habituel à aeroflot il y a quelques decennies ?


                              • taihun 4 avril 2008 00:02

                                Les mesures préconisées (1 départ sur 2 remplacés) protent uniquement sur la fonction publique d’état (soit 1,75 millions de fonctionnaires). le nombre d’emplois supprimés serait (chiffre 2007 à 2011) de 192000 soit 10%. (voir le rapport du sénat http://www.senat.fr/rap/r05-411/r05-41134.html) soit environ 5 MdE d’économie. (même pas un 1/2 paquet fiscal).

                                Problème à ce niveau de réduction il faudra taper sur l’EdNat et l’armée. Contrairement aux autres pays européens notre population croit de manière significative et il sera difficile de faire passer une réduction de 5 à 10% des profs. On sait aussi que notre système judiciaire est en grave sous-effectifs que la recherche est prioritaire etc.... Quand à la comparaison vaec d’autre système de fonction publique il est particulièrement ardu sachant que dans beaucoup de pays (l’Allemagne et en GB par ex. l’éducation ne fait pas partie de la fonction publique d’état). On voit qu’il est alors beaucoup plus simple de réduire le nombre de fctre en privatisant (externalisant une partie des services (la poste par ex).

                                Ceci ne veut pas dire que l’argent du contribuable ne doit pas être géré au mieux mais que le problème de l’effectif est souvent la partie émergée de l’iceberg. On oublie par ex de nous dire que la france est le pays d’europe qui claque le plus d’argent dans la défense (29.5 MdE soit 2,5% du PIB contre 24 MDE et 1,5% du PIB pour l’allemagne, 1,2 pour le Canada etc..). La seule différence de dépense avec l’Allemagne est supérieur au gain potentiel de la réduction du nombre de fonctionnaires.


                                • LOmiG LOmiG 4 avril 2008 07:39

                                  salut taihun,

                                  merci beaucoup pour ces précisions.

                                  Je vais aller lire le lien à tête reposée. La réduction annoncée par Sarkozy ne porte que sur les fonctionnaires d’Etat ? Alors c’est encore plus grace que ce que je pensais ! Les chiffres que j’avais cité dans mon article montrent que justement ce sont les fonctionnaires territoriaux qui ont augmenté en nombre. Alors si la droite baisse le nombre de fonctionnaires d’Etat, pendant que les régions de gauche augmentent le nombre de fonctionnaires territoriaux, ce sera un perpétuel jeu de vase communiquant, dont le résultat risque bien d’être proche de 0

                                  Il faut rappeler que le nombre de fonctionnaires territoriaux a augmenté de 30% en 10 ans....

                                  ah la la la la la /........ difficiles réformes.


                                • Nemo 4 avril 2008 10:18

                                  @ l’auteur,

                                  Voici, si vous voulez réellement mettre en oeuvre vos belles idées sur la réduction des dépenses des collectivités territoriales, votre plan d’action

                                  1) Commencez donc par faire campagne dans votre ville pour diminuer le nombre de fonctionnaires municipaux.

                                  2) Si par miracle vous êtes élu, que vous dégagez des excédents, que vous avez réduit la dette de votre ville, et que les caisses sont pleines de cash, vous en ferez don à l’AFT (Agence France Trésor) dans le cadre d’un fonds de concours afin que celle-ci puisse l’affecter au remboursement de la dette publique.

                                  3) Enfin, vous ferez une réclamation pour demander une diminution des dotations de l’Etat en compensation de recettes fiscales locales, afin de ne pas peser plus encore sur les transferts supportés par le budget de l’Etat.

                                  4) Il vous faudra renouveler le même processus dans les 36.000 communes françaises, la centaine de Conseils Généraux, et les 26 Conseils Régionaux.

                                  Alors, M. Je-Sais-Tout, on vous attend, dès les régionales de 2010, pour faire campagne sur ce plan d’action...


                                • wizi 4 avril 2008 01:03

                                  il y a des domaines où il y a trop de fonctionnaires (divers services administratifs dispendieux, traitement des impôts, police, armée...)

                                  il y a des domaines où il y a assez ou trop peu de fonctionnaires (services hospitaliers, éducation (sauf bureaucratie), justice, contrôleurs des fraudes au revenus sociaux...)

