Quand les « woke » chassent en meute Sylvain Tesson
Libération, porte-étendard de la bien-pensance progressiste d’appellation d’origine contrôlée s’est fait le réceptacle d’une tribune de poètes auto-proclamés, artistes, et acteurs de la scène culturelle dont le nombre erratique varie de 600 à 1200 selon les différents chiffres évoqués par la police de la pensée politique et la CGT culture.
En affinant encore l’estimation les signataires seront possiblement plus nombreux que les lecteurs du canard qui n’a jamais été avare pour offrir ses colonnes aux pétitionnaires compulsifs à l’indignation à géométrie variable pourvu qu’ils soient estampillés "camp du bien" même quand il s’agissait comme en 1977 de plaidoyers pro-pédophilie.
Qu’est-il donc reproché à Sylvain Tesson choisi par la directrice artistique comme parrain du "Printemps des poètes" manifestation qui vise entre autres objectifs à sensibiliser les élèves à la poésie par ces vertueux tenants d’un nouvel ordre moral, petits Fouquier-Tinville d’opérette prompts à bâillonner, annuler, disqualifier toute pensée déviante à leurs yeux.
Les illustres auteurs de cette tribune tout juste connus de leurs voisins de palier et pas si clairvoyants que cela reprochent à Sylvain Tesson d’avoir préfacé un ouvrage de référence de l’extrême droite, Le Camp des saints, de Jean Raspail, qui ne serait rien d’autre qu’une dystopie raciste sur l’immigration sauf qu’après vérification l’auteur n’a pas préfacé ce livre mais un recueil de textes dont le titre est "Là-bas, Au loin, Si loin" ce qui ne renforce pas leur crédibilité.
Et d’ajouter péremptoires : « Nous refusons qu’un événement culturel auquel nous sommes de fait inextricablement liés de façon symbolique, créé "afin de contrer les idées reçues et de rendre manifeste l’extrême vitalité de la poésie", soit incarné par un écrivain érigé en icône réactionnaire ».
Nul doute que la poésie se remettra certainement de l’absence de ces précieux ridicules qui n’ont d’inextricable que leur sectarisme dans lequel ils sont enfermés.
Anticipant peut-être cette polémique l’auteur de nombreux récits de voyage avait déclaré : « Je suis tellement réactionnaire que je préfère le début de mes phrases à leur fin. »
L’écrivain aventurier au long cours à la gueule cabossée ne doit pas s’émouvoir de ce brouhaha d’esprits bornés bouffis de certitude, biberonnés à l’écriture inclusive mais prêts à dégainer l’exclusion au nom de leur prétendue supériorité intellectuelle et morale, lui qui le 12 octobre 2022 terminait l’émission de la Grande Librairie en récitant un passage du poème d’Aragon "Brocéliande".
Et pour ne pas être en reste, et faire preuve moi aussi d’ouverture d’esprit, j’emprunterai, presque à l’insu de mon plein gré, en guise de conclusion le constat implacable de Jack Lang sur cette sinistre cabale.
« Créateur du Printemps des poètes, je m'insurge avec force et indignation contre la campagne imbécile menée à l'égard de Sylvain Tesson, choisi comme Président de l’édition 2024. Un tel crétinisme est une insulte à la poésie qui, par excellence, est libre et sans frontières. »
43 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON