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Accueil du site > Actualités > Politique > PS : faites vos jeux, rien ne va plus

PS : faites vos jeux, rien ne va plus

En prévision du congrès de Reims en novembre que seule la presse à ragots attend avec impatience, les motions pleuvent – pas moins de six et les coalitions bancales dès le départ donnent déjà des signes de rupture précoce.
D’accord, le Parti socialiste, c’est une ambulance et la rumeur prétend que sur ces engins salvateurs, on ne devrait pas tirer. Mais bon ! Le tir est virtuel et l’ambulance est depuis longtemps, tout aussi virtuellement, une véritable passoire, alors, pourquoi devrait-on se gêner ?
D’autant plus que les ténors du parti, comme dit le journaliste trop cossard ou trop peu créatif pour inventer ses propres expressions toutes faites, se chargent eux-mêmes depuis au moins la bérézina des présidentielles de 2002 de flinguer à la mitrailleuse lourde le véhicule sanitaire qui les transporte.
Le débat démocratique à l’intérieur du mouvement socialiste, c’est sain, le déballage non-stop sur la place publique du linge sale des multiples courants et sous-courants, c’est tuant.
 
Personne, en dehors d’une poignée de militants fanatiques à la limite de la zombification ou de quelques profs de Sciences Po célibataires endurcis qui dépriment à donf le soir à la maison, ne comprend plus rien depuis belle lurette aux querelles aussi intestines que byzantines qui agitent en permanence le parti à l’épine de rose au poing, nul ne se soucie d’un énième congrès au cours duquel les éléphants accoucheront comme d’habitude d’une souris consensuelle que chaque courant s’appliquera à piéger ensuite, tout le monde en a ras la casquette de l’étalage impudique et formidablement contre-productif des ego hypertrophiés de ces messieurs-dames du bureau national ou d’ailleurs pourvu qu’il y ait des dorures et, pourtant, rien n’y fait, ni sifflets ni lazzis ni « remboursez ! », la pantalonnade continue de se jouer devant un parterre dont les cabots qui se disputent un os sur la scène ne remarquent même pas qu’il est bientôt vide de spectateurs.
 
La faute aux médias, comme toujours. Lorsqu’on les ajuste dans le viseur de la caméra, quand on leur tend un micro, baronnes et barons du deuxième parti du pays se croient de l‘importance pour le peuple alors qu’ils n’en ont que pour le quarteron de journalistes et la demi-douzaine de techniciens qui feignent de les considérer. A l’autre bout de la chaîne de diffusion, le canapé en face de l’écran est déserté, ses occupants ont profité de l’intermède des clowns du cirque PS pour aller assouvir quelque besoin naturel.
Allons ! Revenez donc sur terre, les Hamon, les Moscovici, les Dray, les Peillon, les Valls, les Montebourg même, qui peine à exister pour l’électeur moyen plus qu’il ne le suppose, tous ces suifs qui se pensent mèches, personne de la France profonde ne vous connaît, tout le monde électoral s’en fiche que vous rouliez pour Laurent, Martine, Bertrand ou Ségolène !
Atterris, la Royal ! tu as eu ta chance, elle est passée. Les Français éliront peut-être un jour une pétroleuse, pas une bigote qui annone péniblement des discours bourrés de lieux communs dont on se demande si elle en partage ne serait-ce que vaguement l’esprit.
Laisse tomber, le François ! Si le parti en est là où il se trouve, au fond du trou, tu n’y es pas pour peu ! Alors, poser aujourd’hui au rassembleur ! Adouber maintenant Delanoë, c’est pour mieux le couler, non ?
Calme-toi, Bertrand ! La mairie de Paris, c’était déjà inespéré pour un gentil petit marquis comme toi ! Et puis la capitale exige un énorme investissement de celui qui la gère, tu l’as reconnu et revendiqué toi-même. Dans ces conditions, prendre la tête du PS, ne serait-ce pas se ficher de celle du Parisien ?
Pareil pour toi, Martine ! Lille ne suffit pas, maire et présidente de la Communauté urbaine ne suffit pas, secrétaire national du parti ne suffit pas, pas assez de boulot, sans doute ?
 
