Partis de gauche : l’impossible unité
Bien que faussement affaiblie par la victoire, moins nette que prévue, des législatives, l’UMP demeure le seul parti politique français qui semble afficher une certaine unité. En revanche, dans les autres partis, c’est le branle-bas de combat. Les querelles politiques et privées entre « Ségo et François » minent le PS, le PCF engage une refondation encore vague, et les Verts se crêpent le chignon pour savoir s’il faut dissoudre le parti. Ils sont beaux nos partis de gauche...
En apparence, l’UMP est seule. Seule au pouvoir, seule à afficher une apparente unité. C’est là l’un des fondements de la victoire de Nicolas Sarkozy, qui seul a su réunir son propre camp. Un peu comme un Mitterrand qui avait unifié la gauche socialiste dans les années 1970. Du côté des autres partis, le chaos est roi.
Chez les communistes, l’ambiance n’est pas plus pacifiste. Après la déroute présidentielle de MGB et une élection législative qui a permis au PCF de repousser son décès d’une législature, les désaccords, déjà entrevus lors de la recherche d’un candidat unique de la gauche antilibérale, réapparaissent aussitôt et les langues se délient. Les amis de Robert Hue reviennent à la charge et la première secrétaire Marie-George Buffet, affaiblie, a annoncé son départ.
Le dernier coup d’éclat du même
type est venu tout droit du Conseil national interrégional des Verts (CNIR).
Dimanche, en début d’après-midi, une dépêche AFP tombait. Le CNIR, réuni à
Montreuil, venait de refuser une proposition faite par Yves Cochet, député de
Paris, de dissoudre le parti. Refusé à une « forte majorité », le
vote répondait à la nécessaire « refondation de l’écologie
politique » avancée la veille par l’un des rares Verts siégeant dans la
nouvelle Assemblée. Devenu plus que jamais un parti à l’audience (en terme de
voix) négligeable, les Verts s’engagent, comme leurs anciens alliés de la
« gauche plurielle » sur les sinueuses routes de la rénovation. Avec
pertes et fracas.
Le consensus à l’intérieur même
des partis de gauche semble être une voie semée d’embûches sur laquelle de
nombreuses têtes risquent incessamment de tomber de haut. Malheur à ceux qui ne
sauront se faire entendre.
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