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Accueil du site > Actualités > Politique > Quel avenir pour le MoDem ?

Quel avenir pour le MoDem ?

Grand perdant des élections régionales, le parti de François Bayrou va devoir réagir en vue des prochaines échéances politiques, au risque de disparaître. Parmi toutes les interrogations suscitées par la débâcle, une question est devenue inévitable : comment a-t-on pu en arriver là ? Tentative de réponse.

 Petit retour en arrière. Le 22 avril 2007, François Bayrou obtient 18,57 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle. L’UDF, qui deviendra peu de temps après, le Mouvement Démocrate, devient la troisième force politique du pays, au terme d’une campagne palpitante. Quant à Bayrou, il suscite les convoitises de la droite comme de la gauche : le leader centriste obtient enfin le rôle d’arbitre dont il a toujours rêvé. Mais, malgré l’appel du pied de Ségolène Royal, l’homme politique ne donnera aucune consigne de vote à ses troupes, sans pour autant cacher son désaccord envers les idées de Nicolas Sarkozy. Le crédo de l’UDF ou du MoDem est donc clair : jouer les agitateurs et essayer de faire évoluer la traditionnelle opposition droite-gauche existant en France. Cependant, un homme politique influent doit également savoir trancher, soit en tendant la main à ses opposants, comme le fait régulièrement le président de la République, soit au contraire, en s’opposant constamment à eux, comme les socialistes en ont l’habitude, par exemple. L’attitude mi-figue, mi-raisin de François Bayrou était malheureusement vouée à l’échec et ses déclarations entre les deux tours de la présidentielle de 2007 l’auront peut-être desservi.
 
 Au fil du temps, le président du MoDem va opter pour une stratégie beaucoup plus agressive. Ainsi, il n’hésite pas à critiquer régulièrement Nicolas Sarkozy. Serait-ce pour faire payer au président de la République de ne lui avoir jamais rien proposé de concret, alors que le gouvernement et les institutions actuelles, n’ont jamais été aussi symboliques de l’ouverture politique ? Toujours est-il que, même s’il répète inlassablement son souhait d’indépendance et de libre arbitre (comme ce fût le cas lors des municipales 2008, les candidats MoDem s’alliant à gauche ou à droite selon les localités), François Bayrou semble assez proche des socialistes. Ces derniers temps, il a d’ailleurs partagé avec eux les habitudes détestables des partis d’opposition, qui consiste à critiquer systématiquement toute proposition du gouvernement, sans proposer grand-chose en retour. C’est probablement la raison de la violente sanction des électeurs. Le PS le sait trop bien : se reposer sur des idées poussiéreuses est la route la plus courte vers le fiasco. En 2009, Europe Ecologie a su apporter de nouvelles idées, dans un domaine qui passionne actuellement les Français, avec le résultat que l’on connaît. C’était également le cas pour le MoDem en 2007, qui se dressait comme la véritable et unique alternative intéressante à l’UMP et au PS. Aujourd’hui, les démocrates sont devenus un parti minoritaire, dont on finit par sourire avec compassion.
 
 Pourtant, tout espoir n’est peut être pas définitivement éteint. En effet, les troupes de François Bayrou se sont réduites au fil du temps, notamment lors de la création du Nouveau Centre, mais il peut encore compter sur quelques fidèles, à la tête desquels la brillante Marielle De Sarnez. Ce groupe soudé doit aujourd’hui se concerter et réfléchir à l’avenir. Le MoDem n’a jamais été aussi proche de l’extinction, mais combien de fois son président a-t-il su rebondir ? Méprisé, considéré de nombreuses fois comme fini en politique, François Bayrou en tire une force morale étonnante et une foi inébranlable en lui et son parti. Il est temps pour lui de tirer un trait sur la probable pire année de sa vie et de réfléchir aux prochaines et lointaines échéances. Qui sait ce que nous réserve le trublion béarnais ? En tout cas, il est condamné à se distinguer ou à disparaître, ce qui serait une bien triste retraite politique.
 

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10 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 16 mars 2010 12:37

    Aucun .....


    • LE CHAT LE CHAT 16 mars 2010 13:12

      un sujet inépuisable d’articles posthumes de Voris et d’Imopète ...