L’électeur socialiste se contrefiche de vos ambitions personnelles, de vos plans de carrière, de vos embrouilles : il exige un programme cohérent, de gauche et pas au centre par défaut, et des individus modestes et dévoués au service de ce programme, pas de prétentieuses têtes d’affiche au seul service d’elles-mêmes.
Toutefois, puisque vous êtes payés – et bien – pour ça, vous pouvez continuer la représentation sans vous soucier du public, de sorte que dans quatre ans le tribun qui bat les planches du théâtre d’en face sans s’en laisser compter par les figurants qui l’entourent vous raflera vos ultimes clients.

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9 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 26 septembre 2008 10:48

    Salut Jean Michel,

    Il y a-t-il un oracle du Delfe derrière Babel,

    "et dieu ordonna le désordre des motions du parti socialiste réfugié dans leur tour de Solféniro
    et ce afin qu’ils se dispersent sur la France" (Tonton, épitre au socialistes, congrès de Rennes, I, 5,7)

    Depuis, les socialistes occupent toutes les régions françaises, sauf l’Alsace


    • La Taverne des Poètes 26 septembre 2008 11:24

      Le congrès de Reims en proverbe :

      Quand la gauche caviar se Reims à l’oeil,
      et au Champagne,
      les socialos partent en campagne
      courants contre conrants et c’est l’écueil.

      Le congrès de Reims en chanson :

      "So come on, come on,
      Do the PS-motion with me"


      • La Taverne des Poètes 26 septembre 2008 11:26

        Pour rester dans l’esprit du titre : PS, passe Quimper et manque !


        • Bulgroz 26 septembre 2008 12:10
          C’est un scandale, cet article ne parle du « Rassemblement de la Fraternité, le 27 septembre au Zénith de Paris »

          Sur son site :Ségolène nous explique :

          http://www.desirsdavenir.com/segolene-royal/les-actualites/rassemblement-de-la-fraternite-le-27-septembre-au-zenith-de-paris/16-0

          « C’est une façon d’exprimer ma reconnaissance et de faire vivre l’esprit joyeux et populaire que fut le 1er mai 2007 de Charléty. Les élections législatives et municipales qui ont suivi n’ont pas permis d’organiser cet évènement plus tôt.

          Avec Désirs d’avenir, nous avons toujours pensé que la dureté de la politique n’est pas une fatalité et que les moments de rencontres joyeuses et musicales sont indispensables, là où se mêlent l’aspect festif et la réflexion politique ou sociale, la joie et le sérieux. Dans une France où la plupart des catégories sociales prennent chaque jour un nouveau coup sur la tête, les militants, les sympathisants et les citoyens veulent partager des moments où ils se retrouvent ensemble. Unis. »

          « Mon équipe a travaillé sur ce rassemblement avec deux objectifs : d’abord, donner du plaisir et de l’émotion artistique. C’est essentiel pour que la politique ne se dessèche pas. Nous nous sommes trop souvent contraints à des codes un peu désuets, à des rites presqu’archaïques qui assèchent la créativité, la spontanéité, et, au final, la pensée politique. Le chant, la littérature, la danse, sont de merveilleux moyens d’ouvrir nos coeurs."

          Beaucoup d’artistes se joindront à nous pour vous offrir une soirée chaleureuse, festive et riche en réflexion.

          Le groupe des Neg’Marrons ouvrira la soirée, puis viendront :

          Trust,Hervé Vilard,Julie Delpy,Ridan,Benjamin Biolay,Mohamed Lamine,Alexis Rault,Patrice Maktav,Trade d’union,Da Silva ,et, pour finir, Cali.

          De nombreuses personnalités socialistes (Hollande, Bayrou, Aubry, Delanoé, Fabius...) interviendront sur le thème « pourquoi je ne vote pas Ségolène ».
           

