Que diable Alain Juppé peut-il bien aller faire au Gabon en ce moment ?
Alain Juppé, ministre de la Défense encore moins imposant en ce moment que son prédécesseur Hervé Morin au sommet de sa forme, auteur récemment d'un charmant anachronisme révélateur (voir vidéo ci-dessous) au sujet des ressortissants français en Côte d'Ivoire, est attendu les 9 et 10 janvier au Gabon. Pour l'heure, même si aucun programme n'est encore prévu, il est probable qu'il rencontrera le Mollah'Son Ali Bongo. Selon Afrique Actu, il en profitera pour rendre une petite visite (avec sûrement des cadeaux de Noël à la clé) aux Forces Française du Gabon (FFG), "un des symboles forts de la présence française au Gabon après le pétrolier Total." (Comme si les deux étaient dissociables). Afrique Actu conclut sur une embellie : "Le fameux dossier des biens mal acquis par des dirigeants africains en France a sérieusement perturbé les traditionnelles relations bilatérales entre les deux pays." Sous-entendu : ce n'est plus qu'un mauvais souvenir. Néanmoins, un certain de nombre de questions se posent... La première d'entre elle étant : pourquoi Alain Juppé vient-il (réellement) au Gabon maintenant ?
Pour soutenir André Mba Obame, déclaré vrai vainqueur de la dernière présidentielle gaboniaise par le film "La Françafrique" - au fait, du calme, les rétractations reptiliennes du si bien nommé Michel de Bonnecorse, ancien chef de la Cellule Afrique de l'Élysée sous Chirac, valent pas tripette techniquement... Le montage traître, c'est comme, justement, la Françafrique : c'est fini, non ? Et puis il n'est pas dans le film le seul officiel français à avouer l'inversion des scores à laquelle il fut procédé... Juppé viendrait-il inspecter les grands hôtels locaux, afin de choisir celui où AMO pourrait se retrancher avec le peuple gabonais, lui, et pas juste avec quelques soldats de l'ONUCI, des ministres qui doivent commencer à trouver le temps long et des caméras occidentales de moins en moins indulgentes...
Prendre les restes des sous (plus de trente millions d'euros quand même déjà) évoqués par wikileaks. Et "oubliés", censurés de fait par le quotidien de révérence Le Monde, co-chargé pour la France (par qui, mystère épais) de trier le mauvais grain de la bonne ivraie dans la fournée de messages et télégrammes évoquant la Gaule, et surtout son président, la Moitié de Carla Sarkozy, dont à l'ONU tout le monde rit des facéties ?
Ou, plus prosaïquement, préparer un vilain coup à Abidjan depuis une base arrière très prisée des ouattaristes... ADO, en général, quand il a fini de pleurnicher dans les bras des ambassadeurs de France, à chaque tentative de coup d'État qui tourne court, trouve refuge à Libreville... chez ses frangins maçons Bongo père et fils... Même que les Bongo n'accueillirent pas qu'Ado, des proches aussi, comme Jean-Philippe Kaboré, fils d'Henriette Diabaté, laissé pour mort à Abidjan par des gens qui ne lui voulaient pas que du bien (si l'on en croit les photos de son dos charcuté, lacéré, qui circulèrent à l'époque sur la Toile)... et qu'on embarqua illico pour le remettre d'aplomb au Gabon... où le Mollah Omar Bongo lui trouva, après sa convalescence, un petit boulot chez Véolia... service "Image"... ce qui, sûrement, lui donna l'expérience à même de justifier son parachutage à la tête de la chaîne de télé 3A Télésud... du temps où "les Gabonais", comme on les appelait, en prenaient le contrôle...
Texte - Chaka Hama Zulu Photo - dr
Bonus :
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