Hier a été annoncé la nouvelle équipe gouvernementale après l’annonce lundi du départ de Jean-Marc Ayrault et de son remplacement par Manuel Valls par François Hollande. Par-delà les changements de personnes, finalement anecdotiques, on lit surtout la confirmation du cap eurolibéral.

Manuel Valls, premier communiquant
Pourtant,
la nouvelle équipe n’est vraiment pas révolutionnaire. Les départs marquants sont limités aux Verts, Vincent Peillon et Pierre Moscovici,
qui viserait un poste à la Commission. Et les nouvelles arrivées sont au nombre de deux : François Rebsamen et Ségolène Royal. Paradoxalement, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon prennent du galon, mais il est fort possible que cette montée en grade des deux principaux représentants de l’aile gauche du PS soit son chant du cygne. En effet, dans le détail,
la nouvelle équipe est recentrée sur les proches du président, comme le montrent l’accession de Bernard Cazeneuve au ministère de l’intérieur, la nomination de Michel Sapin au budget ou le passage de relais entre Najat Vallaud-Belkacem et Stéphane Le Foll au porte-parolat du gouvernement.
Plus eurolibéral que jamais
En fait, cette nouvelle équipe envoie deux messages principaux. Le premier, c’est la confirmation ferme du cap eurolibéral, confirmé dès lundi soir par le président qui associe baisse de la dépense publique et baisse des impôts pour les entreprises et les ménages. La promotion d’Arnaud Montebourg ne changera rien à cela puisque c’est Michel Sapin qui tiendra les clés du budget. Le défenseur de la mondialisation va continuer à discourir sur le fabriqué en France, mais concrètement, son action réelle se limitera essentiellement à de la communication. Car c’est seulement à cela que servira ce gouvernement en pilotage automatique sur la pensée économique néolibérale, et dont il ne faut rien espérer.
L’expérience de Manuel Valls (ancien communiquant, candidat le plus à droite de la primaire socialiste) en fait le candidat idéal pour défendre et essayer d’expliquer
la ligne eurolibérale de son gouvernement. Mais il y a quelque chose de tragique à confier à Michel Sapin,
dont l’échec est patent sur la question de l’emploi et qui n’a réussi qu’à discréditer sa parole en présentant l’action du gouvernement comme un succès, les comptes de la nation alors même que l’équipe au pouvoir n’arrive jamais à tenir ses objectifs. Qu’espérer d’un homme qui avait été le ministre du budget en 1992, dans une équipe qui n’avait pas hésité à envoyer un million de français au chômage pour défendre la valeur du franc !