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Accueil du site > Actualités > Politique > Pourquoi faut-il sauver le soldat Woerth ?

Pourquoi faut-il sauver le soldat Woerth ?

Trois ans de présidence Sarkozy ce qui correspond à trois ans de polémiques de tout horizon. Attaques sur sa personne, celle de son fils, de son couple ou de ses ministres, la liste est bien trop longue. Même si ce tableau ne semble pas l’inquiéter, l’affaire Bettencourt/Woerth est sûrement celle qu’il redoutait le plus, car elle est à double tranchant.

 Le scandale politico-financier éclate lorsque Médiapart publie le témoignage de Claire Thibout, l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt. Elle raconte aux journalistes qu’une enveloppe de 150 000 euros avait été remise en 2007 par Patrice de Maistre (conseiller financier de Liliane Bettencourt) à Eric Woerth (trésorier de l’UMP) afin de financer la campagne du candidat Sarkozy. En revanche, elle a démenti devant les enquêteurs de la brigade financière l’information sortie par Médiapart selon laquelle Nicolas Sarkozy recevait personnellement des enveloppes de l’héritière l’Oréal.

Versement illégal

Or, si ce versement de 150 000 euros s’avère justifié, il est totalement illégal. Car la loi française (oui la loi), limite le financement des partis politiques par des personnes privées. Les partis en campagne ne peuvent recevoir d’une personne plus de 7 500 euros par an. Ce montant descend à 4 600 euros lors d’une année d’élection présidentielle. Toutes les donations supérieures à 152 euros doivent être effectuées par chèque. A noter que les entreprises n’ont plus le droit de verser aucune aide financière à un candidat.

Si on compare la loi aux déclarations de l’ancienne comptable, il y a eu (au moins) deux fautes commises par les acteurs de cette transaction, dont Eric Woerth.

La réforme des retraites menacée

L’autre menace est celle qui pèse sur le projet de loi des retraites, élément indispensable à Nicolas Sarkozy pour sauver son quinquennat. L’ancien ministre du Budget était l’homme fort choisi par le chef de l’Etat pour conduire cette réforme au bout. Mais les nombreux soupçons de conflits d’intérêts qui accablent Eric Woerth depuis le déclenchement de l’affaire Bettencourt risque de lui coûter son poste (Florence Woerth travaille pour Patrick de Maistre, qui cache une île et de l’argent au Fisc alors qu’Eric Woerth lui remet la Légion d’Honneur lorsqu’il est ministre du Budget). 

D’autant qu’un autre acteur de cette réforme, le député Denis Jacquat, rapporteur du projet de loi des retraites à l’Assemblée, vient d’être mis en examen pour abus de confiance. Le projet semble s’écrouler peu à peu. 

Et le renvoi d’Alain Joyandet et Christian Blanc, qui avaient osé bafouer "la République exemplaire" voulue par le président, ne changera rien.

Le sort d’Eric Woerth apparaît donc étroitement lié à celui du président de la République. Si tous les points suspects du dossier Woerth/Bettencourt sont vérifiés, on pourra remercier le travail des journalistes d’investigation de Mediapart, accusés d’utiliser des "méthodes fascistes" selon Xavier Bertrand.

Que cela ne plaise ou pas, à nos hommes politiques, le web-journalisme est devenu un outil de transparence de plus, dans notre société démocratique.


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10 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 10 juillet 2010 11:24

    Bonjour, 16Art.

    Et surtout, Eric Woerth, par ses fonctions au Budget et à la Trésorerie de l’UMP, sait tout des relations qui unissent ce parti aux grandes fortunes et des petits ou gros arrangements qui ont pu être négociés ici et là. Eric Woerth est devenu une pièce maîtresse du dispositif sarkozyste. C’est pourquoi sa chute ne peut être envisagée.

