PMA, GPA : des Grands Mots ou des Grands Maux
Le débat sociétal sur la PMA et la GPA, pour légitime qu’il soit, sort dangereusement du cadre éthique qui devrait être le sien, pour servir d’arme anti gouvernementale à une droite réactionnaire, qui comme à son habitude, exacerbe les peurs afin d’engranger dans son escarcelle électorale, les voix suffisamment conservatrices, mais encore trop timorées pour succomber aux sirènes de l’extrême droite.
Erigée en parangon de vertu familiale, une poignée d’intégristes de la morale, avec à leur tête le sulfureux Alain Escada, entraîne dans leur sillage de haine, une sombre farandole d’excités de tout poil qui défile au son de slogans dont l’écho n’est pas sans rappeler les heures les plus sinistres de notre Histoire.
C’est d’autant plus dramatique, que ces cortèges alambiqués regroupent en leur sein foule de contestataires antagonistes. Ce qui démontre bien l’instrumentalisation qui en est faite par de vils calculateurs politiques, cherchant à déstabiliser les institutions à leur unique profit.
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Et voici qu’on dénonce les Grands Maux à renfort de Grands Mots. Ce serait la mort de la morale, la fin des valeurs. Nous serions à l’ aube de la déliquescence de notre société, pire encore, de la fin de notre civilisation. Et ses déclarations, dont le grotesque prêterait à rire, si elles ne transcendaient pas aussi violemment la haine de l’autre, ne sont pas le fruit d’esprits anodins.
Le premier à les déclamer, sur tous les plateux TV, empreint d’un ton grave qui lui sied si peu, c’est Henri Gauino, plume de Nicolas Sarkozy, auteur entre autre du discours de Latrans et plus récemment de celui de Dakar. Je vous invite à prendre lecture de ces deux allocutions en suivant les liens en référence en fin de ce billet. Je pense que leur lecture suffira à vous instruire quant à l’obédience de ce Monsieur aux pâles accents de Malraux.
Derrière ce faiseur de terreur, (et quand je dis derrière n’y voyais aucune perverse allusion) derrière Guaino, donc, vient crucifix en main Alain Escada, dont les frasques d’un autre temps, (celui des croisades), sont bien connues. Comme de circonstance, pour un impénitent catho intégriste, le voilà qui égraine, porte voie en écho, toute sa funeste litanie, qui des homosexuels fait des malades mentaux et autres pédophiles.
Là dessus viennent se greffer les élus représentant le Front National, même si la Marine n’entend pas se mouiller, préférant cette fois-ci, envoyer dans la vague bleu foncée, ses petits mousses. Famille Patrie, Maréchal Marion nous voilà. Enfin Marion oui, mais pas tout le monde non plus.
Pour clore cette tragique parade, la clown de service, Christine Boutin, dont la principale vertu, ne lui en déplaise, aura été de mettre une touche de rire dans ce ramassis d’injures homophobes et autres anathèmes. En voilà une qui ne doit sa survie qu’au fait que le ridicule ne tue point.
Et voilà comment, orchestrée par une droite revancharde et aux idées stériles, tout ce petit monde entraîne dans son sillon boueux, une cohorte de décérébrés qui scandent avec autant de ferveur que d’incohérence, pêle-mêle des slogans tels que « Les juifs dehors », « Franc-maçon en prison », « la France au Français », « un enfant = un père et 1une mère », « la France n’as pas besoin d’homosexuels », « Etat Nazi », « Médias collabos », etc. etc.
Perso ça me fait peur. J’ai l’impression de revenir au sinistre hiver 1934, qui nous préparait à la collaboration quelques années plus tard.
Alors oui je le pense : Des grands Mots, pour des Grand Maux. Mais ces Grands Maux ne sont ni la PMA ni la GPA, mais plutôt la xénophobie, l’homophobie, l’antisémitisme, tous les racismes, et surtout la Bêtise de ceux qui s’y abreuvent.
Voici quelques liens en référence au contenu de ce billet
Discours de Latrans, d'Henri Guaino
Discours de Dakar d'Henri Guaino
Manifs de la colère Hiver 1934
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