Plongée dans le grand bain (Turc) de l’Assemblée
Quoi : Examen d’un projet de loi contre la négation de tous les génocides
Ou : A L’Assemblée Nationale
Quand : Jeudi 22 décembre
Comment : Sous pression d’Ankara qui brandit des menaces
Contexte : Ce jeudi 22 décembre l’Assemblée Nationale examine un projet de loi visant à loudement pénaliser la négation de tous les génocides. La Turquie qui ne reconnaît pas le génocide Arménien s’élève avec véhémence contre cet examen et menace sans ambages la France de sanctions économiques et politiques si le texte était adopté.
Pour Rappel : Après un premier examen en faveur de la reconnaissance du génocide sur proposition socialiste en 1988 qui, sous pression d’Ankara n’aboutira pas, c’est finalement le 29 Janvier 2001 que la loi sera adoptée. Pour ne pas froisser les autorités ottomanes, J.Chrirac et son Premier Ministre L.Jospin, prendront grand soin de préciser que l’initiative n’appartient qu’aux parlementaires. Pour autant si la loi reconnaît le génocide elle ne rend pas répréhensible sa négation.
Le projet de loi examiné le 22 Décembre : Il vise à pénaliser lourdement la négation de tous les génocides,( 1 an de prison et 45 000€ d’amende) et donc, même si la formule est habile, au premier chef, le génocide arménien.
Colère des Turcs : Avec une rare véhémence les autorités turques, par la voix de leur Président Abdullah Gül et du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan , menacent la France de « Graves conséquences si la loi est adoptée ».
L’inconfortable position Française : Dans le moment de récession économique que traverse la France, peut-elle prendre le risque de refroidir un peu plus les relations Franco Turque, déjà victimes du rejet Français à la demade d’adhésion à l’Union Européenne, formulée par Ankara. Les enjeux économiques des entreprises françaises installées ou travaillant directement avec la Turquie peuvent-ils supporter la crise diplomatique dure qui s’annonce. En matière économique, le millier d'entreprises françaises opérant en Turquie risque de se voir priver de marchés publics dans les domaines des transports, de l'armement et du nucléaire. En 2010, la Turquie a compté près de 12 milliards d'euros d'échanges avec la France. La Turquie est membre de l'Organisation mondiale du commerce et liée à l'Union européenne par un accord d'union douanière.
La France essoufflée de Sarkozy : Quelle que soit l’issue donnée à cette proposition de loi, Sarkozy en sortira affaibli et avec lui la France. En effet :
Si le projet de loi n’est pas adopté, on en conclura que la France à céder aux injonctions d’une diplomatie de la menace dont l’ingérence dans les affaires internes est aussi insupportable qu’elle consacre notre faiblesse.
Si le projet de loi est adopté, la morale, la dignité et notre souveraineté en sortent grandies, par contre la balance de notre déficit à l’exportation accuse un poids supplémentaire non négligeable.
Après les cuisants échecs du VRP Sarkozy, qui nous avait promis d’aller chercher la croissance avec les dents, que visiblement il s’est cassées sur les fantasques promesses d’achats de Kadhafi, ou le Rafale de son ami Dassault, auquel les brésiliens viennent de préférer le F.18 de Boeing, pour ne citer que ses deux exemples, voici un nouveau dilemme.
Question : La souveraineté et le devoir de mémoire doivent-ils toujours primer sur les intérêts économiques. Et si oui, pourquoi commercer avec la Chine quand dans son attaché-case on trouve le Tibet.
Che64. Aussi sur Twitter.@che64000. Ami du Journal des Indignés
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