On se téléphone, on se fait une bouffe et on crée un parti politique !
La France est dirigée par un régime présidentiel, le nombre des ministres est limité à 15, les conseillers à l’Elysée sont pléthore, le président s’investit dans la campagne électorale. D’autre part, le calendrier politique, le système électoral ne peuvent que favoriser le bipartisme. Le nombre de partis politiques grandit chaque jour : la création d’un parti est toujours un acte fort dans la symbolique démocratique mais un parti ne peut porter ce nom que s’il a des élus, des moyens financiers importants, des ressources intellectuelles très fortes. Partis politiques ou clubs de réflexion ?
Dominique Voynet veut la refonte des Verts ; devant
une délégation du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), François Hollande
annonce que « la rénovation est en cours » ; Olivier Besancenot
se déclare favorable à un nouveau parti de la gauche radicale sous la houlette
de
Il
va falloir créer une agence de presse spécialisée dans la création des nouveaux
partis politiques.
Lors
de la campagne des présidentielles,
Plus
sérieusement, dans tous les grands partis politiques, il y a toujours eu des
tendances, des mouvances, des courants, mais un bloc commun existait et donnait
une cohérence aux partis, donc une force, une représentation.
Il
y a certainement un parallèle à faire avec les syndicats, détrônés depuis
plusieurs années et en particulier après la longue grève des infirmières, par
les coordinations.
Les
syndicats, courroies de transmission des partis politiques, avaient des moyens
d’action ou d’inaction lors des grèves qui ont entraîné des revendications plus
abruptes des salariés. De plus, la hiérarchisation des syndicats a certainement
trop pesé sur la liberté d’action, de participation, de démocratie directe en
leur sein.
Les
Français seraient-ils ces contestataires permanents hostiles à toute
hiérarchie, ordre institutionnel, en un mot des « enfants de Mai
68 » ?
Si
l’on en croit la prolifération des créations de nouveaux partis, il est
légitime de se poser la question. Se mobiliser autour d’idées générales mais en
gardant son autonomie, en refusant de se plier à des consignes de vote parfois
difficile à admettre, de se soumettre à des investitures nationales, c’est le
choix de nombreux adhérents de ces nouveaux partis. Pour parodier Brassens, on
pourrait dire "militer d’accord mais modérément", en toute liberté de pensée. Des
libres penseurs structurés ! Des anarchistes regroupés en une même
structure.
Les
Français veulent des partis light pour pouvoir zapper d’un parti à un autre.
Il
serait stérile de voir une espèce d’immaturité politique de la part des
électeurs mais au contraire la liberté acquise par le savoir, l’information
délivrée par d’autres médias que les médias traditionnels et en particulier
Internet.
Ségolène
Royal avait lancé le concept de blogosphère dans ses slogans, François Bayrou
prône le libre choix permanent pour diriger le pays.
Intellectuellement
ce discours est politiquement correct mais n’est-il pas plus virtuel que
réaliste ? A travers la vie politique, ne sommes-nous pas en train de mélanger
réalité de terrain et rêves d’un monde « blogosphérique » ?
Alors, on se téléphone, on se fait une bouffe et on revient sur Terre et son réchauffement de la planète, la lutte contre le cancer, le chômage, la santé et ses franchises budgétaires, la carte scolaire etc., et on fera un club de réflexion pour étudier la possibilité de créer un parti politique !
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