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Accueil du site > Actualités > Politique > Qui est Brigitte Girardin ?

Qui est Brigitte Girardin ?

Au sein du Paysage Politique Français ils étaient des milliers de volontaires, ou alors des centaines - bon, bref, quelques dizaines -, mais c’est elle qui a été choisie : Brigitte Girardin est désormais à la tête du club politique de Dominique de Villepin, baptisé « Villepin.fr, les Amis de Dominique de Villepin ».

Brigitte Girardin.jpg

Notons déjà l’emploi du mot "ami", qui dans le contexte d’une carrière politique ne manque jamais de rappeler la phrase attribuée à Napoléon Bonaparte, figure illustre de la mythologie villepinienne :

"Mon Dieu, protégez-moi de mes amis... Mes ennemis, je m’en charge !"

Gageons que Brigitte Girardin n’est pas de celles-là, et que c’est aussi pour la sincérité de son amitié qu’elle dirige désormais la troupe des grognards de Villepin. Le premier écueil qu’elle y rencontrera sera certainement d’ordre technique, le lancement officiel du club en question le 24 juin dernier ayant été suivi de très peu de suite dans les faits sur la toile, au grand dam de certains. Cela dit le bulletin d’adhésion est d’ores et déjà disponible ici.

Brigitte Girardin est née à Verdun, dans la Meuse, un 12 janvier. Naître à Verdun, pour une femme (ou un homme) politique, c’est un peu comme tomber dans une marmite de potion réputée pour un irréductible gaulois : cela vous forge un sens aigü des réalités existentielles avant même l’âge de raison. Ne comptez pas sur moi pour vous donner l’année de sa naissance, ce serait indélicat, et peu amène. Sachez juste que cette année là, Eisenhower débuta sa présidence des Etats-Unis d’Amérique, Hussein (de Jordanie, pas Barack) fut couronné roi, Staline mourut (belle année, décidément), laissant la place à Khrouchtchev (ah, quoi que...), ou encore qu’Elisabeth II, reine actuelle de la Grande-Bretagne, fut couronnée - bref, c’était hier !

La jeune Brigitte suit une scolarité normale au lycée Marguerite de Verdun, avant de s’exiler à Paris, direction l’université Panthéon-Sorbonne où elle décroche sa licence de droit. Après un petit détour par l’IEP de Paris vient alors le moment de se jeter à l’eau, et pour Brigitte Girardin ce sera l’océan diplomatique, puisque dès le début de sa carrière elle s’oriente vers les Affaires étrangères via l’administration centrale du ministère. Par la suite, ses différentes responsabilités au sein de l’appareil diplomatique français l’amèneront à travailler avec l’Afrique, la CEE, les Etats-Unis, ainsi qu’aux côtés de différents ministres de l’Outre-mer tels que Dominique Perben ou Jean-Jacques Peretti. Notons aussi que de 2000 à 2002, elle occupe la fonction de conseillère pour l’Outre-mer à la présidence de la République alors qu’un certain Dominique de Villepin en est le secrétaire général.

Dès la réélection de Jacques Chirac, Brigitte Girardin est nommée ministre de l’Outre-mer. Elle le restera durant les différents gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, c’est-à-dire jusqu’au 31 mai 2005, avant d’être nommée ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie au sein du gouvernement Villepin, du 2 juin 2005 au 15 mai 2007.

Depuis cette date, même si elle fut plus discrète, Brigitte Girardin ne s’est pas tue : en parfaite villepiniste, elle a soigneusement ciblé ses interventions au gré de l’actualité pour qu’elles restent à propos, et surtout dans la perspective de ses compétences (notamment en matière de diplomatie et d’Outre-mer) qui comme nous venons de le voir restent plutôt exceptionnelles. Toujours en parfaite villepiniste, ces mêmes interventions alternent le chaud et le froid vis-à-vis de l’exécutif en place, en naviguant souvent entre syndrôme de Cassandre ("je vous l’avais bien dit, fallait m’écouter") et esprit d’équipe angélique ("faut pas croire ce que je pense"). Le 24 février dernier, par exemple, lorsque Paris Match l’interroge sur la situation (mouvementée) aux Antilles, Brigitte Girardin affiche une non-surprise totale :

"J’avais fait part de mon inquiétude lors d’un voyage aux Antilles en octobre dernier. Un malaise était déjà perceptible. [...] A l’époque, j’ai tiré la sonnette d’alarme. Mais je n’ai pas été écoutée."

