Parti socialiste : le temps des adieux
Le Parti socialiste (PS) est aujourd’hui plongé dans une crise interne et politique majeure que son échec retentissant aux dernières élections municipales des 23 et 30 mars derniers a brutalement révélée au grand jour. C’est une crise aux composantes multiples que l’impasse dans laquelle il se retrouve met sur le devant de la scène, grâce notamment au mouvement inédit de contestation dont de nombreux élus et responsables du parti se sont faits les acteurs au lendemain de ce scrutin. Les langues se délient, mettant l’accent, entre autres, sur le fonctionnement interne du parti, l’abandon des engagements, mais surtout l’incapacité ou le refus du chef de l’Etat à prendre en compte le message sorti des urnes que lui ont adressé les Français. C’est sous cet angle que s’inscrit précisément la dimension politique de la crise à laquelle le PS est confronté, car il s’est agi, dans cette élection dont on s’évertuait pourtant à souligner la stricte signification locale, d’un rejet d’une ampleur nationale sans précédent d’une politique libérale portée, en premier, par le président de la République lui-même avec son « pacte de responsabilité » Les dernières élections municipales ont été l’occasion d’une remise en cause sans appel de cette politique. Nul ne peut aujourd’hui présager de ce qu’il adviendra du PS. Mais l’on peut ne peut nier que de très sérieux doutes pèsent sur sa capacité à sortir indemne de la crise ainsi ouverte. L’heure des adieux a peut être sonné…
C’en est fini du Parti socialiste. Dès le lendemain du 2ème tour du scrutin municipal des 23 et 30 mars derniers, le président de la République a fait une déclaration dont on avait cru comprendre que la débâcle historique que venait d’essuyer le PS s’était avérée suffisamment lourde pour que le président F. Hollande revienne sur son « pacte de responsabilité » qui avait cristallisé toutes les hostilités des Français.
Las ! Si les circonstances de la nomination de Manuel Valls à la primature et la formation du nouveau gouvernement ont clairement révélé l’atmosphère de panique générale, de précipitation et de tension qui s’était emparée de l’Elysée et des instances dirigeantes du PS, le président F. Hollande n’a pour autant guère laissé planer très longtemps le moindre doute sur ses intentions : Garder, quoi qu’il en coûte à la France, au PS et à la gauche en général, et ce en dépit du désaveu massif sorti des urnes à son encontre, le cap d’une politique qu’une adjonction de dernière heure d’un « pacte de solidarité » devrait, dans son esprit, contribuer à mieux faire accepter.
Ainsi donc, les résultats de ce scrutin qui l’ont visiblement pris de court, alors même que selon certaines fuites provenant de son entourage, il aurait, peu de temps avant le 2ème tour, anticipé avec humour sur leur importance en disant qu’il les enjamberait, n’ont pas compté. Pas plus, du reste, que n’ont compté aussi les voix, nombreuses, qui se sont élevées, tant au sein du PS que de bien d’autres formations de la ‘’gauche de gouvernement’’ et de nombreux acteurs de la société civile, tels que les syndicats, pour désapprouver le maintien, envers et contre tout, d’une politique rejetée de toute part.
1. Une crise différente de toutes celles que le PS a traversées ces dernières années
Deux ans à peine après son retour au pouvoir, au terme d’une longue période passée dans l’opposition dont il est difficile de dire, loin s’en faut, qu’elle aura été méritoire, une crise qui est, selon toute vraisemblance, appelée à avoir des développements importants s’est donc ouverte dans les rangs du PS, suite aux dernières élections municipales.
C’est une crise qui va bien au delà du cercle restreint des dirigeants et responsables-animateurs de courants, sous-courants et autres ‘’sensibilités’’ qui foisonnent en son sein. Il ne s’agit pas d’une crise du genre de celles qui ont dominé ce parti entre 1995 et 2012. Des guerres intestines aussi lamentables qu’incessantes de leadership sévissaient alors, de façon endémique, entre prétendants pour le contrôle du parti, dans un climat de haine implacable que la préparation du congrès de Reims, sa tenue en novembre 2008 et ses suites avaient porté à des sommets.
Tout au long de cette période, il faut le rappeler, le parti, en proie à un véritable syndrome de l’échec du fait de ses déboires répétés (1995, 2002 et 2007) aux élections présidentielles, se trouvait dans un tel état de délabrement que nombre de politologues pronostiquaient déjà sa disparition. Ce ne fut pas le cas, car les querelles d’égo, qui ont régné en maître à cette époque, de sinistre mémoire, si écœurantes qu’elles aient été n’avaient pas eu, en fin de compte, raison de lui.
