Panique à l’Elysée
Les révoltes d’Afrique du Nord font maintenant des dégâts collatéraux. Elles ne provoquent pas uniquement la fuite des despotes, mais elles ont obligé le président Français à composer dans l'urgence un nouveau gouvernement.
Comment en était-il possible autrement ?
MAM avec ses mensonges à répétition ne pouvaient même plus se déplacer à l’étranger sans faire sourire.
Il est étonnant que son compagnon, Patric Ollier, surnommé POM, largement mouillé avec le dictateur fou et libyen, ait été conservé au gouvernement, d’autant qu'il avait promis : si elle est virée, je pars aussi. lien
Aux dernières nouvelles, il est toujours ministre.
Etonnant aussi de voir un ex-condamné par la justice occuper un poste essentiel dans cette « nouvelle équipe ». lien
En effet, même s’il a "payé" sa dette, en effectuant ses 14 mois de sursis, on n’a pas oublié que sa première condamnation était de 18 mois de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité, ce qui l’empêchait d’exercer un mandat avant 2014. lien
N’est-il pas surprenant de voir revenir dans le jeu politique, Gérard Longuet ? Lequel, ex-condamné aussi, traîne aussi quelques casseroles comme on peut le découvrir sur ce lien.
Dans ce curieux jeu de « chaises musicales » une phrase revient à l’esprit : « on ne change pas une équipe qui gagne »…, même lorsqu’elle perd ? car en réalité, il n’y a pas de réels changements, à part des attributions de postes différents.
Bref, il y a comme un vent de panique dans l’équipe de Sarközi, lequel ne sait plus à quel saint se vouer pour reprendre la main.
A 14 mois de la présidentielle, Sarközy ne doit plus compter maintenant que sur un miracle.
Il lui a fallu de longs mois pour se séparer de Woerth…pour MAM, il a fallu que son propre camp lui mette la pression.
On a appris que la place qu’a accepté Juppé avait été refusée par Dominique de Villepin, (lien) (Sarközy lui aurait dit : « Dominique, j’ai besoin de vous ») et le bordelais se trouve ainsi en mesure d’avoir les coudées franches, échappant ainsi à l’influence présidentielle, lui ouvrant le champ d’une possible candidature plus proche qu’il l’envisageait.
Mais sur le fond, cela va-t-il changer grand-chose ?
En effet, le nouveau ministre des affaires étrangères fera-t-il preuve de plus de clairvoyance que MAM.
Attendre la fuite, ou l’échec d’un despote pour se ranger du côté du peuple en lutte est plutôt contreproductif.
Aujourd’hui le peuple algérien est en rupture avec son despote : Juppé aura-t-il le courage de choisir son camp, avant la chute de Bouteflika, ou attendra-t-il que le vent tourne pour donner de la voix ?
Avec la Libye, sera-t-il capable d’initiative afin d’empêcher la folie meurtrière de Kadhafi qui aidé de ses mercenaires s’en prend à son propre peuple, au lieu de s’inquiéter seulement du flux migratoire des Libyens qui cherchent refuge en Europe ?
Le parti Socialiste reste bien dans son rôle d’opposant gouvernemental en proposant la liste des 28 échecs diplomatiques de l’équipe sarkoziste.
Des « voyages immobiliers » de MAM, aux boulettes Turques, en passant par l’affaire des Roms, ou les affirmations de Sarkozy qui voyait progresser en 2008 l’espace des libertés tunisiennes, le moins qu’on puisse dire, c’est que la diplomatie française est à côté de la plaque plus souvent qu’à son tour..
On peut découvrir la carte de ces échecs sur ce lien.
Alassane Ouattara est toujours en butte avec son rival battu électoralement « à la régulière », et on a de la peine à décrypter la position française qui semble choisir le camp de la légalité démocratique, sans faire grand-chose pour gêner l’ex despote Ivoirien, Laurent Gbagbo.
Sur le chapitre de la diplomatie, le « bodybuildé épilé », Boris Boillon ne fait pas l’unanimité, et les tunisiens le prient de dégager. lien
S’il faut en croire médiapart, et les câbles diplomatiques de Wikileaks, entre 2006 et 2009 « se dessine un personnage sûr de lui, qui frôle parfois l’arrogance ». lien
L’avis de Boillon sur l’Europe manque, c’est le moins que l’on puisse dire, de sens de la diplomatie lorsqu’il déclare que « l’Europe est « une blague » au niveau international ».
Pour les diplomates américains, « ce qui est le plus troublant, c’est de voir dans quelle mesure Boillon a l’air de voir les politiciens libanais à travers les lunettes teintées par le gouvernement syrien. (…) nous n’avons pas le temps de débattre des nombreuses erreurs historiques et incohérences dans les arguments de Boillon, dont certaines sont dues à son ignorance de l’histoire du Hezbollah et du Hamas ».
Pour celui qui se flattait que Kadhafi le considère comme son fils, voila qui donne une étrange image de la diplomatie française.
Au sujet de Claude Guéant, enfin ministre, qui sortant de son rôle d’éminence grise, un câble de Wikileaks nous éclaire : Claude Guéant a vendu aux Libyens que « Sarkozy était un nouveau et dynamique leader européen qui serait capable d’influence l’Union européenne de façon a briser l’impasse diplomatique sur les infirmières et pourrait ouvrir la voie à une meilleure relation entre l’Union européenne et la Libye. Sarközi a consenti à promettre à Kadhafi une excellente relation bilatérale qui pourrait être étendue à tous les domaines et pourrait permettre des bénéfices en termes économiques et commerciaux tout comme en politique et en matière de sécurité ».
Claude Guéant semble avoir oublié une règle essentielle très utile lorsqu’on se pique de diplomatie, c’est la prudence et surtout la clairvoyance, car comme dit souvent mon vieil ami africain :
« L’étranger ne connait pas le sentier qui passe sous les calebasses ».
L’image illustrant l’article provient de
Ozap.com
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