C’est cette triptyque approche dogmatique, ego hypertrophié et manque d’intelligence émotionnelle qui empêche notre omni président de faire acte de contrition et de s’ajuster comme tout bon leader devrait savoir le faire. Le changement de cap lui est donc impossible.
Son approche dogmatique de la politique
Il est porté par une mission qui s’apparente au divin avec toutes les certitudes qui l’accompagnent. L’histoire nous montre depuis des siècles que cela ne fonctionne pas car la possibilité que l’on se soit trompé et donc que l’on doive s’ajuster n’existe pas. Or la principale qualité d’un leader n’est pas d’être juste capable d’élaborer une stratégie et son application, mais aussi d’être capable de s’ajuster chemin faisant. On pourra lui accorder des circonstances économiques pas très favorables pour dire le moins mais lui reprocher aussi son manque d’anticipation et d’écoute. Je prendrai pour exemple l’avis de tous les économistes de l’OCDE, de l’INSEE ou encore du FMI qui lui disaient que ces prévisions de croissance pour 2008 n’étaient pas réalistes et à qui il avait répondu son fameux ‘la croissance, j’irai la chercher avec les dents’. On connait la suite. Pire que son manque d’anticipation, il y a son incapacité à analyser les éléments nouveaux et à les intégrer dans son action. La crise ne lui sert que d’excuse mais par exemple, il ne se pose pas la question de savoir s’il ne serait pas judicieux de supprimer le paquet fiscal. Nous pourrions regarder cet exemple du paquet fiscal sous deux angles. Le premier, pragmatique, serait de se dire que la France n’a plus les moyens de faire plaisir aux amis de Sarkozy. Le deuxième nous amène à un rappel de ce qu’était censé rapporter le paquet fiscal, appelé T.E.P.A. pour Travail-Emploi et Pouvoir d’Achat. Le moins que l’on puisse dire c’est que ni le travail, ni l’emploi, ni le pouvoir d’achat ne sont au rendez-vous. Alors pourquoi s’obstiner à le maintenir ? Parce que son approche dogmatique le rend aveugle et il ne voit pas ce qui saute aux yeux de tout le monde.
Son égo surdimensionné
Il pense en effet que, fort de ses 6 cerveaux, il sait tout mieux que tout le monde et que par conséquent, il ne peut pas faire d’erreur. Les autres, ces pauv’cons, ne comprennent rien. C’est d’ailleurs la raison pour la quelle il communique autant pour « expliquer » encore et encore combien il a raison, combien il est bon et combien il faut continuer dans la même direction. D’ailleurs, il doit penser que le premier ministre, le gouvernement, le parlement, les syndicats, les représentations de tous genres ne servent à rien. Il les écoute mais ne tient pas compte car il sait tout. On pourrait élaborer sur le non-respect de nos institutions dans tout ça, alors qu’il est censé en assurer le respect, mais c’est un autre débat. Revenons sur le fait qu’un seul homme ne peut avoir toutes les qualités et être supérieur à tout le monde dans tous les domaines. Il se prive ainsi de talents, nombreux dans notre pays, dans bien des domaines. Le domaine économique par exemple. Son point faible. En effet, la croissance, le travail, l’emploi, le pouvoir d’achat, la productivité des entreprises ou encore leur compétitivité ne se décrètent pas.Ces sujets, d’un point de vue macro-économique, sont assez compliqués et nécessitent l’avis, l’expertise et l’expérience de tous les spécialistes dans chacun des domaines concernés. Il faudrait, pour qu’il puisse profiter de ces cerveaux, qu’il fasse preuve d’humilité et admette que les connaissances des ces experts sont supérieures aux siennes. On aurait peut-être alors un économiste au ministère de l’économie et des finances pourvus des pleins pouvoirs, accompagné d’un spécialiste du budget. Ce locataire de Bercy pourrait s’appuyer sur l’analyse en termes d’emploi, de fonctionnement des entreprises, de finances publiques sur des professionnels et se voir encadré par le premier ministre comme l’exige notre constitution. Non, nous avons droit aux conseillers-lèches-bottes de l’Élysée qui dictent leur loi au ministre-pantin.
Son manque d’intelligence émotionnelle
Son intelligence intrinsèque est avérée, peut-être est-elle en deçà de ce qu’il pense, mais elle est annihilée par son incapacité à gérer ses émotions. Ces nombreux dérapages en témoignent. Prenons l’affaire de St Lô. Quand il entend les sifflets, l’homme intelligent devrait se demander pourquoi les gens sifflent, quelle est l’origine de leur colère et non pas la supposer. Il devrait se demander ce qu’il doit faire de différent pour être en phase avec la France et les français, mais non il nous fait une petite colère. Et hop ! On vire le préfet et le directeur de la police. Les décisions prises de façon impulsive son nombreuses et préjudiciables. Quand il est interpelé par des questions embarrassantes, il croit devoir toujours avoir le dernier mot, remballer, gagner la joute verbale et c’est ainsi qu’il se crispe et finit pas dire n’importe quoi. On se rappellera par exemple de sa sortie devant nos gradés quand il disait pour justifier la suppression d’une garnison qu’elle était destinée à nous protéger d’une invasion de l’armée italienne. Il disait qu’à la place de l’armée italienne, on a avait eu Carla et que personne ne s’en plaindrait, surtout pas lui ! J’ai vérifié cinq fois tellement je ne pouvais croire ce que j’entendais. Le problème, c’est que fort d’avoir cloué le bec à tout le monde, car il n’y a rien à répondre à cela, il pense qu’il a raison et s’enfonce dans ses erreurs et ses approximations.
Alors cette triptyque approche dogmatique, ego hypertrophié et manque d’intelligence émotionnelle de notre omni président nous assure une obsessionnelle continuité dans son action néfaste pour la France jusqu’en 2012. A moins que quelqu’un puisse dans sa majorité engager et gagner un rapport de force avec lui. Mais qui pourrait en avoir le courage ?