      • Imhotep Imhotep 16 mars 2010 15:37

        1- je n’ai pas écrit sur la disparition du MoDem et 2- posthume n’est pas adéquat, du moins pour l’instant.


      • Voris 16 mars 2010 15:46

        Le Chat étant au FN, il ne serait pas impossible qu’il fomente deux homicides maquillés en accidents... smiley


      • LE CHAT LE CHAT 17 mars 2010 09:33

        @Voris

        t’es vraiment lourd , là !  smiley


      • ddacoudre ddacoudre 16 mars 2010 16:37

        bonjour florient

        le modem n’a qu’a rouler pour lui, cela ne veut rien dire d’être au centre pas plus qu’être a gauche ou a droite tant les choix d’orientations des politiques des uns est des autres ont changé, se ont parfois superposé et on globalement glissé vers le choix de la puissance économique ce qui ne leur a laissé que la gestion de ses inconvénients qui ont finit par imposer des mesures répressives caractéristiques de pouvoir qui qualifiait ceux de droite, et à l’opposé une marginalisation de la gauche historique à laquelle n’appartient plus le PS, si les verts tirent leur épingle du jeu c’est parce qu’il représente une nouveauté circonstancielle, qui devrait déboucher sur une autre approche sociétale (l’avenir le dira).

        alors il faut que le moDem se définisse une philosophie autre que celle de vouloir être au centre.
        avec la situation de crise que nous vivons, crise de la défiance, il y a de place, car je pense que le succés des socialistes n’est pas durable, pour eux j’espère me tromper.

        cordialement.


        • Blaise Blaise 16 mars 2010 20:54

          Le Modem n’est pas au mieux de sa forme, c’est un constat. Aujourd’hui, tirer les conséquences des échecs successifs du Modem sur le devenir de François Bayrou, est un exercice difficile.

          Nicolas Sarkozy  vit (politiquement) et a gagné grâce à l’UMP – au lieu de se ridiculiser comme les socialistes dans des «  primaires télévisées  », il est apparu comme le chef de la droite républicaine. François Bayrou a une autre histoire, ce n’est pas l’UDF (couple Bayrou-UDF 6%) ou le Modem qui font «  vivre  » François Bayrou. En 2007, il a donné une impulsion qui a conquis plus de 18% des français. Alors, les français vont-ils faire un amalgame entre le Modem et Bayrou  ? Il est évident que s’il est candidat en 2012, ses adversaires ne manqueront pas de lui rappeler les mauvais scores du Modem, de lui rappeler sa perte de sang froid avec Dany le rouge, de ses coalitions au coup par coup aux élections municipales, régionales. Le problème de fond, peut-on aujourd’hui faire une projection sérieuse sur les élections présidentielles de 2012 à partir des éléments de 2007  ?

          A gauche qui sera là  ? Ségo, Martine, DSK  ? A droite  ? Sarko, Fillon, de Villepin  ? La dette de la France est si lourde, qui aura du pouvoir  ? Qui détiendra la presse, les français ou les russes  ?

          François Bayrou a une lourde hypothèque sur les épaules, s’il sait prendre ses distances avec le Modem, il aura peut-être un prêt de «  restructuration qui lui permettra de remonter la pente


          • resistance 16 mars 2010 22:56

            Souhaiter que François Bayrou prenne ses distances avec le Modem me semble parfaitement absurde. Le drame de Bayrou, c’est justement qu’il ne se rend pas compte que le Modem lui est indispensable (qu’est-ce qu’un homme sans parti ?). Parmi ses adhérents, il y avait des gens très bien. Son autoritarisme ou celui de certains(es) de ses proches, ou encore de certaines de ses têtes de liste en ont fait fuir beaucoup et le mettent maintenant en grande difficulté. Les gens fuient un parti où le débat existe trop peu et où les adhérents ont l’impression d’être utilisés plus qu’écoutés. Je suis très loin de partager le positionnement d’Europe Ecologie, mais d’après ce que j’en entends dire, les échanges d’idées et d’expériences y sont beaucoup plus vivants.

