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Quand les ministres dénoncent la dictature constitutionnelle

L’association Dauphine Discussion Débat reçoit régulièrement des hommes politiques, des journalistes ou des patrons de grosses entreprises pour débattre. Ces débats sont filmés et diffusé sur le net.

Récemment invité d’un de ces débat, Jean-François Kahn s’étonne de ce que les ministres eux même sont inquiets de la dérive monarchique en France, mais n’osent pas en parler publiquement, allant même jusqu’à regretter que les journalistes n’osent plus (ou ne peuvent plus) faire leur travail. (voir la vidéo en bas de page)

Kahn raconte une conversation privée avec Jean-Louis Borloo, qui l’interpelle en lui disant : « Vous les journalistes, vous n’êtes quand même pas très courageux. Comment devant une telle dérive monarchique du régime, vous ne protestez pas plus ? … On est au XXIème siècle, devant des problèmes complexes, un type décide tout seul, comme ça, de tout, sans consulter personne, nous allons aller dans le mur ».

L’invité poursuit avec un deuxième exemple d’entretien privé, avec Dominique Paillet (secrétaire général adjoint et porte-paroles de l’UMP. A l’issu d’un débat télévisé, J.F. Kahn interroge Dominique Paillet pour connaitre la position du gouvernement sur la réforme de l’hôpital : « Mais qu’est-ce que j’en sais ! Comme de toute façon ce ne sont plus les hommes politiques, ce ne sont plus les ministres, ce n’est plus l’UMP, ce n’est plus personne qui décide, c’est un homme qui décide tout seul »

Quand les ministres eux-mêmes dénoncent, même en privé, une telle dérive et perversion de notre système politique, il devient clair que nous sommes bien dans un régime qui est une dictature constitutionnelle. Sarkozy a réussi le tour de force de museler les médias (qui ne peuvent plus se permettre de perdre des annonceurs) et les journalistes (qui craignent pour leur carrière). Une information de cette nature devrait faire la une des journaux. Regardez de très près les sommaires du Monde, de Libération, de Marianne dans les prochains jours. Il y a fort à parier que cette affaire ne sera même pas mentionnée.

Le seul espace de liberté qui reste pour véhiculer l’information est bien internet. On comprend mieux dès lors les attaques en règle de nos gouvernants pour tenter de nous expliquer qu’il faut absolument « réguler » cet espace numérique. Hadopi et Lopsi2 ne sont que les prémices du panel d’outils de censure que met en place l’Etat, et nous n’allons pas tarder à voir des blogs devenir inaccessibles, bloqués par leurs hébergeurs devant des pressions juridiques, voire des sites interdits.

Gardez à l’esprit la métaphore de la grenouille dans l’eau tiède : si la température monte doucement, elle s’endort et meurt ébouillantée…

 

 


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10 réactions à cet article    


  • bluboux bluboux 26 décembre 2009 11:02
    Il est temps d’agir. Chaque jour qui passe voit un peu plus de casse des
    acquis sociaux. Tout ce qui a été mis en place à l’issue de la seconde
    guerre mondiale (Conseil National de la Résistance), de la sécurité
    sociale aux retraites en passant par le droit du travail, est
    méticuleusement démonté. Même des ministres, à ...l’...instar
    de Borloo dénoncent la dérive de notre système politique.
    Plus de 350 000 membres en quelques jours pour le No
    Sarkozy Day
     ! Participez à la préparation de cet évènement qui
    s’annonce historique. Il faut que non seulement le 20 mars nous soyons
    des millions dans les rues, mais également que l’action se prolonge, de
    différentes façons, à inventer et préparer ensemble, jusqu’à ce que
    Sarko démissionne !

    • K K 26 décembre 2009 11:41

      Ne croyez-vous pas que les ministres devraient démissionner si cela les dérangeais réellement tant que cela ? Il en va de même pour les journalistes. Si ils ne disent rien, c’est qu’ils y trouvent leur compte. A tort ou à raison.

      Cumuler les entrées d’argent, c’est tout ce qui semble intéresser ce petit monde. 

