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Accueil du site > Actualités > Politique > Prix du pétrole : Il faut mettre fin à l’hypocrisie !

Prix du pétrole : Il faut mettre fin à l’hypocrisie !

Alors que le fuel domestique et l’essence à la pompe atteignent des records historiques rien ou quasiment rien ne se passe dans notre pays qui n’est pas réputé pour être le plus « docile » de la planète. Avant l’arrivée de l’Euro le slogan était de dire si l’essence atteint les « 10 francs le litre c’est l’émeute ». Aujourd’hui on grogne à chaque fois que l’on fait le plein de citerne ou du réservoir et puis sa passe. Non cela ne passe plus, ne nous laissons plus endormir par les discours fatalistes du on ne peut rien faire. Si nous en sommes arrivé là c’est bien que nos dirigeants n’ont pas voulu voir les choses en face et laisser les grandes compagnies pétrolières faire ce qu’elle voulaient.

En effet, pendant des décennies les besoins mondiaux en énergie n’ont cessé de croître et ont été satisfaits en grande partie grâce aux dérivés du pétrole. C’est alors qu’une évolution très caractéristique s’est développée. Tandis que les prix d’une manière générale, et le coût de la vie montaient progressivement en occident, le prix du pétrole restait invariables ou connaissait même une baisse, ce qui apportait des bénéfices extraordinaires aux grandes compagnies pétrolières et provoquait une série de conséquences économiques et techniques dont nous payons aujourd’hui les conséquences.

On a ainsi provoqué le déclin du charbon avec à la clé les déserts industriels que l’on connaît. Par ailleurs la primauté au pétrole a freiné pendant longtemps la recherche scientifique et technique sur de nouvelles sources d’énergies. Bien que le nucléaires s’est développé dans notre pays, les autres sources d’énergie qui compose le mixe énergétique ont été longtemps ignorés voir dénigrés. En ce qui concerne les prix mondiaux, il s’agit de définir ce que se sont les marchés mondiaux. On constate ainsi que les grandes places qui opèrent les transactions comme Londres, ne sont en générale que des marchés marginaux qui ne couvrent parfois qu’une faible part des échanges mondiaux réels.

A cela s’ajoute un phénomène de concentration très généralisé : Ainsi le même groupe est à la fois extracteur de telle matière première dans un pays du tiers monde, et utilisateur de cette même matière première dans un pays industrialisé. On a donc affaire à des échanges internes qui en plus obéissent à des considérations fiscales ou de change qui les rendent arbitraires. Ainsi les pertes, manque à gagner ou profits se trouvent compensés dans les bilans consolidés du groupe.

Depuis très longtemps et sans que personne ne dise rien, les compagnies pétrolières jonglent avec les prélèvements fiscaux des pays producteurs et les contrôle des changes.Ainsi elles font resurgir les bénéfices là ou s’est le plus avantageux. De plus elles ont l’habitude de tirer profits de la crise internationale pour engranger des bénéfices extraordinaires. Par exemple lors du premier choc pétrolier en 1973 elles avaient réévalués les prix de leur cargaison flottante et de leur stocks de pétrole en raffinerie. Ainsi A tonnage égal les compagnies avaient multipliés par quatre leurs bénéfices en un an. Cela démontre qu’en fonction de la conjoncture elles s’adaptent à une situation qui semblent au départ les deservir.

