Voici soixante deux ans que la Vème République existe. Des moments forts alternés par des moments faibles, c’est toute une histoire qui va aujourd’hui sur son déclin.
Contrairement aux pronostics de certains, je ne crois pas que la Cinquième République perdure. Bien au contraire. Le sentiment d’une fin annoncée se fait sentir un peu plus chaque jour, et en particulier à l’intérieur même des éléments fondamentaux d’une démocratie qui s’effrite à tous niveaux. Le processus de la faillite politique, économique et sociale de la Nation est engagé, et à partir de cet instant, le citoyen perd ses acquis et par ailleurs, ses espoirs.
Le quarantième anniversaire de la mort de Charles de Gaulle célébrée voici 3 jours, nous a permis de réfléchir longuement sur le destin de la France. En arrivant au pouvoir en 1958, le général avait parfaitement compris que le Pays avait besoin d’un large changement dans ses institutions afin de retrouver une crédibilité internationale. En mettant en place une nouvelle Constitution, le pouvoir exécutif se trouvait renforcé et permettait une meilleure gestion des affaires de la Nation. Dans de pareilles conditions, la France sortait de son instabilité, et tout redevenait possible alors du fait de la relance qui s’amorçait visiblement. Il est vrai qu’à cette époque, la situation était plus simple qu’aujourd’hui ; nous ne subissions pas les contraintes européennes, ni les problèmes liés à la mondialisation.
En 1969, quand De Gaulle abandonna le pouvoir, la conjoncture politique prit un autre visage, même si Georges Pompidou son successeur était censé conduire le Pays selon les mêmes principes. Le décès subit de ce dernier mit un arrêt définitif au gaullisme, le nouveau président Giscard d’Estaing s’engageant dans une série de réformes bien éloignées de la tradition gaullienne.
Quant à la suite, on la connaît parfaitement. L’arrivée de la gauche avec François Mitterrand dont le mandat durera quatorze années, puis celle de Jacques Chirac qui lui aussi assurera deux mandatures, laisseront à la France de lourdes séquelles économiques qui n’ont fait qu’empirer avec le temps.
A présent, la Nation engluée dans les dettes est entrée dans une période de tourmente. Et personne ne prend vraiment conscience de la situation, les responsables pratiquant eux-mêmes sans état d’âme la « politique de l’autruche ».
Quel avenir pour la jeunesse ? Quel avenir pour les chômeurs d’aujourd’hui et de demain ? Quel avenir pour les futurs retraités ? Quel avenir pour une société qui perd ses repaires ?
Chaque français devrait mieux se poser des questions et principalement au moment des échéances électorales. Le vote est un acte très important. C’est une démarche dont le citoyen porte l’entière responsabilité, dès l’instant où le dépôt d’un bulletin dans l’urne s’ouvre sur le choix d’un candidat et d’une politique.
Ne pas remplir son devoir d’électeur ou voter n’importe comment, entraîne les lourds problèmes que chacun de nous subit à un moment ou à un autre. Il est temps maintenant que chaque citoyen prenne conscience de la charge qui lui incombe, à savoir la défense du Pays, de la démocratie et de la République. Le citoyen doit faire preuve de courage et de combativité, c’est-à-dire devenir sur le terrain, un véritable patriote. Il doit comprendre que la France doit s’affirmer et s’imposer sur le plan national et international ; il doit comprendre aussi qu’il faut reconstruire la Nation en freinant les importations envahissantes de l’Asie ; il doit comprendre également que le Pays doit retrouver son indépendance, aujourd’hui englué dans le carcan bureaucratique de l’administration européenne.
Quoi qu’il en soit, la France connaît actuellement un dangereux tournant dans son histoire, comme ce fut le cas entre 1954 et 1958. Mais la providence permit d’appeler aux affaires le Général de Gaulle à la tête de la Nation, ce qui fut le salut du Pays.
Aujourd’hui que peut-on attendre de Nicolas Sarkozy, un homme qui prétend tout diriger et qui de surcroît étouffe la démocratie ? Un homme qui est loin de représenter les meilleures qualités de dirigeant, puisqu’il se retrouve 19 ème dans le classement des personnalités les plus influentes du monde, loin derrière Barack Obama (2ème place), Angela Merkel (6ème place), David Cameron (7ème place) à titre d’exemples …
Mais que peut-on attendre aussi des partis de gauche qui piétinent depuis des années et qui n’arrivent pas à programmer un nouveau de projet de société, faute d’unité et de capacité ?
C’est donc maintenant que le peuple de France doit se mobilier et constituer un mouvement pour créer la république de demain, une démocratie plus juste et plus sociale.
Parallèlement, dans une volonté commune, les citoyens doivent s’impliquer dans la relance de l’économie par une politique de modernisme et de travail.
Cependant, la démarche risque d’être longue, très longue.
Quand la France s’éveillera …
Pierre-Alain Reynaud