Pour les ouvriers, la matraque, c’est maintenant !
Avec Sarkozy c’était clair. Le gouvernement de droite soutenait le patronat, réprimait les salariés qui défendaient leurs emplois. A gauche pour de vrai ! on se souvient. Nous sommes en pleine campagne des présidentielles. Des salariés de Mittal veulent rencontrer le candidat président. Gaz, matraque, violence, la réponse de Sarkozy n’a étonné personne dans le monde du travail. Ainsi, le gouvernement libéral et conservateur de Fillon et la police de Guéant donnaient des gages aux patrons, des coups aux ouvriers. Leur défaite le 6 mai 2012 s’explique aussi par le désir profond de ces travailleurs désespérés de voir enfin un gouvernement de gauche qui, à leurs côtés, renverse le rapport de force et défend leurs intérêts. Le changement c’est maintenant leur a-t-on dit. Ils y ont cru, pour de vrai !
Durant tout l’été, les plans sociaux pleuvaient, des dizaines de milliers d’emploi étaient ainsi en passe de disparaître. Mais ils espéraient que le changement tellement répété allait se réaliser. Ils en étaient persuadés.
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Et puis, ils ont découvert que les futurs Plan Sociaux de Peugeot, de Fralib, de Sanofi n’étaient plus inacceptables mais désormais inévitables.
Et puis, ils ont lu, vu, entendu que leurs entreprises allaient bénéficier d’allègement de cotisations sociales mais que eux allaient voir leur pouvoir d’achat encore amputé à travers une augmentation de la CSG.
Et puis, ils ont vu les ministres socialistes, qu’ils ont largement promu à leurs postes en votant Hollande, défilaient, comme jamais auparavant, aux universités d’été du lobbie patronal plus connu sous le nom de Medef.
Et puis ils ont appris que des patrons privilégiés, qui disposent de moyens de communication auxquels ils n’auront jamais accès, eux les ouvriers, lançaient des cris de rapaces. En réponse ils ont été reçus, entendus et exhaussés. Pour eux point de gaz, point de matraque, point de violence.
En revanche, pas un mot, pas un geste pour ces syndicalistes qui, sous l’ère Sarkozy, en plus des coups reçus ont subi les poursuites d’une justice harcelante et répressive.
Alors ils ont compris qu’ils ne pouvaient compter que sur eux mêmes. Alors ils ont compris qu’ils ne pouvaient compter que sur leur unité. Alors ils sont retournés dans la rue, alors ils sont retournés manifester. Car ils ont finalement réalisé que rien n’avait véritablement changé. Le patronat resterait leur ennemi à l’abris d’une France paradisiaque pour lui.
Aussi se sont-ils donnés rendez-vous, quelque part du côté de la porte de Versailles. Ils ont défendu leurs emplois, rien d’autre que leurs emplois. Ils n’ont pas réclamé des augmentations de salaires, et encore moins des privilèges fiscaux, juste de quoi gagner son pain. Mais le gouvernement de Ayrault et la police de Valls ont préféré donner des gages aux patrons, des coups aux ouvriers. Alors que pour les PSA, les Ford, les Sanofi et tous les autres c’était gaz, matraque et violence.
Pour ces ouvriers, comme pour tout le monde du travail, la fracture, désormais si profonde, ne se réduira pas avec cette politique là !
Sydne93
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