La présente crise se distingue de celles évoquées précédemment en ce qu’elle prend naissance dans le rejet d’une ampleur nationale inédite d’une politique initiée par un président issu de ses propres rangs à l’occasion d’une consultation électorale. Elle laissera des traces profondes et indélébiles pour longtemps, car les manifestations de ses conséquences apparaissent d’ors et déjà sans commune mesure comparativement à celles des périodes antérieures.
C’est une crise qui exprime d’une manière particulièrement forte l’impasse politique à laquelle ne pouvait que conduire la longue errance idéologique et politique du PS liée à sa reconversion à l’économie de marché et son adaptation constante au libéralisme économique. De ce point de vue, aujourd’hui, pour la « nouvelle étape » du quinquennat, il n’y a aucun effet de hasard que les deux hommes qui font le plus figure de proue des tenants de l’abandon de toute référence idéologique et politique au socialisme, en l’occurrence, le président F. Hollande et son 1er ministre M. Valls se retrouvent, précisément maintenant et logiquement, à la tête de l’exécutif.
La mission que s’est assignée ce tandem et qui lui va comme un gant : Piloter, sous la houlette de Bruxelles[i] la mise œuvre d’un plan de rigueur et d’austérité qui nécessitera inéluctablement la mise en coupe réglée des droits sociaux et des dépenses publiques, conformément aux dispositions des traités européens, particulièrement ceux de Maastricht et le TSCG[ii] au profit d’un meilleur environnement pour la ‘’compétitivité des entreprises’’ et la prospérité accrue des milieux financiers.
Le PS se retrouve aujourd’hui, au centre d’une crise interne profonde qui pourrait, très probablement à terme, déboucher cette fois sur une fracture en son sein.
2. Marche à la fracture du PS ou retour dans les rangs en guise d’épilogue à la contestation
Dès les premières semaines qui ont suivi la présentation du « pacte de responsabilité » le 14 janvier dernier, de nombreux élus et responsables du PS s’étaient exprimés à titre individuel et de façon collective pour alerter le président de la République sur les dangers et les injustices sociales que recèle une telle orientation tout en l’appelant, avec beaucoup d’insistance, à infléchir et amender la politique de rigueur et d’austérité qui en découlait.
Au fil des semaines, ces mouvements de désapprobation, voire d’opposition et de défiance, qui remontent en fait au vote sur la ratification du TSCG en octobre 2012[iii], se sont multipliés et amplifiés, accompagnés de nombreuses pétitions mises en ligne pour collecter des signatures de soutien auprès des militants et sympathisants[iv].
D’intenses tractations ont précédé et suivi le vote sur la déclaration de politique générale du 1er ministre le 8 avril dernier, l’annonce « du plan d’économies » par ce dernier à la sortie du Conseil des ministres, le 16 du même mois et enfin le vote dit ‘’consultatif’’ sur le « pacte de responsabilité » et le programme de stabilité budgétaire le 29 avril. Elles se sont toutes soldées, malgré pressions et menaces sur les têtes des contestataires, par l’échec de M. Valls à contenir l’opposition des élus et responsables du PS à son programme politique et économique. Le nombre des abstentionnistes est même allé en augmentant à chaque étape : 11 abstentions lors du vote du 8 avril et 41 le 29, sans compter celles des autres formations se réclamant de la majorité.
Globalement, s’il ne s’agit pas d’une exigence clairement exprimée de retrait du pacte de responsabilité, c’est une remise en cause profonde de ses fondements que renforcent de sérieuses réserves et interrogations sur les résultats qui en sont attendus : Affecter les économies réalisées sur les cotisations sociales et les dépenses publiques à la réduction du ‘’coût du travail’’ en escomptant à la fois une amélioration de la compétitivité des entreprises et une baisse sensible du chômage constitue, de l’avis de tous, une erreur gravissime. De plus, personne ne croit en la volonté du patronat de jouer la partition qui lui revient et qui devrait être, selon les fameuses ‘’contreparties chiffrées’’ dont on n’entend d’ailleurs plus parler, de créer des emplois et développer l’embauche en échange de la manne des ‘’allègements de charges’’ dont il bénéficie.
En revanche, en dépit des concessions accordées en faveur du pouvoir d’achat des catégories sociales les plus défavorisées, leurs conditions de vie ne s’en trouveront pas sensiblement améliorées. Les impacts négatifs et inéluctables sur les services publics comme la santé et l’éducation, de même que la protection sociale s’annoncent non seulement redoutables, mais parfaitement indignes d’une politique socialiste. Les réductions massives des dépenses publiques qui vont nécessairement affecter le volume des investissements ne pourront que favoriser et aggraver la récession éloignant ainsi de fait reprise économique, baisse du chômage et reflux des inégalités.
