Non, mais ?
La démocratie, le peuple a tranché, c’est NON. Encore une fois, je suis dans la minorité, mais ce n’est rien, j’ai l’habitude ... Et je respecte l’expression du vote démocratique, envers et contre tout.
Mais non à quoi ? C’était quoi la question déjà ? Sans amertume, en gardant à l’esprit que maintenant, le plus important c’est d’avancer et de reconstruire, ce NON pose plusieurs questions.
La première, c’est que je ne suis pas sûr que ce Non réponde à la question posée. Il ressemble beaucoup plus, comme souvent, hélàs ; lors des consultations électorales, à un non de rejet, de refus d’une politique nationale et d’une « attitude » gouvernementale qui frise le mépris, le déni de la vox populi. Il est vrai qu’il est toujours plus facile de mobiliser pour un non de refus que pour un oui d’adhésion, avec les risques de déceptions qu’un tel engagement peut entrainer par la suite.
On a beau dire du coté du gouvernement que maintenant on va réagir, c’est trop tard et c’est bien avant qu’il fallait le faire. Et il me semble qu’avec de pareils partisants, le oui n’avait pas besoin d’opposants, et le non avait la tâche aisée.
Cette idée de referendum serait-elle un nouvel « acte manqué » de Jacques Chirac, dont la conversion à la cause européenne n’est finalement pas si vieille (souvenez vous de l’appel de Cochin), et dont beaucoup de soutiens sont pour le moins réticent à la construction européenne et aux quelques sacrifices qu’elle implique.
La deuxième, c’est que dans cette expression du non, le vote Front National prends une place significative. Bizarre que cela ne semble géner personne. S’il s’était agi de désigner une personne pour un mandat électif, que n’aurait-on entendu ! Quoi, qu’est-ce, une personnalité de gauche élue avec les voix du front national ? Voilà qui me trouble. Serais-je le seul ? C’est quoi la différence entre un non de gauche et un non d’extrême droite ? Comment les distinguer ? En quoi cela peut-il ouvrir la voie à une action concrète ?
Enfin, la troisième question, et sans doute la plus importante, et que cette consultation démontre de manière flagrante les limites d’un processus consultatif se limitant à poser une question ou il faut répondre par Oui ou par Non, sur un sujet extrêmement complexe ou il existe un million de position intermédiaires possibles entre ce Oui et ce Non. C’est bien plus en amont, lors de l’élaboration de la question, et des scénarios de réponse possibles, que la consultation populaire doit commencer. C’est une nouvelle forme de démocratie, plus directe, plus participative, qu’il faut maintenant inventer. Ou alors ça ne sert à rien de faire un référendum de temps en temps, et mieux vaut continuer avec le système parlementaire et ses imperfections.
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