            Dans la plupart des autres partis, les choses ne marchent sans doute pas mieux qu’au Modem... Seulement il faut ajouter à cela que le positionnement politique du Modem est en effet délicat (mais là, attention, je ne veux pas du tout dire qu’il soit mauvais ; je pense au contraire que pour un parti centriste, il a sa cohérence). On pourrait attendre des militants qu’ils l’expliquent. Mais les militants sont démotivés, parce que trop peu écoutés.
            Si François Bayrou acceptait de changer ce type de fonctionnement , et peut-être aussi de ne pas écouter seulement le petit groupe de ceux qui gravitent autour de lui, je crois qu’il pourrait remonter la pente, parce que son positionnement politique me paraît excellent. En aura-t-il la volonté ? La réponse lui appartient.

            • LOKERINO LOKERINO 17 mars 2010 07:08

              lL’auteur nous dit :
              - (en 2007) « le Mouvement Démocrate, devient la troisième force politique »
              avec plus que trois députés et de moins en moins d’elus au fur et a mesure des élections ? Passant de 70000 adhérents revendiqués a vraisemblablement 10000 en début 2010 et combien dans les prochains mois ?

              -«  Le crédo de l’UDF ou du MoDem est donc clair : jouer les agitateurs »
              c’est effectivement la seule chose de clair au Modem, pour le reste....

              - « à la tête desquels la brillante Marielle De Sarnez »
              Là se trouve l’un de vos problèmes...

              .Austin rajoute pour la grandeur de l’idole :

              - « Agrégé de lettres, il s’exprime avec des mots précis , choisis soigneusement mais  inaudibles pour beaucoup de personnes » 
              Outre que cela ne sert pas à grand chose s’il n’est pas compris , il faut arrêter avec la légende de l’homme de lettre 
              Agrégé c’est bien mais il y en a une palanqué a l’éducation nationale, Bayrou a loupé ( une habitude..) a plusieurs reprise Normale et ses « bouquins historiques » ( notamment sur Henri IV ) ont été écrit par ses « nègres » assistants parlementaires..

              « Le positionnement de Bayrou fait appel à l’intelligence »
              98% des electeurs ont donc des QI d’huitres...


              • Papybom Papybom 17 mars 2010 13:20

                Bonjour,

                Mitterrand n’étant plus de ce monde, je ne reprendrais pas la chanson de Daniel Guichard : « Ce n’est pas à Dieu que j’en veux ». Quoi que…

                En ce jour,

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux. J’en veux au petit roi et à sa hargne de détruire ceux qui lui résistent.

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux. J’en veux aux opportunistes qui l’on lâchés, lynchés pour un marocain.

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux. J’en veux à ceux qui plébiscitent un matamore à un agrégé de lettres.

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux. J’en veux au système qui favorise le repris de justice à l’honnêteté….

                Que le page rejoigne le roi, c’est sa place.

                La farce est jouée. Les « journalistes » ont enfin le seul duel qu’ils souhaitent. Droite contre Gauche.

                Mais, c’est nous qui finirons dans la poussière, les bras en croix.

                Dans mon costume de pauvreté, le jour de ma communion
                On m’avait mis pour me cacher, au bout de la procession
                Quand le curé nous a parlé de l’amour du prochain
                Seul dans mon coin j’avais envie de pleurer.

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui l’ont remplacé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Je l’ai cherché dans leurs yeux, mais je ne l’ai pas trouvé.

                Les divorcés sont enterrés comme on enterre les chiens
                Pour l’adultère c’est trois prières, tu vois ça ne coûte rien
                Le seul miracle de ce spectacle, c’est qu’il y ait des gens
                Persuadés que tout leur est pardonné.

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui l’ont remplacé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Je l’ai cherché dans leurs yeux, mais je ne l’ai pas trouvé.

                La terre entière fait des prières, mais on en meurt à Dublin
                Le monde a peur, le monde a faim, chacun s’en lave les mains
                Et après ça on parlera d’amour, de charité, d’égalité
                Mais qui peut croire à tout ça ?

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui l’ont remplacé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Mais je suis bien plus heureux de vivre avec mes péchés.

                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé
                Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui l’ont oublié.

                Cordialement.

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