                                  (liste non exhaustive dans les 2 cas)

                                  augmenter la "rentabilité" dans certains domaines, en diminuant le nombres de fonctionnaires : oui, mais il faut le faire où il y a des fonctionnaires "superflus". Sinon, les pertes seront supérieures aux économies attendues.

                                   

                                  Une idée : utiliser ces fonctionnaires dans de nouvelles fonctions, par exemple un services minimum d’état pour les téléphonnes portables et la connexions internet à 5/10€ par mois (pas de frais de pub, de maximisations des bénéfices avec dividentes, d’ententes pour maintenir les prix au plus haut...),

                                  les sociétés privés resteraient pour les services haut de gammes et les produit high-tech, pour ceux qui veulent payer plus. Cela redonnerait beaucoup de pouvoir d’achat à des français dont ces dépenses alourdissent de manière conséquente le budget pour une utilisation de base


                                  • rackamlerouge 4 avril 2008 01:50

                                     Supprimons un libéral sur deux, ce sera un bon début.

                                    Et que le dernier m’explique enfin (mais ils ne doivent pas vraiment savoir eux-mêmes) ce qui se cache derrière le mot magique de "réforme". 

                                    Et ce que signifie "avoir du courage" et "sacrifices" ; Si c’est de vivre mal pour que d’autres (mais beaucoup moins) vivent mieux je comprends ; mais soyez clairs, ayez le courage politique de vos idéaux, dites aux gens ce que vous attendez d’eux, expliquez que le modèle que vous proposez se calque sur les truands mafieux de l’UIMM, les russes enrichis ou autres grands espoirs du monde globalisé.

                                    Et tant que vous y êtes, puisque vous aimez les références aux pays étrangers qui sont FORCEMENT meilleurs que la France archaïque, voyagez et allez voir VRAIMENT à quoi ça ressemble un pays sans lois, où les riches font ce qu’ils veulent et piétinent les autres.

                                    Et enfin cessez avec vos attaques très CNPF du communisme. On peut ne pas vouloir de votre infâme dictature sans être un rouge qui vient dévorer les enfants la nuit le couteau entre les dents ; 

                                    Vous seuls êtes des arguments vivants de l’inefficacité de l’école : esprit critique et pensée autonome : zéro pointé. Mais sûrement avez-vous fait vos études dans ces paradis scolaires que sont les Etats-unis ou l’Angleterre, ou peut-être mieux dans leurs succursales nationales les écoles pour commerçants (pardon de commerce).


                                    • Dudule 4 avril 2008 01:53

                                      "...nous avons une espèce de méfiance vis-à-vis du libéralisme qui empêche de parler librement de beaucoup de problèmes importants de sociétés...manque d’éducation ?"

                                       Ou plutôt expérience vécue.

                                      Il semble que vous ayez habité dans une grotte depuis trente ans : le libéralisme a été appliqué en France depuis bien, bien longtemps, et les Français ont constaté que ça ne marchait pas très bien, ni chez eux, ni ailleurs... Ils ont d’ailleurs clairement voté pour en 1986, puis l’on rejeté voyant les résultats. C’est à cette époque que Chirac a renié le Thatchérisme : condition nécéssaire pour l’accétion au pouvoir. Je vous trouve très courageux de vous présentez comme libéral par les temps qui courent, à l’heure de la faillite totale de ce système.Et on a encore rien vu, et ce n’est pas la première fois : de Leibniz en passant par Turgot jusqu’à Jeffray Sachs, ces idées "modernes" ont toujours mené au désastre lorsqu’on les fait passer de la théorie à la pratique.

                                      Je me demande vraiment pourquoi les économistes libéraux ont le droit d’enseigner en université : après tout, on interdit bien aux astrologues d’enseigner l’astronomie, et c’est bien normal.

                                      Ou l’économie repose sur des opinions, ou c’est une sience empirique qui repose sur l’expérimentation. Le libéralisme n’arrête pas d’échouer aux testes depuis trois siècles ! Donc, les libéraux n’ont que des opinions, et n’ont aucun doit d’accès aux postes universitaires, Jaques Marseilles compris.