    Sarkozy n’en sera pas moins obligé de l’« exfiltrer » très vite du gouvernement s’il ne veut pas exposer la réforme des retraites à de très gros débordements en septembre, au moment où seront connues en parallèle les graves attaques contre les niches fiscales d’utilité sociale. Mais il faudra lui donner en échange un très gros os à ronger, la présidence de l’UMP par exemple avec à la clé un statut de présidentiable pour l’avenir. Pas sûr que Bertrand et Copé apprécient...


    • Fergus Fergus 10 juillet 2010 11:37

      Quant au renvoi de Blanc et Joyandet (qui aurait dû intervenir dès que l’on a connu leurs turpitudes) il changera d’autant moins les choses qu’Amara, Estrosi et Yade sont encore en poste. Sans oublier Hortefeux, 1er ministre de l’Intérieur condamné pour propos racistes.


    • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE 11 juillet 2010 10:26

      IL FAUT ARRETER LE MASSACRE...DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE..
      REVENONS AU FONDEMENT DE LA REPUBLIQUE AVANT QU’ UNE ETINCELLE N’ EMBRASE TOUT LE PAYS..

      LA LEGION D HONNEUR N EST PAS DONNEE AUX ESCOCS...BANQUIERS..MAITRESSES DES GOUVERNANTS...DES PEOPLES QUI MONTRENT LEURS FESSES..PRINCESSES DE PASSAGE...OU FOOTBALLEURS QUI TOUCHENT PAS UNE BALLE....ELLE A ETE CREE POUR RECOMPENSER UN HAUT FAIT D’ ARMES PENDANT UNE BATAILLE« ..pas pour récompenser les »magouilleurs francilliens de tout poil..."


      ca sent la révolte sur le terrain...ou nos députés sont absents ...il n’y a pas de tournée a payer pour le foot.. FOOTBALLEURS ABSENTS:ELUS TRANSPARENTS...

      nos élus aux ordres de PARIS se font très discrets..peur de se mouiller ???


      TOUS ENSEMBLE


    • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE 13 juillet 2010 10:25

      cela SERAIT BIEN LA 1 èRE FOIS QU ’UN HAUT FONCTIONNAIRE COMME MR BASSERES RENDRAIT UN RAPPORT SOUS 10 JOURS...D HABITUDE IL FAUT UN TRMESTRE VOIR 2...

      PEUT ETRE QUE CE RAPPORT ETAIT FAIT D AVANCE POUR REMUNERER MME BOUTIN...OU MME TIBERI....OU D’ AUTRES SBIRES...


      TOUSENSEMBLE

      COMME DIT HAMON...CERTAINS RAPPORTS ...ET AUDIT A 500000 EUROS PIECE...SONT INUTILES...ON POURRAIT AVEC CET ARGENT CEER DES POSTES D INFIRMIRES...QUI MANQUENT CRUELLEMENT.....


    • franor 10 juillet 2010 11:57

      Honte à notre république, ceux qui nous gouvernent actuellement sont sans doute les pires de ce qu’a pu connaitre notre pays depuis plus de mille ans.

      Le plus surprenant c’est qu’aucun d’eux ne voient ou il y a des conflits d’intérêts, sans doute par manque d’éducation ou de formation. Mais après trois ans de communication quotidienne ils sont rattrapés par leurs turpitudes, chaque jours celles-ci sont révélées. 


      • BA 10 juillet 2010 12:15

        Woerth : le rapport déjà contesté.

        François Baroin veut « obtenir de l’inspection générale des finances (IGF) la preuve de l’absence d’intervention de son prédécesseur, Eric Woerth, dans le dossier fiscal de la milliardaire Liliane Bettencourt » constate Le Monde, mais la procédure choisie n’est pas habituelle.

        « Le rapport n’a pas été commandé à l’IGF, comme il est d’usage, mais à son chef, Jean Bassères. L’IGF n’a pas travaillé selon ses méthodes habituelles, collectives, contradictoires et inquisitoriales. Ce ne sera pas un rapport de l’IGF, mais de son patron. Il a été confié directement par le ministre au haut fonctionnaire qu’il a nommé », souligne un ancien chef de l’IGF.

