Depuis peu, revient dans le débat politique la grande question du droit de vote des étrangers aux élections en France. Pour le moment, ne sont évoquées que les élections locales mais rien n'interdirait certains de franchir le pas pour proposer un jour le droit de vote des étrangers aux élections présidentielles ou législatives.
Cette proposition avait déjà été faite par François Mitterrand avant son élection de 1981 sans n'avoir jamais été mise en œuvre durant le temps de ses deux septennats.
La Gauche française, toujours prompte à s'emparer de sujets sociétaux pour bobos plutôt que de s'intéresser aux problèmes sociaux et économiques, revient donc aujourd'hui avec cette vieille lune dans son programme.
De son côté, Nicolas Sarkozy, après avoir clairement dit et écrit qu'il y était favorable (! !), a changé d'avis sur la question. Comme il n'est quand même pas interdit de changer d'avis en politique, je ne comprends pas forcément qu'on lui fasse grief de ce revirement. Chacun d'entre nous évolue et même s'il est plutôt mieux d'avoir des convictions fortes tout au long de sa vie pour rester en cohérence avec soi-même, le fait de changer de position sur un tel sujet ne me semble pas être la pire des choses qui soit.
De mon côté, je ne comprends même pas que cela fasse débat.
Il est en effet aberrant que l'on puisse envisager d'accorder le droit de vote aux étrangers présents sur le sol national bien qu'il faille noter que les étrangers appartenant aux pays de l'Union Européenne possèdent ce droit depuis que certains se sont mis en tête de créer artificiellement une citoyenneté européenne.
Historiquement, philosophiquement, le droit de vote est lié au statut de citoyen. Prendre part au vote, choisir ses dirigeants, cela doit être l'apanage des citoyens et de personne d'autre. La République française est fondée sur cette conception-là de la citoyenneté, indissociable de la nationalité.
Que restera-t-il demain aux Français, qui les distinguerait alors des étrangers sur leur propre sol ?
Alors même que la priorité nationale au logement, aux allocations sociales, à l'emploi n'est pas en vigueur en France (je reviendrai sur cette idée souvent mal comprise), le droit de vote est le dernier droit qui permet à un Français de faire valoir sa condition de Français.
On me répond souvent qu'un étranger présent sur le territoire français, dans la même ville depuis 15 ou 20 ans, en règle, payant ses impôts, travaillant et cotisant en France, pourrait tout de même avoir le droit de voter aux élections municipales et de participer ainsi pleinement à la vie de sa cité.
Je réponds de façon très claire que cet étranger n'a qu'à demander à devenir Français. J'ai toujours été favorable aux naturalisations dès lors que celles et ceux qui veulent devenir Français le souhaitent par amour de notre pays, de notre histoire, de notre culture, de notre drapeau.
Et pour que tout soit d'une clarté absolue, je préfère un Français fier de l'être, musulman et d'origine nord-africaine à un étranger blanc et catholique. Il n'y a aucune distinction à faire entre Français quelles que soient leur couleur de peau, leur religion, leur origine. En revanche, il doit y avoir une vraie distinction entre Français et étrangers.
Notre Démocratie s'est bâtie sur l'idée de nation. République et Nation vont de pair ce que trop de politiques ou d'intellectuels oublient en croyant que parler de "nation" revient à se couper du monde, à détester les autres, à fabriquer la guerre. Il n'en est rien. Parler de "nation" c'est parler de République et de Démocratie. C'est parler de solidarité nationale. C'est parler de Liberté, d'Égalité, de Fraternité ! Car c'est au cœur de la Nation que ces valeurs ont été conquises et au nom de la Nation qu'elles ont été exprimées. Et c'est en la laissant tomber qu'on les laisse aussi tomber dans les eaux troubles d'un mondialisme qui desserre les liens qui doivent normalement unir les citoyens d'un même pays.
C'est la raison pour laquelle, je ne suis pas et ne serai jamais favorable au droit de vote des étrangers en France qui dévaloriserait l'idée même de citoyenneté.