 Mais quelques lignes plus loin, c’est un satisfecit sans nuance qu’elle délivre au Président Sarkozy :

"Fort heureusement, Nicolas Sarkozy a ressenti la nécessité de se saisir lui-même du dossier. Il a annoncé son intention de se rendre prochainement aux Antilles. Une excellente initiative." *

Quelques jours plus tôt, cette fois dans L’Express, Brigitte Girardin tenait à quelques mots près le même discours - appelons-le "Cassandre fair-play" :

"Malheureusement, je ne suis pas très étonnée par ce qui [se] passe. On savait parfaitement que la crise, qui touche de façon très grave la métropole, allait frapper l’Outre-mer, plus fragile, encore plus violemment. A l’automne dernier, j’ai tiré la sonnette d’alarme en venant en Martinique : ce n’est sûrement pas le moment de jeter le doute sur des outils de développement qui fonctionnent bien.

[...] J’ai le sens de l’Etat et je ne joue pas contre ma famille politique. Mais au mois d’octobre, j’ai eu une forte remontée de tous les acteurs de terrain outre-mer, qui m’ont pressée de parler. Je l’ai fait, et de façon honnête, pour l’outre-mer. Mais j’ai aussi dit les choses pour aider Yves Jégo."

Bref, résumons ceci en constatant simplement que Brigitte Girardin est une femme politique avisée, capable de tenir d’une main la "sonnette d’alarme" médiatique sans pour autant lâcher, avec l’autre main, celle de ses amis (au sens napoléonien du terme) de l’UMP. Il se peut cependant désormais que, du fait de ses nouvelles responsabilités villepinistes et de l’ambition qu’elles supposent, elle ait besoin de ses deux mains... La question (rhétorique) qui se pose en devient celle-ci : laquelle devra-t-elle libérer ? D’après Le Point, qui parle d’une "ministre oubliée", il semblerait que ce dilemme soit déjà tranché :

"Chargée de la Coopération dans le gouvernement Villepin (2005-2007), Brigitte Girardin ne figure plus dans la galerie de portraits des anciens ministres. L’a-t-on oubliée dans le déménagement ? Le secrétariat d’Etat à la Coopération a récemment quitté l’immeuble historique de la rue Monsieur (vendu par l’Etat) pour s’installer rue de la Convention, dans l’ancienne Imprimerie nationale. L’ex-ministre, restée attachée aux réseaux chiraquiens en Afrique, n’a pas non plus été invitée par Nicolas Sarkozy aux obsèques d’Omar Bongo."

Oubliée, Brigitte Girardin ? Rien de moins sûr. L’avenir se chargera de nous le faire savoir. En attendant, retenez bien son nom : Girardin, Brigitte Girardin...

* Ce ne sera en fait que fin juin, soit près de quatre mois plus tard, que Nicolas Sarkozy se rendra aux Antilles. 

http://lapolitiqueetmoi.hautetfort.com/


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3 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 7 juillet 2009 14:44

    Qui est Jean Paul Dugland ?... C’est mon poissonnier, et oui ! Intéressant non ? Sincèrement on s’en fout tellement, qu’on s’en fout de s’en foutre. C’est vous dire à quel point on s’en fout !


    • La Politique et moi La Politique et moi 7 juillet 2009 15:25

      Il y a donc deux sortes de personnes sur Terre pour vous : celles qui ont l’honneur d’être connues par vous, les intéressantes, et puis les autres, qui parce qu’elles ne font pas partie de votre microcosme narcissique ne sont pas dignes d’intérêt.

      C’est gentil d’avoir pris la peine de nous le faire savoir.


    • Gabriel Gabriel 7 juillet 2009 15:48

      L’ex-ministre, restée attachée aux réseaux chiraquiens en Afrique. Vous avez raison elle mérite d’être connue, surtout après avoir coopéré à la politique africaine corrompue de Chirac. Il y a donc deux sortes de personnes sur Terre pour vous. Exacte, ceux qui sont modestes et qui après avoir profité d’un système font profile bas et les malhonnêtes qui veulent revenir par n’importe quel moyen au pouvoir pour à nouveau se remplir les poches. France Afrique, non mais vous êtes à mourir de rire à vouloir donner des leçons de déontologie

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