Quand Sarkozy vide la caisse, l’Etat ne peut plus payer
Depuis que le tonton du PS a flingué tous azimuts les finances du pays. Ses successeurs, jaloux de ce haut fait, s’acharnent à en creuser le déficit chaque jour davantage.
La Cour des Comptes le publie, le déficit de l’Etat de 56,2 Milliards € en 2007 stagne aujourd’hui à 140 depuis 2009. Même la Caisse des dépôts et Consignation boursicote, ou tout comme, déficitaire en 2008, elle n’a pas versé de dividendes à l’état en 2009 ! Bilan : une montagne de trous. La dette publique estimée par l’INSEE selon les critères de l’Union Européenne est de 1.500 milliards € en 2009 dont, record absolu, 14,3% en 31 mois de politique de rigueur de l’ère Sarkozy. Ce record atteindra 21,65 % avec 140 milliards supplémentaires en 2010. Sarkozy, Woerth et Lagarde poinçonnent les milliards de la métropole. Où et dans quelles poches, projets ou sac à main passe l’argent ? Ces responsables manquent tout autant, voire plus, de crédibilité et de sérieux que leurs collègues du PS qu’ils accusent de ruiner la France. Pourtant les chiffres parlent d’eux-mêmes et l’analyse de la Cour des Comptes, pourtant sobre, souligne des sommets jamais atteints auparavant.
Désirs d’avenir obligent, Miss PS ne rate pas une occasion de l’ouvrir bien grande pour vendre des bouquins, rester sur les banquettes de l’opposition, à la une des magazines féminins, et, palper un matin sa retraite garantie par l’Etat. Elle propose aux électeurs de rétablir celle-ci à 60 ans, si la gauche l’emporte aux législatives. Osé chez quelqu’un dont le côté social fut récemment blâmé par les Prud’hommes dans une affaire de licenciement.
A en croire la déclaration poitevine confirmée par Jean Marc Ayrault, les travailleurs, qui se tuent pour fuir France-Télécom ou autres, pourront de nouveau enfiler leurs charentaises ou partir à la pêche dès 60 berges, à taux réduit. A condition, malgré la pollution de l’économie, de les atteindre et pour autant que le PS soit majoritaire aux législatives de 2012. Voilà qui sent la surenchère électorale. Dans ce concept, sans pétrole ni miracle, le financement de la répartition n’est pas clair, mais alors pas du tout.
La situation de l’assurance vieillesse est catastrophique. Les facteurs de cette triste conjoncture résident dans une courbe démographique vicieuse, que la pilule soixante-huitarde et le préservatif, conseillé par le Vatican à ses curés pédophiles, a flanqué sens dessus dessous. A cela s’ajoute une économie chancelante résultat d’une politique irresponsable d’acquis sociaux incontrôlés et d’interventions favorisant chèvre et chou pour concrétiser des engagements démagogiques afin de conserver le pouvoir. Le tout lié à l’explosion des dépenses publiques sur le principe « après moi le déluge ! » reportant la dette et ses conséquences sur les successeurs qui ont retenu la leçon et récidivent.
A se demander si la qualité de l’enseignement de nos prétendues élites est adaptée à la responsabilité politique et ne se borne pas à inculquer des rudiments de rhétorique pour duper l’électeur et profiter du contribuable. A moins que, constitués en bandes organisées appelées « partis » dans la Constitution, leurs instances dirigeantes n’usent de roueries pour piller l’état en faisant tourner les dessous-de-table au gré de l’humeur populaire et des marchés publics.
Nous assistons, avec le débat ou plutôt « l’affaire » des retraites à la grande lessive, chacun se blanchit d’avoir pris plus que l’autre dans la poche du contribuable et accuse l’autre d’incapacité en continuant, lui-même, le business. L’un et l’autre ont raison et nous pauvres téléspectateurs comptons les points en soufflant la braise de feu nos retraites flambées par ces ogres.
Le problème est tel que pas un des partis en lice n’a la moindre solution ni le souci de le régler. Même si les uns et les autres, la mine grave, assurent hypocritement s’en préoccuper sérieusement. Après l’élection c’est avant l’élection ! Ce concept obsessionnel, politiquement vôtre, n’est plus de mise.
Mais le temps n’est pas encore au débat sur la responsabilité, c’est l’affaire du prétoire électoral, pas d’une assemblée de comparses.
A ce jour aucune des propositions présentées n’est viable. Les prétendues prévisions, calculs et objectifs tirés sur la comète sont des palliatifs. Ce n’est ni les fonds de pensions ni l’assurance privée qui alimentent le capital et la caisse des banques, pour apurer des bonus incontrôlables, qui soulageront des finances publiques fuyant leur devoir et leur engagement vis-à-vis des cotisants.
