Présumés coupables à la vitesse du TGV
Le groupe Mickey 3 D chantait cela pour dénoncer l’information présentée par la télévision lors de l’élection présidentielle 2002. En 2008, les médias traditionnels se jettent encore sur des infos servies sur un plateau par le pouvoir politique.
Le dernier exemple est celui de ces jeunes gens interpellés par les forces de l’ordre, soupçonnés d’être les auteurs de sabotages des lignes SNCF...
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Non seulement, ces médias ne nuancent pas l’information officielle, mais ils s’efforcent de la dramatiser en choisissant des expressions chocs...
Ainsi, dans 24 heures :
"Ces personnes, sans profession véritable, seraient proches des Verts allemands, selon cette même source."
Entendez donc qu’il existe des gens ayant une véritable profession, et d’autres forcément louches...
Dans Le Figaro :
"Susceptibles d’être violents, ces nihilistes clandestins voulaient s’attaquer à un symbole de l’État. (...) Embarqués dans un mode de vie altermondialiste, vivotant pour certains du négoce de produits agricoles, fuyant le regard des rares riverains qui les entouraient, ces apprentis terroristes de la gauche ultra présentaient un profil bien particulier."
Nos pas perdus saluent le lyrisme du journaliste du Figaro. Les termes sont particulièrement choisis. L’altermondialiste est donc forcément suspect pour rejeter le modèle de réussite que représente le capitalisme dérégulé et mondialisé. Et en plus, c’est un lâche (suivez son regard...) !
Le Point toujours :
"La surveillance de ce groupe s’était resserrée la semaine dernière à l’occasion du passage d’un ’train Castor’ transportant des déchets nucléaires de Cherbourg à Strasbourg.(...) Ces gardes à vue peuvent durer jusqu’à 96 heures s’agissant d’un dossier de terrorisme."
Le mot est lâché... Il s’agit bien de terrorisme !
L’Express n’est pas mal non plus dans la surenchère :
"C’est la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire qui a conduit le coup de filet. Les perquisitions ont donné du grain à moudre aux enquêteurs pour leurs interrogatoires."
Autant dire des preuves solides, non ? Présumés coupables... ?
Mais voilà que les actes de sabotage se poursuivent...
Le doute commence à poindre...
Ainsi, Le Monde indique :
"Les policiers du renseignement intérieur et de la Sous-direction antiterroriste chargés de l’enquête ne disposent pour l’instant d’aucune preuve matérielle ’qui permette de les rattacher directement aux actes de malveillance’, explique une source policière. ’On ne peut pas leur imputer individuellement tel ou tel fait précis’."
Il serait peut-être temps que les médias traditionnels recrutent de véritables journalistes, pour présenter des informations convenables, nuancées et réfléchies, au lieu de ces histoires à dormir debout... ?
Aussi, avant de se prononcer, les médias auraient été mieux inspirés d’attendre les résultats et les premières conclusions de l’enquête...
Les dix personnes interpellées sont légalement présumées innocentes...
Dans ce cas d’école, on présume qu’il y a eu volonté du pouvoir de manipuler l’opinion publique par médias interposés pour délivrer le message suivant :
"Le gouvernement est efficace, il vous protège..."
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