                                      Pour en revenir au sujet, je pense que nous avons un problème de répartition des pouvoirs au sein de l’entreprise comme de la fonction publique. Je m’explique :

                                      Autrefois, le comptable était un être un peu méprisé, avec des cheveux gras, des pellicules et des petites lunettes rondes, un empêcheur de tourner en rond qui imposait des contraintes, certe difficilement contournables, mais n’émettait que des avis et ne prenait aucune décision, et c’était bien normal.

                                      Aujourd’hui, les comptables sont au pouvoir partout : ça s’appelle le "management". Il n’est plus question, dans le publique comme dans le privé, de choisir une politique, un projet à long terme, et de l’adapter aux contraintes budgétaires, mais les contraintes budgétaires deviennent un objectif, le seul et unique objectif !

                                      Votre article est une véritable caricature : la réduction des effectifs, la réduction des dépenses, comme une fin en soit ! Pourquoi faire ? Pour réduire les déficit ! Comment ? En supriment des dépenses. Et ça serait une politique économique ? A ce niveau de nullité, on se demande vraiment pourquoi on ne recrute pas nos décideur par un concours du niveau bac pro comptabilité, plutôt que d’organiser des élections : ça couterait beaucoup moins cher, et on atteindrait sans peine le même niveau de compétence.


                                      • antiholiste 4 avril 2008 03:52

                                        Un extrait de l’article cité par l’auteur sur le modèle canadien : http://www.ifrap.org/0-ouvrirlesite/reforme-canada.html

                                        — Les résultats de cette politique ont été spectaculaires : dès l’exercice 1996/1997, l’objectif de déficit était atteint, et même dépassé (1% au lieu de 3%), et, depuis 1997, le budget fédéral a été constamment en excédent, le Canada étant en 2003 le seul pays du G7 à avoir un budget fédéral en excédent ; la dette fédérale est passée de 66% à 44% du PIB, les impôts ont diminué de 40,1% du PIB en 1993 à 37, 5% en 2003, les dépenses publiques passant au total de 48,8% du PIB à 37,1% pendant cette période ; la croissance moyenne du PIB a été, de 1994 à 2003, de 3,6%, la plus forte du G7, avant les Etats-Unis ( 3,2%) ; l’emploi a crû de 2,2%/an, le taux le plus élevé du G7, avant les Etats-Unis (1,3%), et la proportion des familles pauvres est passée de 14% en 1996 à 10,9% en 2000. De plus, malgré les baisses d’effectifs, la qualité des services publics ne s’est pas détériorée. Au contraire, mieux suivie qu’auparavant, grâce à des enquêtes sur l’opinion des usagers, elle s’est améliorée, les fonctionnaires étant davantage motivés qu’auparavant.

                                        Le parti libéral a été réélu au pouvoir en 1997, puis en 2000, et le sera vraisemblablement en février 2004, le ministre des finances Paul Martin remplaçant comme premier ministre Jean Chrétien, qui, à 70 ans, prend sa retraite. Comme l’a expliqué Paul Martin dans plusieurs discours, la cause principale de la réussite de cette politique fut la volonté politique inébranlable manifestée par le tandem au pouvoir : l’objectif à deux ans de réduction du déficit serait atteint, quoiqu’il arrive. On ne reviendrait pas sur une décision de réduction de dépenses, même si elle apparaissait comme une erreur. Dans leur poursuite de l’objectif d’assainissement des finances publiques, les dirigeants ne se laisseraient pas influencer par les slogans fallacieux maniés par les lobbies de la dépense publique (comme nos habituels "un bon budget est un budget en hausse", "la relance par la dépense publique", "la défense du service public", "on ne réforme pas l’Etat contre les fonctionnaires", à traduire par : les syndicats de fonctionnaires ont le droit de bloquer toutes les réformes). A quelle source ces dirigeants ont-ils puisé une telle volonté politique ? La réponse a été fournie par ces dirigeants eux-mêmes : dans leur profond et sincère désir, partagé avec les Canadiens, de défendre les acquis sociaux du Canada. Comme l’a déclaré Paul Martin : "le fait que les charges de la dette menaçaient les dépenses de nos meilleurs programmes sociaux - santé et retraites - était simplement inacceptable".  —

                                        La grande différence entre le Canada et la France, qui explique en grande partie pourquoi une telle réforme a été possible là-bas et semble improbable en France, réside dans la confiance réciproque qui existe entre les citoyens canadiens et leurs institutions politiques. En France, c’est défiance et intolérance à tous les niveaux de la société, en commecant par ce site.