Dernièrement lors d’un atelier de la DGCCRF consacré à la « concurrence » j’ai pu constater que le seul sujet de preocupation d’une entreprise comme Total était de minimiser au maximum le rôle de l’Etat pour continuer à prospérer. En effet c’est bien d’une maîtrise publique de l’énergie dont nous avons besoins et non pas de rustines provisoires pour attendre des jours meilleurs. Le code du commerce permet certes le blocage provisoire des prix des carburants pour pallier à des circonstances exceptionnelles mais cela ne suffira pas si on ne s’attaque aux racines du problème. Il en est de même pour l’utilisation des stocks stratégique pour faire remonter provisoirement l’offre. Pour contrarier durablement le lobbies du pétrole il est primordial de créer dans un pays tel que la France un grand pôle public qui serait composé de subdivision tel que la recherche et le développement pour lutter contre la pollution, le gaspillage, appréhender au mieux les ressources disponibles et investir dans le domaine des énergies alternatives, un pôle économique chargé d’observer l’évolution des marchés et de proposer des moyens pour juguler les tendances inflationnistes, Un pôle précarité énergétique avec des mesures d’accompagnement pour les plus démunis, un pole indépendance énergétique qui permettrait d’orienter la production en fonction besoins réels de la population . Alors que nous manquons cruellement de raffinage dans le domaine du diesel il est absurde de fermer des raffineries comme celle Dunkerque ou en Seine Maritime. Enfin il faudrait mettre en place un pôle coopération qui permettrait de proposer un partage des richesses et des connaissances dans les pays ou l’on exploite les gisements pétroliers. Il n’est pas normal qu’un petit nombre d’Etat technologiquement avancés puissent obtenir seuls des renseignements exhaustifs sur les ressources du monde entier. Enfin à terme il sera nécessaire de réfléchir à une politique énergétique commune en Europe basé sur la solidarité et non pas comme aujourd’hui sur des critères de concurrence qui n’ont fait que creuser les inégalités.

 

Arnaud Faucon

INDECOSA-CGT


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20 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 2 avril 2012 17:57

    pour mettre fin a l’arnaque du prix de l’essence, regardez cette petite video qui explique le pourquoi du comment :

    http://2ccr.unblog.fr/category/film/


    • yt75 2 avril 2012 18:53

      A propos de gaz et pétrole, à signaler une tribune/« appel aux candidats » publiée jeudi 22 mars sur lemonde.fr ’mobiliser la société face au pic pétrolier"

      Signée par :

      Pierre René Bauquis – Ancien Directeur Stratégie et Planification du groupe Total
      Yves Cochet – Député Européen, ancien Ministre de l’environnement
      Jean-Marc Jancovici – Ingénieur consultant, Président de The Shift Project
      Jean Laherrère – Président ASPO France, ancien patron des techniques d’exploration du groupe Total
      Yves Mathieu – Ancien chef du projet Ressources pétrolières mondiales à l’Institut Français du Pétrole

      Texte de la tribune et possibilité de se joindre à l’appel en ligne ci-dessous :
      http://tribune-pic-petrolier.org/
      Sujet important s’il en est un, ne pas hésiter à signer et relayer !


      • epapel epapel 2 avril 2012 21:09

        Analyser un problème de façon imbécile ne peut conduire qu’à des solutions imbéciles.


        • anomail 2 avril 2012 21:43

          Boarf, même à ce prix l’essence ne représente qu’un tiers du coût de l’utilisation d’une voiture en moyenne.

          De même, l’utilisation d’une autoroute double (!) le coût d’utilisation d’une voiture, mais ça personne n’en parle.

          Apprenez l’éco-conduite, vous gagnerez déjà un bon 15%, sur votre plein.

          Perso je suis passé de 5,6 à 4,6 litres aux 100 sans effort et sans changer mes temps de parcours.


          • Woods 2 avril 2012 22:46

            Article intéressant. En effet l’Etat nous prends un peu pour des pigeons.

            Si l’etat veut des vrais solutions il faut chercher ailleurs. Promouvoir la quo-voiturage, la voiture électrique, les biocarburants... 

            Dans mon cas la solution la plus simple à été de convertir ma voiture essence au bioéthanol grâce à un kit trouvé ici http://www.mydistrib.fr/80-kit-ethanol-e85.html .

            A 0.90euros le litre je pense que actuellement il n’y a pas mieux sachant qu’on va bientot franchir la barre des 2 euros avec l’essence...

            Seulement l’Etat n’a rien a y gagner avec ce type de carburants quand on sais que le SP95 est taxé à plus de 60%.


