Quand l’UMP reprend à son compte l’idée de Didier Migaud de taxer les banques
Il y a des idées qu’on embrasse malgré les dogmes partisans qui trop
souvent altèrent le jugement critique. Il y a des pensées à
contre-courant qui nous séduisent sans renfort de communication et sans
fioritures parce qu’elles sont tout simplement judicieuses. Il y a des
projets de société, loin d’être organisés selon les passions
politiques, qui demandent à s’imposer dans les esprits, en vertu de la
raison et de l’intelligence. Il en est dont le devoir de bien faire
accapare tant de place dans leur planning que le travail sur la
médiatisation de leurs actions constitue un luxe énorme que l’on
pourrait assimiler par dépit à de la discrétion ou de la modestie.
Il y a des luttes qui forcent l’admiration comme celle de faire
accepter l’imposition des bonus à l’endroit des banques. Ce fut, à ce
propos, le cheval de bataille, que le député socialiste, Didier Migaud
aura toujours cultivé.
Un bon politicien qui se respecte a tendance à mettre en sourdine, pour ne pas se faire violence le nom d’une personnalité du camp adverse dont il souscrit aux analyses séduisantes. Usurper la paternité d’une idée, sa médiatisation et l’estime est une constance en politique, qu’elle soit de droite ou de gauche.
Pour ce qui est de Didier Migaud, la tournure des événements n’est pas aussi préjudiciable à son endroit. Il travaille malgré tout pour le gouvernement et deviendrait donc difficile d’usurper absolument les honneurs d’un socialiste. La grande force de Didier Migaud, cet expert en finance publique, est d’avoir pu fédérer des hommes animés par leur devoir républicain avant tout en faisant fi de leur attache politique, pour se résoudre à taxer les banques en 2010.
Texte et photos : Serge-Henri Bouvet
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