                                        • k2pal k2pal 4 avril 2008 07:39

                                          @l’auteur et tous les intervants

                                          Ce qui est crucial c’est atteindre un point de concialiation des intérêts en jeu : la vie collective faite de liberté individuelles. Chacun campant sur ses positions le collectif n’en sortira pas grandi. Pour bouger, il faut accepter un "déséquilibre" momentané vers l’avant !

                                          Le libéralisme qui nie l’Etat est à côté de la plaque car dans les faits il se nourrit "au politique" qui est l’expression politique d’un moment de nos sociétés démocratiques.

                                          Les défenseurs de l’Etat providence se trompent également sur les moteurs nécessaires (mais pas suffisants) de toute démarche individuelle d’"entreprendre".

                                          Dans les deux cas l’histoire est assez claire et il faudrait en tenir compte pour "sortir d’affaire" ou sortir "des affaires".

                                          Je constate qu’il y a probablement toutes les idées (exposées dans ce fil) à mettre en oeuvre pour une solution viable au problème :

                                          - pouvoir historiquement concentré (jacobinisme) avec des compétences inexploitées au niveau centralisé qui devraient être redéployées pour une véritable décentralisation

                                          -allègement de la structure administrative par empillement de niveaux de prérogatives qui diluent l’efficacité du sytème, ralentissent l’efficacité de la gestion du territoire (voir la bloque complètement) et favorise le cumul des mandats électifs, l’absention de prise de décision et la gestion de rentes de situation locales et/ou nationales

                                          - diversification des critères d’efficacité, pas seulement quantitative (comptable) mais qualitative au niveau de la définition des "budgets"

                                          - responsabilisation de l’ensemble de notre communauté par une démarche citoyenne qui partira effectivement des ressentis locaux pour une expression synthétique et conciliatrice au niveau national alors que le plus souvent c’est l’inverse qui est fait

                                          - la définition des attributions fondamentales de l’Etat par rapport aux droits inaliénables des citoyens ( ce qui exclut toute entremise d’un intérêt particulier et donc privé). Je pense là à l’éducation, l’energie l’accès à l’eau et la garantie de la sécurité notamment, socle de notre république

                                          La liste ci-dessus n’est pas limitative, toutes les idées doivent faire l’objet d’un débat constructif préalable à leur mise en application. Mieux vaut "de moins bonnes idées partagées" que "d’excellentes idées contestées" ...

                                          Mais je me trompe peut-être.

                                           


                                          • yannick yannick 4 avril 2008 08:26

                                            Je ne pense pas ( du tout ) que les grèves embêtent Sarkozy, regardez comme il est simple d’étouffer la grève des lycéens.

                                            De plus, je ne suis pas du tout d’accord avec le fait qu’il faille supprimer des postes de fonctionnaires, rendre l’administration plus efficace oui mais pas en virant tous ses employés.

                                            Ce sont les postes des profs de vos enfants qui sont supprimés.


                                            • Jacques 4 avril 2008 10:18

                                              … doivent inclure des “vraies” suppressions de postes (pas seulement des non-remplacements) : cela implique de lancer pour de bon le chantier de redéfinition des missions de la fonction publique, pour mettre fin à l’hémorragie. Du courage sera nécessaire, c’est le moins que l’on puisse dire !

                                               
                                              Vous vous arrêtez lorsque ca devenait intéressant !
                                               
                                              Ce fameux ‘chantier de redéfinition des missions de la fonction publique’ pourrait-il envisager du bout des lèvres et en ménageant les susceptibilités en tournant autour du pot et en enrobant ca dans un terme incompréhensible mettre fin à la sacro-sainte garantie de l’emploi dans la fonction publique ? Une telle remise en cause reléguerait la chute du mur de Berlin au rang d’anecdote de l’histoire.
                                               
                                              Pour l’instant sauf faute gravissime l’entreprise France ne peut pas licencier. On est obligé lorsqu’on veut adapter les effectifs de ne pas remplacer les départs en retraite. Ce qui rend comme vous le soulignez toute modification dans la fonction publique non significative.
                                               
                                              Malheureusement Sarkozy, bien qu’il ait une quelques initiatives courageuses comme la suppression des régimes spéciaux de retraite, ne semblent pas envisager de ‘dégraisser les mammouths’. Qu’est ce qui pourrait bien faire bouger les choses En France ? Je ne suis pas sur que le courage politique suffirait pour s’attaquer aux privilègiés de la fonction publique.