C’est dire le sérieux apparent et la responsabilité d’un engagement à la Royal soutenu par un Ayrault. Francois Coppé, ni meilleur ni pire et tout aussi ambitieux, balaie du revers ces visions démagogiques avec le concours d’un Francois Fillon ô combien compétent en la matière. Ceci est l’évidence que du côté du Gouvernement personne ne croit à une solution et pour cause personne n’en veut. Le ridicule de tels débats n’apporte rien et ne fait pas rentrer l’argent dans les caisses de l’organisme public de retraite. Toute cette affaire profite aux banques et leur division assurance. La planche à billets étant sous contrôle de la BCE, à moins de sortir des barriques de faux dollars des entrepôts de Bercy, personne ne voit comment assurer le quotidien des vieux autrement qu’avec des images pieuses. La Bernadette du Poitou-Charentes, qui voit des vierges partout, tricote des neurones. Même revu par Roumanoff, le numéro n’est pas crédible et ne fait rire personne.
La chanson est connue, le monde du travail est conscient que, pas plus que le déremboursement ne comble le gouffre de la sécurité sociale, la retraite à 60 ou 62 ans ne permet de résoudre l’équation. La surenchère syndicale sur ce thème, favorisée par l’image de Sarkozy qui provoque les flatulences des tripes sympathisantes, est dangereuse pour les usagers à moyen terme. Ce n’est pas en paralysant l’économie que la richesse d’une nation augmente. Sans cette richesse, à l’abri chez les gestionnaires d’actions, les pauvres partageront la misère et rien ne changera jamais de cap. Si les syndicalistes l’ignorent, ce dont je doute, les promus de l’ENA, dont Mme Royal, le savent. Malgré tout, ces énarques, professionnels de la chose publique, les encouragent et les soutiennent, comme Sarkozy exemplaire soutint Domenech dans ses ambitions mondialistes. Les nuls ont de la compassion pour les nuls.
Cette spirale infernale s’accélère quelque soit la couleur du pouvoir. Le bouleversement des institutions ne profite pas au peuple dont les droits et libertés s’amenuisent. Ce n’est plus désormais les institutions qu’il faut modifier c’est la mentalité des hommes, et le messie lui-même n’a pas réussi. Le ver est dans le fruit défendu ! Pour l’en extraire les suggestions sont les bienvenues.
Voilà pour la version officielle toutes expertises confondues. !
Et pourtant, aussi saugrenue qu’elle semble, la promesse, mal ficelée, de miss PS pourrait être moins utopiste qu’elle n’y paraît et que la majorité ne l’avoue. Voyons, toute réaction partisane mise à part, la situation des choses. Plongeons au cœur du problème dans les travaux de la Cour des Comptes.
En 2009, la Sécu encaisse 309 Milliards € et en dépense 330. Elle améliore ses performances. Le « trou », plus de 20 Milliards, n’était que de 10 en 2008. Moins de cotisations, phénomène du à la dégradation de l’emploi et à la réduction des charges sur la masse des bas salaires, plus de prescriptions médicales et plus de retraites à payer avec, là aussi, moins de rentrées, le tonneau des Danaïdes déborde. L’alarme retentit. Un peu plus du tiers de ce déficit (7,2 M.€) est constitué par le poste « retraites ». La situation de l’emploi se dégradant et les robots qui produisent à l’étranger pour le compte des multinationales ne cotisant pas aux caisses de retraites, c’est la Bérézina.
En multipliant les taxes et charges des entreprises, des banques et du capital les effets pervers sont incalculables et inévitables. Les banques suisses ne vendent pas tous les jours leur listing à des gens fauchés. L’équation est voisine de la quadrature du cercle. C’est donc sur le train de vie de l’état qu’il est nécessaire d’intervenir pour sauver, avec des fonds publics, la retraite à 60 ans et non sur l’impôt comme le souhaite une majorité de partis de gauche qui, à en croire les révélations de l’affaire Bettencourt savent pourtant fermer les yeux et la main sur les revenus discrets du capital. Mais comment ? Quels budgets réduire ?
L’Etat avec ses diverses réformes, exemple : la carte judiciaire, les fermetures d’établissements divers et les ventes d’entreprises et de biens domaniaux a déjà bradé une grande partie de son patrimoine, meuble, immeuble et foncier. Les fonds de tiroirs ne sont pas inépuisables. Les 7,2 milliards de déficit vieillesse représentent 7,9% de la recette de ce secteur et ce pourcentage ira grandissant dans la perspective assurée d’un recul de l’emploi et donc des cotisations sociales, sans parler des retards de paiement des uns et des autres qui pèsent sur la trésorerie. Ainsi l’Etat exemplaire de M. Sarkozy traîne, fin 2009, une dette de 800 millions d’euros vis-à-vis de cet organisme.