Enfin, une fois n’est pas coutume, et c’est dire à quel point les résultats de cette consultation électorale les ont ébranlés, plusieurs responsables du PS s’épanchent avec amertume[v] sur les occasions manquées d’une remise en cause, en bonne et due forme, des règles contraignantes des traités européens, notamment ceux de Maastricht et le TSCG, en matière de résorption des déficits publics auxquels sont adossés le pacte de responsabilité et les plans d’austérité.
Bien que circonscrite et visiblement menée de manière à ne pas compromettre les chances de chacun de renouveler les fonctions et postes actuellement occupés, l’offensive contestataire des élus, a été poussée suffisamment loin pour que ses initiateurs s’en tiennent à un retour progressif dans les rangs comme épilogue à cette initiative qui a reçu le soutien de très nombreux adhérents.
3. Quelle direction prendre aujourd’hui ? Enième tentative de sa réhabilitation ou ‘’fondation’’ d’un autre outil politique pour la gauche ?
C’est peu dire que le PS est aujourd’hui à la croisée des chemins. L’impasse politique est telle que nombre d’adhérents ainsi qu’une grande partie du public a conscience qu’elle ne peut que lui être fatale.
Quelle direction faut-il prendre ? Il est clair que le PS est aujourd’hui dans un tel état de décomposition que travailler à une énième réhabilitation reviendrait à se fourvoyer de nouveau, tant l’idéologie libérale y est dorénavant si fortement enracinée qu’elle est même capable de conduire ses dirigeants à faire fi des désaveux politiques exprimés à l’occasion des consultations électorales.
Il faut pourtant, impérativement, revenir sur l’erreur tragique d’avoir voulu faire de ce vieux parti d’origine ouvrière l’inventeur d’un libéralisme ‘’régulé’’ ou ‘’dompté’’ et donc porteur de plus de générosité et de justice sociale, selon la trame idéologique commune à tous les exercices récurrents d’introspection qu’ont été les rénovations et autres refondations passées. Cette stratégie selon laquelle les victoires électorales ne viendront qu’à la condition de s’adapter toujours plus au contexte actuel de la mondialisation du libéralisme a été une indicible aberration. Les Français viennent de le dire haut et fort.
En effet, excepté la victoire de François Hollande sur Nicolas Sarkozy il y a deux ans, tout observateur ou adhérent averti ne peut que souligner qu’il y a un lien incontestable entre l’affaiblissement continu du PS, qui se vérifie au fil de toutes les élections[vi] qui se sont tenues ces dernières années et son adaptation constante au libéralisme mondialisé.
C’est cette adaptation qui avait mis les socialiste dans l’incapacité de tenir une ligne oppositionnelle conséquente, cohérente et crédible face au président Sarkozy et qui donnait d’eux, bien souvent, le sentiment amer et désolant que ce dernier pouvait exercer sur eux un puissant ascendant. Avec sa ‘’politique d’ouverture’’ on se souvient qu’il se targuait même d’être le DRH (Directeur des ressources humaines) du PS. Peut-on tomber aussi bas pour un parti comme le PS ?
Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que date la perte d’influence et de crédibilité du PS. Son électorat lui a tourné le dos parce qu’il a, lui-même, tourné le dos aux valeurs et aux idéaux du socialisme. Ses positions électorales s’en sont trouvées encore considérablement érodées comme l’atteste le grand nombre de villes qu’il a perdu à l’occasion des dernières municipales.
Face à un cet affaiblissement continu qui fait peser des doutes sur son avenir, le morcellement en de nombreuses ‘’sensibilités’’ de ce qu’il est convenu d’appeler la ‘’gauche du PS’’ mais aussi l’émiettement de l’autre gauche désignée sous le nom de ‘’la gauche de la gauche’’ constitue un handicap majeur en regard de la recomposition à laquelle tous appellent aujourd’hui et ont décidé de s’atteler.
Il est évident que reconstruire, rassembler toute la gauche sans exclusive et lui restituer sa véritable vocation, à savoir celle de répondre aux attentes des électeurs et au-delà, de la majorité des Français, sont des ambitions qui ne verront jamais le jour dans un tel état de dispersion.
De plus, les réformes du PS n’ayant jamais abouti à autre chose que pousser son curseur idéologique encore et toujours plus à droite, de tels projets ne pourront pas se réaliser dans le cadre de ce parti tel que nous le connaissons aujourd’hui. Œuvrer de nouveau à une réforme du PS, même ‘’approfondie’’ comme l’envisagent les responsables d’Un Monde d’Avance, reviendrait à mettre en scène une version moderne de la légende du Phénix. Mais nous ne sommes plus à l’époque où les mythologies avaient une emprise sur la gouvernance des sociétés humaines.
