Pour un Etat durable
Aujourd’hui, l’ensemble de la classe politique promeut de façon unanime le concept de développement durable. Progressivement, les préoccupations environnementales s’imposent et apparaissent au cœur des débats politiques. Mais limiter l’approche « durable » uniquement à sa seule composante verte, révèlent une fois de plus le court-termisme dont sont frappées nos classes dirigeantes.
La France n’est pas rayonnante. S’il y a bien une chose qui entraine un consensus majoritaire chez les français, c’est bien cette simple constatation. Aucune vision à long terme ne semble émergée dans l’esprit de nos dirigeants, qui tombent de jour en jour dans un clientélisme politique tragique, mais surtout contre-productif. Leur métier : la politique. Leur échelle temporelle : pas plus longue qu’un quinquennat. Leur objectif : faire carrière. La place doit être bonne, me dirait vous, mais l’est-elle à ce point pour qu’ils perdent de vue notre intérêt mais aussi le leur ?
Alors que les nuages s’amoncellent à l’horizon, il devient urgent de s’engager vers une nouvelle voie. Une voie pérenne, équitable, et égalitaire. Ainsi le développement durable, loin d’être une fantaisie d’écolo marginaux, doit devenir un concept fondamental au cœur des futurs débats politiques, et être étendu à de nombreux domaines.
La sphère financière apparaît en tête de liste. Loin de vouloir diaboliser cette dernière, il apparaît urgent de réintroduire un peu de raison et de simplicité dans les débats. La finance est une activité hautement nécessaire pour le développement économique, par les transferts de risque et les possibilités de financement qu’elle offre. Néanmoins il apparaît évident qu’elle a dépassé ce rôle et a pris une place trop importante au sein de nos sociétés. Les anticipations auto réalisatrices des acteurs de la finance s’imposent à nos entreprises, et maintenant à nos Etats. Leurs visions de l’avenir influencent à un point anormalement élevé les décisions prises par nos dirigeants. Cette vision est guidée par une recherche de bénéfices à très court-terme, et entraine restructurations, délocalisations et autre programmes de licenciements du côté des acteurs privés, et coupes budgétaires drastiques du côté de l’Etat, afin d’épouser cet objectif.
Ainsi la finance virtuelle a acquis une influence inacceptable sur l’économie réelle.
Demandons nous alors quelles sont les choses que nous pourrions aujourd’hui changer pour aboutir à une finance durable ?
Une finance de marché globalisée nécessite le moins d’entraves possibles aux échanges. Quoi de mieux pour atteindre cet objectif que de déconstruire la souveraineté des Etats, de les affaiblir en les noyant dans un immense pot-pourri institutionnel, ou les décisions sont prises par des technocrates non-élus, obéissant aux milieux affairistes ayant élevé la rentabilité en religion. L’Europe a été bâtie selon des considérations économiques, elle n’est qu’un immense marché de capitaux. La volonté des citoyens est complètement écartée. Ne nous laissant plus libre de la conduite de notre politique économique, en voulant harmoniser ce qui n’est pas harmonisable, l’Europe offre nos pays à la merci des secousses boursières. Les banques françaises sont en train de gager leur bilan d’un nombre incalculables de créances irrécouvrables. Après la Grèce, viendra le tour du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, et nous nous porterons encore garant en dernier ressort, jusqu’au jour où nous mêmes ferons défaut. Cela apparaît inévitable. Est-ce cela la solidarité européenne ? Est-ce cela une vision durable de notre société ?
Plus que jamais il apparaît urgent, dans la droite ligne de ce que propose Monsieur François Asselineau, de sortir de l’Europe, pour retrouver des Etats forts, des Etats indépendants, qui s’entendent politiquement afin d’affronter les immenses défis qui s’offrent à nous. Le court-termisme a montré ses limites, l’Europe a montré ses limites. Alors qu'il s'agit d'un sujet essentiel, cette question n'est jamais traitée dans les médias institutionnels, les médias de grande écoute, les média européistes. Redonnons à la France les moyens de l’ambition de ses concitoyens. Pour une France durable.
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