        « Le délai très court imparti à M. Bassères pose aussi question. »

        « Ce ne sont pas de bonnes méthodes, relève un autre expert de l’IGF. Comment huit jours peuvent-ils suffire pour voir ce qu’a fait l’administration générale, aller au fond du dossier transmis par le procureur de Nanterre en janvier 2009, sur de possibles fraudes fiscales liées à l’enquête pour »abus de faiblesse« visant le photographe François-Marie Banier ? »

        « Jamais par le passé, rappelle cette source, un rapport de l’IGF n’a mis en cause un ministre ou un gouvernement. On ne peut demander l’impossible à ses membres, ils ne bénéficient pas des garanties de neutralité ou d’inamovibilité des magistrats de la Cour des comptes ou du Conseil d’Etat. »

        Gilles Klein.


        http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=8619

         

        Jean Bassères est le chef de l’Inspection générale des finances (IGF).

        Jean Bassères a été nommé par le pouvoir politique. La carrière de Jean Bassères dépend du pouvoir politique. Jean Bassères peut être placardisé par le pouvoir politique.

        Au contraire, Jean Bassères peut obtenir une promotion grâce au pouvoir politique.

        En clair : Jean Bassères n’a strictement aucune indépendance par rapport au pouvoir politique. Et c’est à lui que le ministre François Baroin a demandé de mener l’enquête sur Eric Woerth !

        Tu parles d’une enquête indépendante !

        Cette enquête est une mascarade pour tenter d’étouffer le scandale.

        Le rapport rédigé par Jean Bassères est un rapport complètement pipeau.


        • LE CHAT LE CHAT 10 juillet 2010 15:22

          la Sarkozie devient aussi trouble que les urines de Lance Amstrong ...
          Avec en plus le coup des bleus , mais quelle elle l’image donnée par la France au monde entier ? RIDICULE !


          • BA 10 juillet 2010 15:51

            Trois ex-employés des Bettencourt confirment la corruption de personnalités politiques. Ces trois ex-employés des Bettencourt sont :

            - Claire Thibout, l’ex-comptable des Bettencourt de mai 1995 à novembre 2008 ;

            - Chantal Trovel, l’ex-secrétaire de la fin des années 90 à novembre 2007 ; elle disposait d’un bureau au domicile du couple Bettencourt ;

            - Pascal Bonnefoy, le maître d’hôtel, auteur des fameux enregistrements pirates qui ont déclenché une cascade de révélations.

            Et en face ?

            Qui trouvons-nous dans le camp d’en face ?

            - Patrice de Maistre nie tout en bloc.

            Patrice de Maistre est le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Il a accepté la demande d’Eric Woerth d’embaucher son épouse Florence Woerth : Patrice de Maistre a embauché Florence Woerth le 12 novembre 2007 au sein de la petite entreprise qui gérait la fortune de Liliane Bettencourt. Il a été décoré de la Légion d’Honneur par Eric Woerth le 23 janvier 2008.

            - De même, l’ex-banquière de Liliane Bettencourt nie tout en bloc : Eva A. dément avoir reçu une demande de retrait de 150 000 euros en liquide.

            Mais l’information la plus importante est la suivante : l’ex-banquière Eva A. est l’amie de la sœur de Patrice de Maistre !

            Lisez cet article :

            L’ex-banquière connaissait le gestionnaire.

            Lors de son audition vendredi soir, l’ancienne banquière de Liliane Bettencourt à la BNP Paribas a reconnu être une amie de la soeur de Patrice de Maistre, en faveur duquel elle a témoigné... Mais a démenti toute influence de cette relation sur ses déclarations, précise le parquet de Nanterre.

            Contexte : Patrice de Maistre est mis en cause par l’ancienne comptable de la milliardaire, affirmant qu’il lui avait demandé en 2007 d’effectuer un retrait d’argent en vue de remettre 150.000 euros à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy.

            Patrice de Maistre rejette en bloc ces accusations, soutenu par l’ancienne banquière entendue une première fois jeudi 8 juillet.

            Entendue une seconde fois vendredi soir pour « clarifier  » ses relations avec l’entourage de Patrice de Maistre, elle a affirmé que cette proximité n’avait « strictement aucun rapport  » avec la teneur de ses déclarations aux enquêteurs, a expliqué le parquet de Nanterre.

            http://www.liberation.fr/politiques/0101646317-sarkozy-me-soutient-de-maniere-incroyable-se-felicite-woerth


            • raissa 11 juillet 2010 18:18

              .woerth et sarkozy sont indissociables dans cette affaire. si le premier tombe, il entraînera le second. C’est souhaitable vu la gravité de cette affaire et de l’affaire wildenstein, histoire d’une grosse évasion fiscale, révélée récemment et dont woerth et sarko connaissaient l’existence depuis 2009.Il s’avère que Guy Wildenstein est un des généreux donateurs du « premier cercle », comme bettencourt où plutôt De maistre. On s’y perd tellement c’est tordu.


              • BA 11 juillet 2010 21:33

                Affaire Bettencourt : le rapport qui blanchit Woerth.

                INFO LE FIGARO - Selon le rapport de l’IGF que s’est procuré Le Figaro, l’ancien ministre du budget « n’est pas intervenu pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt, MM. Banier ou de Maistre ».

                L’étau se désserre autour d’Eric Woerth. Le Figaro a pu consulter le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF), attendu lundi et destiné à contrer ceux doutant de l’absence d’intervention de l’actuel ministre du Travail dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. En conclusion, l’IGF est très clair : « M. Eric Woerth, durant la période où il était ministre du budget, n’est pas intervenu auprès des services placés sous son autorité pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt, MM. Banier ou de Maistre, ainsi que sur les sociétés Téthys et Clymène ».

                Par ailleurs, « les informations obtenues dans le cadre du contrôle fiscal de M. Banier, notamment de source judiciaire, n’étaient pas de nature à conduire l’administration à déclencher un examen de la situation fiscale personnelle de Mme Bettencourt. »


                http://www.lefigaro.fr/politique/2010/07/11/01002-20100711ARTFIG00129-affaire-bettencourt-le-rapport-qui-blanchit-woerth.php

                 

                Pipeau !

                C’est un rapport pipeau !

                Pour comprendre pourquoi ce rapport est complètement pipeau, lisez cet article :

                Woerth : le rapport déjà contesté.

                François Baroin veut « obtenir de l’inspection générale des finances (IGF) la preuve de l’absence d’intervention de son prédécesseur, Eric Woerth, dans le dossier fiscal de la milliardaire Liliane Bettencourt » constate Le Monde, mais la procédure choisie n’est pas habituelle.

                « Le rapport n’a pas été commandé à l’IGF, comme il est d’usage, mais à son chef, Jean Bassères. L’IGF n’a pas travaillé selon ses méthodes habituelles, collectives, contradictoires et inquisitoriales. Ce ne sera pas un rapport de l’IGF, mais de son patron. Il a été confié directement par le ministre au haut fonctionnaire qu’il a nommé », souligne un ancien chef de l’IGF.

                « Le délai très court imparti à M. Bassères pose aussi question. »

                « Ce ne sont pas de bonnes méthodes, relève un autre expert de l’IGF. Comment huit jours peuvent-ils suffire pour voir ce qu’a fait l’administration générale, aller au fond du dossier transmis par le procureur de Nanterre en janvier 2009, sur de possibles fraudes fiscales liées à l’enquête pour »abus de faiblesse« visant le photographe François-Marie Banier ? »

                « Jamais par le passé, rappelle cette source, un rapport de l’IGF n’a mis en cause un ministre ou un gouvernement. On ne peut demander l’impossible à ses membres, ils ne bénéficient pas des garanties de neutralité ou d’inamovibilité des magistrats de la Cour des comptes ou du Conseil d’Etat. »

                Gilles Klein.


                http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=8619

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