      • Louisiane 26 décembre 2009 14:39

        Tout à fait exact !
        Une personne parfaitement en accord avec sa conscience devrait démissionner lorsque la situation ne lui convient réellement plus. Ce n’est pas le cas de tous ces ministres, députés et autres qui font semblant de s’inquiéter des dérives d’une situation à laquelle ils participent.
        Tout ceci n’est que de la graine de collabo...


      • bluboux bluboux 26 décembre 2009 17:13

        Par principe je suis d’accord avec ce que vous dites. Borloo n’est pas mieux que les autres. La place est bonne, et ce qui les dérange le plus n’est pas tant la dérive inquiétante de notre système que les limites que leur impose Sarko. Mais en ce qui concerne les journalistes, je pense qu’il est nécessaire de ne pas oublier que certains journalistes sont trainés devant les tribunaux par Sarko (je pense notamment à l’affaire de France 3, le off de saro et celle de rue 89. Lire l’article pour se remémorer ces affaires). Ou bien encore l’équipe entière de journalistes qui a quitté Libé pour aller sur le Net. Si beaucoup de journalistes, en acceptant le joug du pouvoir, peuvent être taxé de collaboration bien confortable, il en est qui se battent pour les idéaux qu’ils ont épousé en choisissant cette profession, et heureusement, ils y font honneur.


      • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 26 décembre 2009 13:07

        Ministres, journalistes. Tous des lâches, tous des pleutres.
        « Pays de cons », disait la marionnette de Jospin.


        • Dominique TONIN dume 26 décembre 2009 15:36

          Tt à fait d’accord ! un certain comateux disait « un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne », c’est vrai, ms si ça l’ouvre, c’est pas par derrière ! n’est ce pas BORLOO ?
          Ne comptons pas sur cette bande de poltrons (ministres et journaleux) pour sauver la France, ni même aucun parti politique sur la place actuellement.
          Seul, un mouvement apolitique, le « PF » pourra relever la France en 2012 du déclin dans lequel elle semble inexorablement s’enfoncer.
           www.peuplefrancais.fr


          • Cro Magnon Cro Magnon 26 décembre 2009 17:14

            Et que penser de la pseudo opposition ? Que penser des soit disant leaders syndicaux ?
            Ce ne sont pas des poltrons. Ce sont des avides...des traitres ! Ils tirent leur épingle du jeu en se remplissant les poches et l’état policier les protège....Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour sortir de ce piège à c..s ! Soyons honnêtes ! Qui sont les poltrons, les frileux ? Eux qui en profitent ou nous qui ne faisons...rien ? Tant que nous ne prendrons pas une position radicale, ce cirque maléfique continuera ! Il n’y a rien d’inéluctable... Nous pouvons faire changer ce régime et reprendre notre liberté et nos droits en mains... ! Nous sommes tous responsables de notre avenir et de celui de nos enfants...


            • curieux curieux 26 décembre 2009 18:00

              Pour Borloo, y’a pas que la soupe qui est bonne, le pinard aussi


              • persea 26 décembre 2009 22:16

                BON
                On vote bientôt, vous savez ?

                Nous avons là de quoi mettre une claque à ce gouvernement, reste à voir l’intensité de la claque !
                Si les français sont un peu futés ils vont sanctionner l’UMP dans son ensemble, ça aura le mérite de réveiller les politicards qui dorment au fond de leur confort !
                Sauve qui peut, le bateau coule !

                L’UMP torpillée par l’intérieur, c’est le seul moyen de se débarasser de cette monarchie.



                • bluboux bluboux 27 décembre 2009 00:34

                  Ben oui Persea, mais le problème c’est que l’UMP n’a que 2 régions en France, ils se sont pris une déculottée historique aux dernières régionales. Il sera difficile de faire moins bien pour eux, ils finiront donc de toute façon par fanfaronner. Non, le seul moyen de faire fort, très fort, c’est de se mobiliser pour le No Sarkozy Day le 20 mars. Tous devant les préfectures jusqu’à la démission de ce fou furieux.

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