PHOTO : Jean-Marie Le Pen tweete un cliché compromettant pour Estrosi
Alors que Marion Maréchal-Le Pen est arrivée en tête du premier tour des élections régionales en PACA (40,6 %), avec une très large avance sur Christian Estrosi (26,5 %), ce dernier se campe en « résistant » avant le deuxième tour dimanche.
En déplacement à Vitrolles pour sa première réunion publique de l'entre-deux-tours, le maire de Nice a voulu se placer dans le sillage du général de Gaulle, renvoyant sa jeune concurrente de 25 ans à la France de Vichy :
« Je ne supporte pas le FN, qui est l'héritage du pétainisme. Je me reconnais dans l'héritage du gaullisme social. Je suis à Vitrolles en résistant, c'est dans la Résistance que la France l'a emporté », a-t-il déclaré devant la presse. « On sait ce que veut dire la Résistance, on sait ce qu'a été le moment où le général De Gaulle et un certain nombre de forces qui n'étaient pas forcément engagées idéologiquement du même côté ont su s'additionner pour permettre à la France de se libérer en 1944 », a-t-il ajouté.
La mention « résistance » apparaîtra d'ailleurs en bas des affiches de campagne et de la profession de foi de Christian Estrosi pour ce second tour.
Pourtant, comme l'a rappelé Marion Maréchal-Le Pen en conférence de presse, Christian Estrosi avait sollicité une alliance avec le FN en 1992.
En faisant une petite recherche sur Internet, on apprend sur le site de L'Express et de Libération que Christian Estrosi, futur ministre de l'Industrie de Nicolas Sarkozy, plaidait même en mars 1998 pour une alliance entre le RPR et le FN en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Selon l'ancien maire frontiste de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier, "Christian Estrosi avait participé aux négociations et aurait été mon vice-président en cas d'entente." C'est Jean-Marie Le Pen qui a finalement rejeté les conditions de la droite et qui a fait capoter l'accord.
Le lanceur de quenelles Jean-Marie Le Pen justement, toujours aussi taquin, vient tout juste de balancer (ce 8 décembre) sur Twitter une photographie où on le voit en compagnie de... Christian Estrosi, avec ce commentaire mordant : "Au temps où Estrosi ne se prétendait pas "résistant" au Front National." On n'a gère de certitude sur le contexte de cette photo. Louis Aliot, vice-président du FN, a tweeté qu'elle datait des élections législatives de 1993.
Et ce n'est pas fini. Une seconde photo circule en ce moment sur les réseaux sociaux, où l'on voit le "Résistant" Estrosi poser sous une banderole du Front national !
La photo a été authentifiée par le site StreetPress en juillet 2014. Elle date de 1988. Contacté pour tenter de décrypter l'image, Jacques Peyrat, à l’époque député FN, raconte :
« C’était une manifestation pour la Nouvelle Calédonie organisée à la suite des événements qui s’étaient passés là-bas à la grotte d’Ouvea. Un rassemblement monté par le Front National dont j’étais le responsable à l’époque, d’où la bannière. Le Maire était venu à cette manifestation et tous ses séides avaient suivi. »
Le député centriste Rudy Salles, également présent sur la photo, prétend, quant à lui, qu'il aurait été piégé : « Des militants du FN ont brandi la bannière juste au moment de la photo », déclare l'un de ses proches.
Contacté à l'époque par StreetPress, Christian Estrosi n’avait pas souhaité s'exprimer sur ce sujet délicat. Aujourd'hui, on peut lire cette réaction du "Résistant" sur le Huffington Post : "C'était une manifestation et on a été surpris par le FN qui a levé une banderole. C'est quand même moins grave que ceux qu'on a vus défiler avec la Manif pour tous".
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON