Pourquoi faut-il sauver le soldat Woerth ?
Trois ans de présidence Sarkozy ce qui correspond à trois ans de polémiques de tout horizon. Attaques sur sa personne, celle de son fils, de son couple ou de ses ministres, la liste est bien trop longue. Même si ce tableau ne semble pas l’inquiéter, l’affaire Bettencourt/Woerth est sûrement celle qu’il redoutait le plus, car elle est à double tranchant.
Versement illégal
Or, si ce versement de 150 000 euros s’avère justifié, il est totalement illégal. Car la loi française (oui la loi), limite le financement des partis politiques par des personnes privées. Les partis en campagne ne peuvent recevoir d’une personne plus de 7 500 euros par an. Ce montant descend à 4 600 euros lors d’une année d’élection présidentielle. Toutes les donations supérieures à 152 euros doivent être effectuées par chèque. A noter que les entreprises n’ont plus le droit de verser aucune aide financière à un candidat.
Si on compare la loi aux déclarations de l’ancienne comptable, il y a eu (au moins) deux fautes commises par les acteurs de cette transaction, dont Eric Woerth.
La réforme des retraites menacée
L’autre menace est celle qui pèse sur le projet de loi des retraites, élément indispensable à Nicolas Sarkozy pour sauver son quinquennat. L’ancien ministre du Budget était l’homme fort choisi par le chef de l’Etat pour conduire cette réforme au bout. Mais les nombreux soupçons de conflits d’intérêts qui accablent Eric Woerth depuis le déclenchement de l’affaire Bettencourt risque de lui coûter son poste (Florence Woerth travaille pour Patrick de Maistre, qui cache une île et de l’argent au Fisc alors qu’Eric Woerth lui remet la Légion d’Honneur lorsqu’il est ministre du Budget).
D’autant qu’un autre acteur de cette réforme, le député Denis Jacquat, rapporteur du projet de loi des retraites à l’Assemblée, vient d’être mis en examen pour abus de confiance. Le projet semble s’écrouler peu à peu.
Et le renvoi d’Alain Joyandet et Christian Blanc, qui avaient osé bafouer "la République exemplaire" voulue par le président, ne changera rien.
Le sort d’Eric Woerth apparaît donc étroitement lié à celui du président de la République. Si tous les points suspects du dossier Woerth/Bettencourt sont vérifiés, on pourra remercier le travail des journalistes d’investigation de Mediapart, accusés d’utiliser des "méthodes fascistes" selon Xavier Bertrand.
Que cela ne plaise ou pas, à nos hommes politiques, le web-journalisme est devenu un outil de transparence de plus, dans notre société démocratique.
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