            • Woods 3 avril 2012 13:55

              Effectivement il faut des terres agricoles pour produire de l’éthanol car malheureusement l’Etat n’investit pas dans des groupes qui font de la recherche pour produire de l’éthanol à partir de déchets organiques (Tereos).
              Et contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, seulement 5% des terres agricoles sont destinées à l’éthanol.
              Alors oui, continuons à puiser les réserves naturelles, à polluer la planète, et à vider nos portes feuilles, c’est tellement mieux.


            • depassage 3 avril 2012 08:01

              Beret, un peu de patience. Même si la production peut être contestable aujourd’hui, n’oublions pas qu’une nouvelle génération d’éthanol va voir le jour. Elle sera produite à partir de déchets organiques ( bois, feuilles.....) et non des aliments eux mêmes. Si on dénigre aujourd’hui l’éthanol on risque démotiver son développement ( largement dopé par le loobing pétrolier qui n’a pas de gain à se faire sur ce marché). Alors moi je vous demmande, de quel coté êtes vous ? L’énergie unique verte est une utopie, vu la masse mondiale nécéssaire. Personellement je roule au diesel ( pollueur aussi) mais ça ne va pas durer vu la tournure que prend le prix du pétrole. 


              • shadok71 shadok71 3 avril 2012 10:57

                Une remarque que je n’entends jamais :
                Les compagnies pétrolières font des profits colossaux. Les lois du marché (la concurrence) devraient pourtant limiter ces profits. On entend souvent les politiques parler de taxer leurs énormes bénéfices, mais jamais on ne s’intéresse aux raisons pouvant expliquer de tels bénéfices, et pourquoi la concurrence ne joue pas plus en faveur d’une baisse des prix.


                • jaja jaja 3 avril 2012 11:04

                  Poutou et le NPA veulent nationaliser tout le secteur de l’énergie et ne se contentent pas de « taxer les profits »...
                  Finis les exorbitants bénéfices privés......


                • latortue latortue 3 avril 2012 11:18

                  Bonjour
                  si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi en 2008 avec un brur a 144 dollars le gas oil et l’essence était moins cher et aujourd’hui que le brut est a 105 dollars le carburant a fait un bon extraordinaire .
                  dites moi dans quel poche va tout ce fric et dans quel but .
                  en plus cela n’étonne personne !!!!!!!!!!!!
                  http://prixdubaril.com/
                  de plus nous ne sommes pas loin comme toute les années aux vacances, d’avoir de nouvelle hausse ,le tarif des carburants a la pompe monte le prix du brut baisse ??? je ne comprends plus !!!!!!!!
                  les deux gagnants dans cette mascarade sont les sociétés pétrolière et l’état car quand le prix augmente les taxes génèrent bien plus de profit .


                  • Politeia 3 avril 2012 11:59

                    Vous oubliez un facteur important, la parité euro/dollars, entre 2008 et aujourd’hui l’euro à prix un sacré coup dans la geule et surtout cet hiver où il est pa


                  • latortue latortue 3 avril 2012 20:09

                    cela n’explique pas tout voila en dessous les cours de l’euro:dollar depuis 1999
                    http://graphseobourse.fr/wp-content/uploads/2012/03/%E2%82%ACEuro1.jpg
                    dans les années 2000/2002 les cours étaient bien en dessous pourtant les prix a la pompe étaient bien inférieur .
                    donc c’est bien de retranscrire ce que dise les médias et les politiques mais MOI ça ne me satisfait pas .
                    ou alors il faudra me sortir votre théorie bidon de parité euro/dollar /PRIX A LA POMPE rapporté a 2002 et là je comprendrais nettement mieux mais je crois que personne sur ce site n’est capable d’expliquer ça .
                    ON SE FAIT BIEN ENFLER BIEN PROPRE ET TOUT LE MONDE BAISSE SON FROC


                  • Politeia 3 avril 2012 12:01

                    (Navigateur de @%#£¤)

                    Vous oubliez un facteur important, la parité euro/dollars, entre 2008 et aujourd’hui l’euro à prix un sacré coup dans la geule et surtout cet automne/hiver où il est passé de 1.48 à 1.30/1.32 soit une augmentation de 13% environ sans que le prix du baril n’ai besoin de changer.


