Que reste-t-il du socialisme d’avant 1983
1983, virage libéral du socialisme qui adhère à l'économie de marché. Début de la fin des illusions prolétariennes.
La question mérite d’être posée dans un monde asservi par le tout puissant pouvoir financier qui courbe l’échine des Etats et « esclavagise » les peuples. Par doctrine le socialisme se veut au service du bien être de l’humain. Il lui appartient donc de dompter la finance pour la mettre au service des citoyens. Qui peut encore prétendre aujourd’hui que l’idéal socialiste n’est pas perverti par les exigences sans concessions des maîtres du monde roulant limousines, fumant gros cigares, offensant sans vergogne les petites gens. Qu’est devenu le socialisme internationaliste de lutte sociale.
Etre socialiste aujourd’hui impose une compatibilité docile aux règles de la mondialisation. C’est ainsi que DSK nous fut vendu comme le meilleur des socialistes et que depuis ses déconvenues, François Hollande bénéficie d’une certaine crédibilité fondée sur sa promesse de ne pas trop nous promettre. Martine Aubry, dont le cursus politique plaide un peu plus en sa faveur n’en reste pas moins celle qui a scellé un pacte avec DSK. sans doute promise à Matignon es qualité de maître d’œuvre de la politique du patron du Fmi dont il nous a été donné d’apprécier le caractère social.
La dette nous étouffe. Que le néo libéralisme persiste dans l’infernale fuite en avant à laquelle nous conduit la mondialisation s’explique. Que la gauche s’y adapte au détriment de ses convictions sème les germes d’un avenir bien sombre où l’exaspération finira par l’emporter, mais à quel prix ! Les indignés Européens sont les pionniers de cette insurrection populaire qui prendra tôt ou tard le pas sur la politique institutionnelle. Faut-il attendre ce moment de rupture en laissant l’indolence creuser les inégalités ou est-il temps de changer notre modèle de société.
Les chantres socialistes que nous vendent les sondages sont-ils les bons artisans de ce changement que par ailleurs ils revendiquent. Dans l’intention sans doute, mais dans l’action. A défaut d’accent révolutionnaire, leur impuissance ne tardera pas à les rattraper. D’où viendra alors le salut. Sans doute pas d’un candidat près à se résigner à la fatalité des marchés comme semble s’y résoudre Hollande. Moins encore de Martine Aubry qui fait l’apologie des vielles recettes et des soupes à réchauffer dont le côté indigeste s’est avéré en 2002.
Reste Ségolène ROYAL. Cette femme sort des sentiers battus du socialisme d’après 1983. Celui qui s’est fourvoyé dans les méandres du marché. Madame Royal propose sans jambage un autre modèle de société que d’aucuns jugent surréaliste, cédant au scepticisme face aux idées iconoclastes de l’ex candidate, même si celles-ci s’avèrent parfois à court terme comme solution. Au demeurant, les décideurs le savent bien que ROYAL, forte de son non alignement aux canons du socialisme complaisant, peut les bousculer en prouvant qu’une autre politique, économique, sociale et environnementale est possible. C’est la raison pour laquelle, avec la complicité des médias, ils ont choisi d’ignorer sa candidature lui affichant mépris et désintérêt. Leur laconique indifférence n’est-elle pas simplement l’alibi de leur crainte à se confronter aux propositions, arguments contre arguments.
Que nous restera-t-il alors si le travail de sape nous conduit à désigner un ou une candidate socialiste qui n’aura de socialiste que le nom, et donc la principale qualité sera sa compatibilité au système. Se replier vers la gauche radicale ! Sans doute est-ce là le réflexe qui sera mien à défaut d’autres perspectives plus réjouissantes.
Christian aussi sur TWITTER @che64000
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