PS – UMP : Le syndrome des machines à perdre … la France
En période électorale, ou pré électorale, les deux grands adversaires politiques se font du mal. Sommes nous des « machines à perdre » ? s’interrogent tour à tour les deux partis « traditionnels » de gauche et de droite face à leur dure problématique de séduction. Mais c’est une fois le pouvoir conquis que l’expression, quelque peu masochiste, prend tout son sens : c’est le pays qui a perdu. Constat.
La répétition du phénomène, alternance après alternance, confine à la fatalité. Faut-il pour autant tomber dans le « bonnet blanc – blanc bonnet » ou dans le « tous pourris » qui éclot très vite, dès l’éventuel état de grâce passé pour les vainqueurs, au comptoir du bar des Amis ?
Mis à part pour Jospin, qui fût non pas président mais Premier ministre de cohabitation de Chirac, la dégringolade de la cote d’amour prend désormais moins de « cent jours ». Et ce délai a tendance à se raccourcir furieusement.
Si Lionel Jospin avait surfé sur une période de croissance relative due à l’éclosion de la bulle internet, les exécutifs suivants se sont pris le dégonflement brutal de celle-ci et l’installation durable de la crise. Et l’addition s’alourdit aujourd’hui de façon exponentielle et à un rythme effréné.
La défiance, naturelle compte tenu des circonstances, vis-à-vis des marchés financiers - très favorisés par les pouvoirs de droite comme de gauche - induit un scénario qui n’est guère propre à relancer l’investissement et donc la croissance.
Le bas de laine des français reste (relativement) au chaud et ne sert quasiment plus à l’Entreprise, PME en tête, qui peine à trouver auprès de ses « partenaires » banquiers des relais de financement et, surtout, des solutions acceptables d’emprunt pour poursuivre ses développements et partir à l’assaut des marchés concurrents, notamment ceux des pays à « bas coûts ». Elle n’embauche plus qu’au compte goutte et la machine (à gagner) est grippée.
Et comme la croissance économique (ndlr : la richesse créée en une année par le pays) paye tout, intérêts et capital, de Raffarin à Ayrault, en passant par Villepin et Fillon, on tire tous les (pauvres) diables par la queue pour tenter d’assurer la pérennité des grandes caisses. Le bon temps du Grand Charles, qui avait mis ces dernières sur pied en une période économique bénie, est révolue. C’est la veille de l’Apocalypse.
Alors, évidemment, plus dure est la chute. « Pépère » est en passe d’égaler Sarko dans la descente aux enfers de l’opinion. En moins de huit mois, plus de 60% des français ont ses piètres résultats en travers du gosier.
COPAINS ET COQUINS
En plus de l’effroyable conjoncture économique, nos dirigeants ont pris une fâcheuse habitude. Eblouis d’avoir passé avec succès l’investiture de leur parti et celle du pays, ils recrutent invariablement une brillante équipe façon « Dream Team » à la Sarko ou Branquignols à la Pépère qui, si elle ne donne pas raison aux « copains et coquins » selon l’expression chère à Le Pen, ne fait pas sérieux.
Le politique, fût-il ministre, n’est pas souvent un technicien. Ou lorsqu’il affecte de l’être, sorti de telle ou telle promotion de l’ENA, si il est passé principalement par la moulinette de l’appareil : il se perd très vite sur le terrain.
Et c’est là, précisément, que se dresse sur sa route ou son « cap » un écueil de taille : le haut fonctionnaire. Le personnage était là avant le politique et le sera bien après. C’est lui qui met en musique, avec plus ou moins de bonne volonté mélangée à une sérieuse dose de carriérisme, la partition gouvernementale. Et là, c’est une autre paire de manche.
Et il lui faut compter, en ces périodes de réduction de voilure sociale sur le concours des syndicats. Là aussi, chacun défend âprement son steak. Le marché de dupes du paraphe de l’ANI (Accord national interprofessionnel plus connu sous le doux nom de « fléxisécurité ») va sans doute exploser au nez du ministre du Travail.
Et pour cause, la loi Fillon stipule que pour être valide, le texte devait être approuvé par des syndicats signataires représentant au moins 30% des salariés. Le hic est que seule la CFDT entre dans la catégorie. Les autres, CFTC et CFE-CGC sont très en dessous du seuil fatidique. Michel Sapin se fait donc actuellement un sang d’encre devant la possible caducité d’un accord pourtant présenté comme « historique ».
Réformer dans la raison, pour peu que l’idée de l’ANI ai fait ce type de chemin, n’est donc pas chose aisée. Ni, parfois, légale.
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