Qui va entrer dans la ronde infinie des obstinés ?
On se souvient du cercle des poètes disparus dans lequel un professeur atypique fait réfléchir ses élèves en leur expliquant que les mots et les idées peuvent changer la monde. Depuis quelques jours, la contestation des chercheurs et des étudiants vient de créer la ronde infinie des obstinés.
Stéphane Paoli, toujours à l’affût des mouvements profonds de la société, en a fait le sujet de ces émissions du week-end sur France-Inter. Un mouvement qui rappelle mai 68 et aussi la non violence chère à Ganghi, un mouvement silencieux et pacifique. Il s’étend, paraît-il, chaque jour au-delà de son origine qui est la contestation universitaire que le ministre Darcos et sa secrétaire d’état Pécresse refusent d’entendre ou n’entendent que par bribes... un petit bout chaque semaine. Depuis quelques jours la ronde a élu domicile place de grève. La place de grève, c’est la place devant la mairie de Paris. Un lieu hautement symbolique.
Sous les pavés la plage. Le site était occupé autrefois par une ancienne grève, donc une sorte de plage faite de sable et de gravier, d’où il était facile de décharger des marchandises arrivant par la Seine. Cet endroit est donc devenu le cœur de la cité. Les ouvriers sans travail vont prendre l’habitude de s’y regrouper à l’aube à la recherche d’un employeur. Ainsi, la place de Grève est à l’origine du mot "gréviste", sur la base d’un contresens : il s’agissait plutôt de chômeurs qui se mettaient en (place de) grève pour trouver du boulot. De toutes façons, grèvistes et chomeurs, même combat.
Place de Grève, la ronde a commencée le 23 mars. Quarante et un ans et un jour après le fameux mouvement du 22 mars, une vieille ronde commencée à Nanterre par une poignée d’étudiants qui occupaient la salle du conseil des professeurs, un an après avoir revendiqué (le 21 mars 67) l’accès au bâtiment des étudiantes. On se souvient de la suite… le mouvement fait boule de neige et finit par mobiliser toutes les couches de la société dans un grand happening aux retombées planétaires.
La ronde infinie des obstinés fera-t-elle vraiment preuve d’obstination ou va-t-elle se contenter de tourner autour du pot sans s’en prendre vraiment aux profiteurs qui se goinfrent ? Sera-t-elle infinie ou va-elle s’en aller comme ces rondes enfantines qui font trois petits tours et puis s’en vont ? Cette ronde est-elle le début d’un plus grand mouvement de remise en cause d’une société de consommation qui tourne en rond depuis trop longtemps ? Les rondes vont-elles se multiplier jusquà empêcher les nantis de danser en rond ? Et rond et rond, petit patapon... La réponse dans les semaines qui viennent...
Entrez dans la ronde
Voyez comme on danse
Sautez, dansez
Embrassez qui vous voudrez
Le tube du moment :
Mais les lauriers du bois
Les laisserons-nous faner ?
Non, chacun à son tour
Ira les ramasser
[Source image]
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