Le niveau de visibilité et les formes d’expression qui ont été donnés aux clivages internes mis à jour par le scrutin des 23 et 30 mars derniers, ne peuvent plus permettre la cohabitation au sein du même parti. Plusieurs élus l’ont même laissé entendre « Plus rien ne sera comme avant » Si le chef de l’Etat proclame qu’il n’a rien à perdre de la tournure que prendront les évènements futurs, les initiateurs de la contestation de sa politique devraient, eux, se convaincre qu’ils n’ont rien à gagner à demeurer dans le PS.
Pour sa part, parlant d’ « un acte fondateur » en évoquant l’abstention de plus de quarante députés socialistes lors du vote du 29 avril dernier sur le programme de stabilité impliquant le « pacte de responsabilité » ‘’Maintenant la Gauche’’ ne précise pas pour autant de quoi cette abstention est fondatrice. Comme on le voit, la recherche d’une nouvelle ambition socialiste digne de ce nom n’en est qu’à ses balbutiements. Situation paradoxale, après plus d’une centaine d’années d’existence.
Enfin, des dimensions qu’il me semble indispensable d’intégrer à cette reconstruction de la gauche ne se trouvent, nulle part, explicitement mentionnées. Ainsi, la nécessité d’une solidarité bien plus visible, chevillée aux luttes sociales et d’un rapprochement clairement affirmé des luttes de classes font défaut. La quête d’une voie salvatrice pour un retour du socialisme dans notre pays ne pourra pas en faire l’économie.
C’est autour de ces dimensions, notamment celle de la lutte de classes que devrait, à mon avis, se structurer la fracture qui se profile inéluctablement au sein du PS. Il faut le dire et le redire, car cette réalité bien présente au quotidien et sur laquelle il faut s’appuyer est, dans l’esprit de la plupart des adhérents du PS, totalement passée de mode.
Paris, le 12 mai 2014
Jean-Marie Toko, sociologue-démographe.
[i] Malgré les dénégations du 1er ministre Manuel Valls, les plans d’austérité du gouvernement Français doivent être transmis à Bruxelles le 2 juin prochain pour approbation.
[ii] Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance.
[iii] Au Sénat, comme à l’Assemblée nationale, de nombreux élus socialistes avaient voté contre la ratification de ce traité. 32 sénateurs s’étaient prononcés contre. A l’Assemblée nationale, 70 députés avaient voté contre et 21 s’étaient abstenus.
[iv] Pouria Amirshahi, député socialistes des Français de l’étranger dans le Journal du dimanche (JDD) du 1er février 2014 : « Le pacte de responsabilité sera inefficace » ; Maintenant la Gauche (MLG) : Adresse au président de la République « Le sursaut c’est maintenant » texte daté du 30 mars 2014 et signé des responsables de ce courant, « Il n’y a pas qu’une seule politique possible » daté du 10 février et signé des responsables de MLG et d’un Monde d’Avance (UMA) membres du bureau national et du secrétariat du PS ; « Pour un contrat de majorité » texte initié et diffusé par près d’une centaine d’élus du PS et daté du 5 avril ; « Le prix de la confiance » de Henri Emmanuelli (UMA) le 7 avril 2014 ; « Lettre à nos camarades » de MLG daté du 14 avril 2014 ; « La déception va nous rendre plus exigeants » Pouria Amirshahi dans Libération daté du 16 avril 2014 ; 100 députés du PS écrivent à Manuel Valls pour dénoncer un plan « dangereux économiquement » dans Le Monde daté du 17 avril 2014 ; « Le plan de Valls est dans une logique d’austérité » du député PS Laurent Baumel dans Le Monde daté du 17 avril 2014 ; « Lettre aux militantes et aux militants Un Monde d’Avance » signé de Guillaume Ballas, jeudi 17 avril 2014.
[v] Julien Dray dans le Talk Orange-Le Figaro du 17 avril 2014, relaté dans le numéro de ce quotidien daté des samedi 19 et dimanche 20 avril 2014. « (…) L’erreur originelle repose dans la manière dramatique avec laquelle on applique cette règle [pas de déficit public de plus de 3% du produit intérieur brut]. Nous aurions dû la remettre en cause dès la victoire présidentielle de 2012 (…) La rupture ne peut se situer que dans la remise en cause de ce dogme monétariste européen, sans quoi on ne s’en sortira pas, ni à droite ni à gauche » Ou encore Guillaume Ballas : « (…) Nous n’avons que faiblement tenté de nous affronter aux origines de l’étranglement budgétaire qui paralyse aujourd’hui nos politiques publiques et anesthésie toute volonté de relance par l’investissement. Il aurait fallu pour cela (…) remettre en cause le TSCG qui impose à la France le dogme absurde des 3% de déficits publics. C’est pour cela que nos députés n’ont pas voté la ratification du TSCG ».
[vi] Par exemple les élections européennes de juin 2009 et celles des régionales en mars 2010.
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