                    • titi titi 3 avril 2012 14:14

                      « environ sans que le prix du baril n’ai besoin de changer »

                      Oui mais l’Euro a lui pas mal baissé...


                    • Trashon Trashon 3 avril 2012 14:53

                      En 2008 : 1 baril de pétrole = 144$ avec 1 $ à 0.6€ soit un baril à 86,40 € => prix SP98 la pompe = 1.55 €

                      Aujourd’hui : 1 baril de pétrole = 105 $ avec 1 $ à 0.75€ soit un baril à 78.75 € => prix SP98 la pompe = 1.70 €

                      Évolution prix du baril : (78.75 - 86.4) / 78.75 x 100 = - 9.75 %

                      Évolution prix du SP 98 : (1.70 - 1.55) / 1.70 x 100 = + 8.82 %

                      La vérité est ailleurs...


                    • anty 3 avril 2012 12:48

                      Aux E-U où l’essence n’est pas taxée le litre coûte que 60cts...


                      • sdzdz 3 avril 2012 13:31

                        Une approche stratégique est préférable sur le sujet plutôt qu’une approche trop dogmatique. Quand on constate plus de 60Md de coût de nos importations en pétrole, gaz , uranium, on voit bien pour qui travaillent nos gouvernants... 


                        L’IRC propose d’ailleurs que les Français s’emparent eux-mêmes du sujet puisqu’il concerne 4 postes budgétaires :
                        -alimentation
                        -immobilier, chauffage
                        -transport
                        -production d’énergie sur les nouveaux habitats ou sur les propriétés privées...
                        et parce la surveillance écologiste de la population m’insupporte : de nouveaux standarts plutôt que des taxes !

                        Sans parler d’une politique industrielle pour la réduction de la masse initiale des véhicules, et une politique de baisse des vitesses autorisées...

                        etc...


                        • ykpaiha ykpaiha 3 avril 2012 15:50

                          Le pétrole partie visible de l’ceberg :

                          Il est « normal » de voir se dérouler la spéculation qui de produits financiers se mue aujourd’hui vers les produits de premiere nécéssité.
                          (combien de fois un transport de marchandise change t’il de proprio entre son point de départ et son point d’arrivée ? bien souvent apres une simple boucle)

                          Comme il n’a jamais été abordé le sujet de la spéculation financiere, et que c’est devenu assez instable voire dangereux, il est rassurant pour les milliards accumulés virtuellement, de se positionner sur un marché dit plus stable, et des clients plus captifs.

                          Quand a la morale, il y a bien longtemps que les champs de ruine de l’économie virtuelle n’exite pas grand monde.Alors quelques brasseaux de blé ou barils de pétrole... Ce n’est que quelques centimes n’est ce pas !? Mittal avec son dumping sur l’acier ne dors t’il pas sur ses deux oreilles ? (on stocke l’acier, on ferme les usines et on attend patiemment l’envolée du cours)

                          Les grands ordonnateurs de la faillite de 2008 étant toujours avec leur morgue derriere un micro plutot que derriere les barreaux, pourquoi se generaient ils ? Que risquent ils hormis d’etre réélu ?

                          Il n’est qu’a se convaincre avec les tarifs des produits de consommation ordinaire ou entre producteurs et distributeurs la marge ne cesse de croitre avec l’assentiment implicite des écolos qui valident le scénario des secheresses, coups de gels, concurrence naturelle pour donner foi a ce vol manifeste .

                          Rassurez vous ils ne nous prennent pas pour des cons...nous sommes...


                          • musashi 3 avril 2012 17:17

                            Il n’y a pas beaucoup de solution à part rouler en hybride ou en électrique.

                            Sinon trouver un moyen effectivement d’interdire ou de réduire la spéculation sur les matières premières notamment sur le pétrole.
                            Quelques pistes :
                            - obliger les produits dérivés à être détenus jusqu’à échéance
                            - taxer les PV de manière inversement proportionnelle à la durée de détention des produits.


                            • yvesduc 10 avril 2012 21:58

                              Je suis cependant d’accord avec vous sur le fait que ces enjeux doivent être sous contrôle public.

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