                                              • LOmiG LOmiG 4 avril 2008 11:12

                                                salut Jacques,

                                                oui tout a fait d’accord. C’est pour ça que dans d’autres pays (la Suède je crois) le statut de fonctionnaire a été supprimé pour les nouveaux embauchés. On ne voit pas bien, en effet, pourquoi le fait de remplir une mission de service public devrait être assorti d’un contrat de travail à vie...

                                                L’IFRAP propose cela depuis un bout de temps déjà, sans être entendu : c’est politiquement incorrect !

                                                Lomig


                                              • Fred 8 avril 2008 21:46

                                                "LOmig, vous avez une idée de la proportion de"contractuels" (donc non fonctionnaires à statut) utilisés dans les administrations et services publics ?"

                                                 

                                                Donc ou est la qualite du service publique, si le nombre de fonctionnaire a augmente jusqu’en 2003 et qu’en plus il y a beauoup de contractuels, on se demande pourquoi on ne voit pas une amelioration consequente du service publique.


                                              • vendek1 5 avril 2008 12:47

                                                > Une réforme vite !
                                                par Traroth (IP:xxx.x01.139.78) le 3 avril 2008 à 15H08

                                                 
                                                >Une connerie par ligne, bravo Lerma.
                                                 
                                                Une seule ?
                                                Plutôt en baisse.
                                                Le garçon nous avait habitué à mieux. Qu’il se ressaisisse , vite !
                                                 
                                                 
                                                >Les enseignants survivants du grand dégraissage n’arrivent plus à assurer tous les cours ? Mais ils ne travaillent pas assez, c’est évident !
                                                 
                                                Il est en effet fascinant, ce Lerma.
                                                Je suis moi-même impressionné par le nombre de gens qui la ramènent sur des sujets qu’ils ne connaissent pas.
                                                 
                                                Mais bon, pour balancer de tel tombereaux de lieux communs vindicatifs ... c’est forcément un trolleur fou. On a la popularité qu’on peut.

                                                • miha 12 avril 2008 00:30

                                                  ne vous demandez plus pourquoi la fonction publique n’est pas efficace :

                                                  c’est parce que les administrations françaises sont des usines à gaz ingérables.

                                                  c’est parce que l’état n’est pas capable de remettre tout à plat (là serait le courage)

                                                  c’est parce que l’une des psécificités françaises, c’est de pondre des lois et encore des lois, souvent contradictoires et sans donner les moyens de les appliquer.

                                                   

                                                  mais... posez-vous une autre question :

                                                  quand, après avoir dégraissé le mamouth, ce qui était assuré par des fonctionnaires le sera par des services privés, combien cela vous coûtera ?


                                                  • Üriniglirimirnäglü Üriniglirimirnäglü 20 octobre 2008 01:51

                                                    Trop de lois, pas assez de contrôleurs.

                                                    Réfléchissez : faire une "pause" de quelques années en matière législative (plus précisément : on arrête de modifier les normes existantes et on se retient d’en créer de nouvelles) et intensifier le contrôle du respect des normes existantes (c’est à dire augmenter le nombre d’heures passées à faire vérifier que les lois et réglements en vigueur sont bien appliqués et à veiller à ce que les infractions diminuent durablement) serait peut-être une solution pour faire rentrer de l’argent dans les caisses, sécuriser l’environnement juridique, améliorer l’image de la puissance publique auprès de tous ceux qui préfèrent vivre honnêtement et qui ont l’impression d’être pris pour des vaches à lait et réduire les dépenses nouvelles ?

                                                    Mais, certes, il faudrait mettre Bruxelles en vacances pendant tout ce temps là !

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