Oui, toute honte bue !
Oui, honte au ministre des anciens combattants !
Alors que nous avons droit aujourd'hui devant le monument aux morts de chaque ville, au discours officiel le 11 novembre, revu par Sarkozy ( lire http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/il-faut-rehabiliter-les-fusilles-125477)
et maintenu aujourd'hui sous la « gauche » ; le nouveau gouvernement n'a toujours pas décidé de réhabiliter collectivement tous les fusillés pour l'exemple.
Toute honte bue, le Ministre des anciens combattants refuse même la réhabilitation collective ….
La Fédération Nationale de la Libre Pensée proteste vigoureusement contre ce déni de justice et considère à juste titre qu'à la veille du centenaire du déclenchement de cette guerre mondiale, il n'est plus temps d'attendre :
« Toute honte bue
La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris connaissance avec consternation de la déclaration de monsieur Kader Arif, Ministre des Anciens Combattants, refusant la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple de la Guerre de 1914-1918.
Après s’être glorifié d’avoir attribué la mention « Mort pour la France » au sous-lieutenant Jean-Julien Chapelant, alors que la formule exacte aurait été « Mort par la France » et que la Mairie de son village natal l’avait déjà inscrit sur le Monument aux Morts au début des années 1920, le Ministre a enfourché le cheval des partisans du « cas par cas ».
Il a indiqué qu’il fallait « regarder chacun des cas particuliers ». A sa suite, Joseph Zimet qui dirige la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale a précisé : « La difficulté réside dans la grande diversité de ces condamnés, tous ne sont pas des mutins. Il faut démystifier cette question pour éviter de penser que ce sont tous des innocents ».
Quelle honte !
Le problème n’est donc pas de savoir si les Fusillés pour l’exemple étaient innocents, mais s’ils étaient coupables ! Et si on trouve des coupables, un siècle après, on fait quoi ? On les re-fusille pour l’exemple ? Alors que 20% des dossiers des Conseils de guerre exceptionnels ont été détruits, alors que ces dossiers ont été constitués à charge par les fusilleurs, alors qu’il n’y a plus accusateurs et témoins de la défense, comment rendre une vraie justice ?
Et s’ils sont déclarés coupables, de quoi seront-ils coupables ? De vols, de compromission avec l’ennemi ? C’est l’ouverture de la boite de Pandore, mais au fond il ne restera pas l’espérance. Dans ce cas, la Fédération nationale de la Libre Pensée demande le même examen pour la responsabilité des généraux, notamment Nivelle et Pétain, pour ce conflit et le suivant. Il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures.
Avec Voltaire, La Fédération nationale de la Libre Pensée préfère le principe : « Il vaut mieux un coupable en liberté qu’un innocent en prison ».Il faudra bien qu’un jour les zélateurs d’une « justice » au cas par cas et à la tête du client, donnent les véritables raisons qui les motivent pour empêcher que justice soit rendue et que la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple soit prononcée.
La Libre Pensée a indiqué clairement au Président de la République, lors de son entrevue du 10 avril 2013, que si la plus haute autorité de l’État ne prononçait pas la réhabilitation collective en 2013, alors, en 2014, lors des cérémonies, séminaires, colloques, rassemblements, les Libres Penseurs seront de tous les événements officiels du centenaire de la Première Guerre mondiale pour porter haut et fort cette revendication de justice.
On ne nous fera pas taire
Cela fait près d’un siècle que cette honte perdure. Il faut que justice soit enfin rendue à ces hommes qui ont refusé la barbarie de la guerre et de mourir pour rien. De nombreux pays belligérants ont déjà rendus justice aux Fusillés pour l’exemple. Pourquoi la France refuse-t-elle de le faire à son tour ?
Est-ce parce que les troupes françaises sont déployées sur le sol d’un grand nombre de pays pour faire la guerre, que l’État ne veut pas reconnaître le droit de refuser de mourir pour rien ? Est-ce le droit à la désobéissance pour sauver sa vie que le Gouvernement refuse de voir reconnaître ? Faut-il imposer aux soldats l’obéissance absolue à la hiérarchie militaire, dussent-ils en mourir ?
Paris, le 17 avril 2013 »
Des municipalités républicaines ont inscrit ou fait inscrire sur les monuments aux morts un hommage aux fusillés pour l'exemple... C'est là un acte honnête et nécessaire qui permet que la mémoire n'oublie pas tous les hommes qui sont morts durant cette guerre particulièrement meurtrière.
Elles attendent que l’État fasse de même...
Tous ces hommes tombés , quelle que soit la raison de leurs décès : au combat, sous les bombes ou fusillés pour l'exemple sont dignes, ceux qui sont moins dignes ce sont ceux qui nous gouvernent !
Jean-François Chalot
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