Quel devenir pour EELV ?
Quelques analyses récentes et plus anciennces de la dynamique d'évolution du mouvement EELV avec les tensions récentes provoquées par l'accord de législature avec le PS.
Un projet ne meurt pas du fait de ses opposants, mais il se détruit de lui-même s'il n'est pas capable de transformer l'énergie de ses acteurs en synergie. Et ce, au-delà des rivalités ou tension personnelles inévitables dans toute démarche politique d'envergure.
EELV ne disparaitra pas du fait de ses antagonismes et conflits de personnes déclarés, mais elle prend le risque d'échouer par manque d'alliance et de respect de ses différentes composantes.
Toute réalisation humaine, comporte une part de synergie et une part d’antagonisme, et cela est vrai pour tout acteur concerné par cette réalisation, quel que soit son rôle, qu'il soit décisionnaire, élu, simple militant, contributeur...
Définir la synergie et l’antagonisme c'est définir « l’énergie potentielle » que l’on est prêt à investir pour que le projet se réalise (synergie) ou pour le contrer, voire défendre un autre projet (antagonisme).
Cette approche comporte également une part d’évolution dynamique, notamment dans ses phases préalables de construction, de tâtonnements, ce qui est le cas d’Europe écologie les Verts un an après la fusion.
Cette évolution est rapide, deux ans 1/2 après la création du mouvement pour les Européennes et comporte toujours une forte instabilité et une incertitude inhérente à la complexité d'une telle dynamique.
Entre enthousiasme, mobilisation militante et moments d’errements ou de colère sourde. des déceptions, des retours de manivelle, des guerres ouvertes entre certains ne manquent pas d'appaaître et de polluer pas mal les échanges. sutout lorsque les médias s'en mèlent...
Le projet EELV, à la fois ambitieux et novateur, souffre de pesanteurs héritées d'autres histoires, il comporte de hauts risques sur le plan des jeux d’acteurs, du fait des enjeux de pouvoirs exacerbés dans une période pré électorale.
Ceci se traduit par des niveaux de synergie extrêmement élevés et inattendus en même temps qu'un antagonisme très violent chez d'autres.
Ces positions engendrent le doute et le trouble et malgré le flux qu’elles apportent au projet, elles peuvent en freiner le déroulement par un gaspillage d'énergie : le temps passé à régler ses comptes avec un tel ou un tel évite d’aborder les vrais sujets et de se concentrer sur la convergence entre les différentes propositions ou idées.
La contrepartie peut se traduire par du désengagement ou du découragement pour certains, de la cristallisation sur des positions rigides ou rétrogrades pour d’autres, des prises de pouvoir avec tentative d’entraîner d’autres personnes sur leur terrain pour d’autres encore.
La seule façon d'avancer est de prendre en compte la volonté de construire, la prise d'initiatives et l'innovation dans les manières de faire. C'est accepter les désaccords sur les questions d’idées, d’organisation, par des contre arguments ou des contre-propositions, sans basculer dans l’opposition manifeste ou les attaques personnelles.
C'est d'aileurs pour ces raisons que l'on ne peut se permettre de "confisquer" les débats les plus importants.
A la veille d'un retour d'Eva Joly à la campagne, quelques messages que j'ai envie de lui adresser :
Je la salue pour son courage et de sa sincérité. Sa posture est d'autant plus délicate qu'elle est trop souvent décriée par les médias et l'opinion ambiante.
Même si sur certains sujets, je ne la suis pas, je pense qu'elle doit maintenir cette forme d'exigence, mais avec plus d'empathie et de rondeur. La synergie se crée aussi relationnellement.
Peut-être fera-telle aussi la différence entre ceux qui ne visent que des ambitions personnelles et ceux qui sont vraiment décidés à jouer le collectif.
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