          Alors, pour porter un coup d’arrêt à la super crise du système capitaliste mondial, apportons une réponse cinglante et appropriée, rejoignons Ségolène Royal au Zénith.


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 26 septembre 2008 13:33

            Hervé Villard va chanter avec Trust ?

            Bof, ça peut pas être pire que Carla Bruni avec Metallica et Motorhead


          • chmoll chmoll 26 septembre 2008 13:38

            faites vos jeux

            ok. s’kon peut tirer d’ssus avec des boules de pétanque ?


            • logan 26 septembre 2008 18:39

              Cet article a tout faux

              Pour la première fois depuis bien longtemps les enjeux du congrès de Reims vont bien plus loin que les querelles de personnes ou que les ambitions personnelles dont les médias honorent le PS.

              Toute l’aile gauche du PS est rassemblée autour d’un projet commun avec comme 1er signataire Benôit Hamon, seule l’aile droite du parti, pourtant complètement en phase idéologiquement, reste divisée, à cause de ces fameuses ambitions personnelles, entre Aubry, SR, et Delanoé.

              Ainsi ce sont 2 visions du PS, 2 visions du monde de l’europe et de la France, bref 2 projets politiques, 2 idéologies, 2 stratégies aussi, 2 façon de faire la politique, qui vont s’opposer à ce congrès de Reims. Les militants auront à faire un choix clair.

              D’un côté celui des sociaux démocrates / libéraux, avec une stratégie d’alliance avec le centre, pro Traité de Lisbonne, ouverte à certaines idées néo libérales.

              De l’autre celui des sociaux républicains, avec une stratégie d’alliance de toute la gauche, pour l’écriture d’un nouveau traité européen, et totalement opposée aux thèses néo-libérales.


              • Mathias Delfe Mathias Delfe 26 septembre 2008 19:14
                Un régal, votre commentaire. Bien dans le goût de l’auberge espagnole PS. Les sociaux démocrate/libéraux (un poil atlantistes) et les sociaux républicains (un zeste gauchos), on n’en trouve que là (avec des sociaux nationalistes et des sociaux attrape-tout).
                Seule l’aile droite du parti est divisée, dites-vous ? En étant aimable, on dira que ça fait déjà beaucoup.
                Quant à l’aile gauche, si soudée selon vous, elle me rappelle étrangement un certain NPS au dernier congrès du Mans, en 2005, dont vous savez probablement aussi bien que moi ce qu’il en est advenu.
                Perso, j’apprécie plutôt la gauche du PS même si par opportunisme certains de ses représentants retournent assez facilement leur veste (Dray, Valls, Montebourg), mais Hamon, Peillon, Emmanuelli, Mélenchon, Filoche, ça « le fera » combien de temps ensemble, surtout en cas, probable, d’échec à marginaliser l’aile droite ?
                Bref, avant d’avancer avec une suffisance très jospinienne que j’ai « tout faux », vous feriez peut-être mieux de patienter quelques mois, le temps d’une bonne petite claque sur vos illusions.

              • Thierry LEITZ 26 septembre 2008 22:20

                Je trouve cet article "convenu"

                Il est dans le move général qui consiste à répéter en boucle des phrases assez vraies certes, mais uniquement à charge contre le PS, ce qui n’est pas équitable. 

                Que s’est-il passé à l’UMP avant la présidentielle ? Un chef a assassiné ses concurrents (Dupont-A et De Villepin). Un "vrai" chef, et en avant 1, 2, déposeez arme ! Super.

                On pourrait voir dans cette confrontation (guerre) des personnalités (égos) un exercice démocratique irréalisable à droite. Les socialistes ont le mérite d’y parvenir sans (trop) de haine.

                Flinguer l’opposition comme on le fait facilement un peu partout (c’est convenu, pas risqué) fait les affaires de l’ump qui par la situation économique actuelle et ses positionnements idéologiques N’A PAS DE QUOI PAVOISER.

                Alors, focalisons l’attention sur ... genre de trucs qui vous sert à faire cet article... facile.

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