C’est donc sur d’autres budgets qu’il faut trouver les fonds nécessaires à l’engagement public vis-à-vis des citoyens. Sans perturber l’économie, ceci semble une gageure. Les mesures prises jusqu’ici n’ont pas endigué la tendance. Ces mesures ont pourtant concerné l’administration, les services et la fonction publics où l’informatique a permis, sans trop de perturbations, de « dégraisser » notamment en ne remplaçant pas les départs à la retraite. Elles ont réorganisé l’éducation nationale et la santé publique à tout va sans véritable souci des conséquences pour les élèves et les usagers.
Sous l’impulsion du locataire de l’Elysée, qui, fils de légionnaire, possède tel Piotr III Fiodorovitch, un penchant pour la parade martiale, le budget d’investissement le plus important de l’Etat est celui de la défense. Le budget global de l’Etat est de plus de 450 milliards, les recettes prévues de 310, voilà qui prévoit un déficit de 140 milliards pour l’année. Il faut se demander à quoi sert la commission des finances de l’Assemblée Nationale et qu’elles compétences, conscience et bon sens possèdent les députés qui votent un tel texte soumis par un Gouvernement si peu raisonnable.
Depuis la gestion de l’équipe Fillon, le déficit de 38,40 Milliards en 2007 est passé à 56,3 en 2008 et 138 en 2009. C’est dire que celui de l’assurance vieillesse en 2009 équivaut à 5% du déficit global et 1,6% du budget de l’Etat, pourtant le Gouvernement le sait les vieux représentent plus de 1,6% du corps électoral, mais Sarkozy n’en a cure, ils sont déjà servis et les réajustements de pension se feront désirer ou ridicules.
7,2 milliards c’est beaucoup, mais c’est moins que notre cotisation directe à l’Union Européenne haute de 18,2 milliards € sans parler des frais annexes occasionnés par les diverses réunions, leur préparation et les à-côtés. C’est même moins que nos dépenses d’armement 17 milliards €, la mission budgétaire de la défense étant de plus de 49 milliards € en 2009.
Quant on sait les ennuis que causent, à l’actuel Gouvernement, l’Union Européenne après, notamment, l’affaire des Roms, il faut s’interroger sur la pertinence du traité de Lisbonne dont la ratification soulève encore bien des regrets et que le père Noël son auteur nous présenta, l’arme à l’œil, comme la garantie d’une paix européenne éternelle en hommage à Guy Môquet. A tel point que la justification du budget de la défense nationale (12% de celui de l’Etat et 15,8 % de ses recettes en 2009) n’a plus grand sens. Mais le terrorisme coûte cher nous objectera-t-on, en oubliant les vies humaines et les tirs fratricides.
Le rayonnement extérieur de la France doit-il être militaire ? Doit-il résulter de la crainte, et être financé au détriment des retraités ? Ne serait-il pas préférable de lui donner un accent économique qui, profitant à l’emploi, aurait pour conséquence de simplifier la question des retraites ?
Diplomatie rimerait-il avec Kriegspiel pour satisfaire l’égo bonapartiste du soldat Sarkozy ? L’Union pour la Méditerranée s’accorde mal aux campagnes d’Italie et d’Egypte. La politique extérieure de la France qui mêle allègrement carotte et bâton ne doit pas être au dessus de ses moyens.
La réduction des dépenses militaires, dont le budget dépasse les 10% de celui de l’état, pourrait contribuer à celle du déficit public d’autant que les investissements d’armement engagés qui représentent bien plus de 135 milliards sur différents projets ne sont pas au seul profit d’entreprises nationales c’est le cas de l’Hélicoptère NH 90, du Tigre et de l’A 400M d’EADS. Au sujet de ce dernier aéronef : non seulement il accumule les retards comme d’autres projets mais, beaucoup plus cher que prévu, concerne une entreprise multinationale. Une entreprise qui n’a pas attendu pour débaucher les travailleurs et dont les actionnaires et dirigeants n’ont pas perdu au change en vendant prudemment leurs actions avant que le retard sur l’A 380 civil, ne soit connu et annoncé. A ce sujet si la direction française a effectivement appliqué la mesure d’austérité, l’allemande traîne à remplir cette obligation, d’autant que, entre-temps, le carnet de commandes civiles gonflant elle n’est plus d’une urgence vitale.
Mais la défense n’est pas le seul budget qui pourrait être réduit pour soulager le déficit public, il n’est qu’à consulter les observations de la Cour des Comptes et fouiller dans les mystérieux CAS (comptes d’affections spéciales) pour trouver des économies à réaliser.
Tant et si bien que tout considéré : l’annonce de Miss PS, si elle ne résulte que d’un calcul politique n’est pas aussi farfelue, qu’elle le paraît. M. Fillon devrait y réfléchir ou en parler à son patron, à moins bien sûr que les intérêts privés des uns et des autres qui gèrent l’Etat ne s’y opposent. Charité bien ordonnée commence par soi-même.
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