Quitter le PS ? NON ! Sortir de la 5e République ? OUI !
"je prends l'engagement devant tous les Français de lancer une consultation nationale afin d'élaborer une nouvelle constitution durant mon mandat et à faire un référendum 4 mois au moins avant la fin de mon mandat sur un texte constitutionnel d'une 6e République si je suis élu en mai 2017 ou en mai 2022."

Les programmes officiels des partis, les motions de congrès, les luttes de courants, les scissions, les recompositions, les alliances et les fusions de partis ne sont que des réminiscences des républiques parlementaires. C. de Gaulle, suite à son constat sur les travers de la 3e République, a voulu dès la Libération imposer un régime autoritaire, un régime avec un pouvoir exécutif fort et stable. Il lui a fallu attendre 12 ans et une crise de régime insurmontable pour le régime parlementaire de la 4e République afin d'imposer, comme César, comme le dictateur qui "sauve" la république dans les moments de crise, sa 5e République.
Dans l’Antiquité romaine, au temps de la République, la dictature est une forme légale de gouvernement, qui puise sa légitimé dans des circonstances exceptionnelles. En cas de crise grave, si la stabilité du régime politique est menacée, la Constitution romaine prévoit de confier les pleins pouvoirs à un seul homme, pour une durée limitée à six mois, dans le but de sauver l’État. Il s’agit donc d’une mesure de « salut public ». Cette institution est détournée de son objectif initial par Jules César, qui devient « dictateur à vie ». C’est ce même objectif de salut public associé à la notion de dictature que Maximilien de Robespierre invoque lorsqu’il instaure la Terreur, pendant la Révolution française : il s’agit alors de sauver la France (patrie des droits de l’homme, de l’égalité et de la liberté) des attaques qui la menacent de toute part, à l’intérieur comme à l’extérieur.
La 5e République dans sa constitution prévoit de donner les pleins pouvoirs au président de la République dans certaines conditions exceptionnelles. L’Article 16 de la Constitution de 1958 autorise le président de la République française à s’emparer de tous les pouvoirs si les circonstances l’exigent. En 1961, tandis que la guerre de décolonisation en Algérie s’éternisait, le général de Gaulle a eu recours à cette procédure.
Mais même en dehors de l'application de l'Article 16, de fait, la 5e république est une quasi-dictature. Seul l'Article 50 qui permet à une majorité de députés par l'adoption d'une motion de censure d'obliger le Premier ministre à remettre au Président de le République la démission de son Gouvernement, fait que la 5e République n'est pas une dictature dans l'exercice normal du pouvoir. Rappelons que la seule fois où le pouvoir de l'Assemblée s'est exercé contre le gouvernement fut le 5 octobre 1962, avec le succès que l'on sait ! Certes la motion de censure sera adoptée à la majorité, mais de Gaulle va appliquer l'Article 12 (dissolution de l'Assemblée). Suite à une large victoire au référendum du 28 octobre sur l'élection du Président de la République au suffrage universel et aux élections législatives des 18 et 25 novembre, de Gaulle a réussi à faire admettre aux Français que le dépositaire de la souveraineté nationale pouvait être le président, élu dorénavant au suffrage universel direct, les parlementaires se trouvant cantonnés quant à eux au rôle technique du vote des lois et de l'approbation du budget.
Partir ou non du PS n'a donc, dans le contexte de la 5e République, que très peu d'importance. La seule question est de savoir si ce parti existera encore en 2021 afin d'organiser des primaires citoyennes puisqu'il est quasi acté aujourd’hui qu'il n'y en aura pas en 2016. Mais je ne suis pas inquiet sur la survie du PS, je suis convaincu que la principale raison d'existence du PS c'est justement d'organiser des primaires à gauche pour l'élection présidentielle. Et bien entendu la fonction principale d'un parti est d'organiser un processus de sélection pour les élections législatives. La dynamique des primaires citoyennes, le fait que tous les électeurs puissent s'exprimer et non pas seulement les membres des partis politiques qui les organisent (PS et Les Républicains), est dorénavant un passage obligé pour tout prétendant sérieux au poste de président de la République.
Si la "gauche" ne réussissait pas à organiser des primaires citoyennes en 2021, le risque d'éparpillement des voix à gauche est extrême et la victoire de la droite quasi inéluctable. Pour 2017, c'est déjà plié, ce sera Juppé. Quoi qu'il en soit, les hollandistes qui viennent de gagner le congrès vont modifier le règlement intérieur (RI) du PS lors d'un Conseil national, puisque les statuts ne peuvent être modifiés que par un congrès, afin d'invalider l'article 5.3.1 des statuts. Il suffira de faire voter l'ajout de la phrase suivante au RI : « l'article 5.3.1 des statuts ne s'applique pas si le président sortant est issue de nos rangs et qu'il décide d'être candidat » à l'emplacement actuellement vide de l'article 5.3.1 du RI.
La 5e République est une république de droite, de culture politique de droite ; la république de l'homme "providentiel", C. de Gaulle en l'occurrence. En 5e République les partis sont les rassemblements des partisans des candidats. C'est comme cela que s'est créé le parti gaulliste et c'est comme cela que l'a voulu C. de Gaulle. Les constitutions des 4e et 3e République sont plutôt de culture politique de gauche, c'est le pouvoir de l'Assemblée. L'Assemblée constituante de 1789 est instituée par des députés des États généraux lorsqu'ils s'érigèrent d'eux-mêmes en une « Assemblée nationale » le 17 juin 1789, date que l'on retient comme celle de la naissance du système représentatif français. Le pouvoir du peuple représenté par l'assemblée qui s'oppose au pouvoir du roi, de l'homme providentiel qui se rapporte à la providence, à la volonté de Dieu, à l'action de Dieu. L'homme providentiel, n'existe pas dans la culture de gauche. On doit être "choisi" par ses camarades car ce n'est pas dans la culture politique de gauche de se mettre en avant. Certains de mes camarades me disent : « la gauche a des représentants, la droite a des leaders ; à gauche, le peuple dispose, à droite les candidats s'imposent (enfin normalement...). On ne se décrète pas candidat à la Présidentielle. Ce sont les autres qui te choisissent. » Et c'est bien là, à gauche, que réside toute l'hypocrisie car on n'est pas "choisi" ! Les potentiels candidats en "rêvent" pendant des années, ils manipulent, manigancent, montent dans l'appareil, pour faire dire par leurs "lieutenants" qu'ils sont les candidats "naturels" de la gauche ! Le concept des primaires citoyennes est ce qui permet à gauche de sortir de cette hypocrisie et à droite de départager entre les "leaders".
Mitterrand qui a beaucoup critiqué la constitution de la 5e République n'a évidemment rien fait pour la changer lorsqu'il était en position de le faire, Hollande ne ferra, évidemment, rien non plus. Et il n'y a aucune raison qu'un président de droite change de constitution puisque la 5e République est de culture politique de droite. Il n'y aura pas de révolution au sens de 1789 (1er République), de 1848 (2e République) ou de 1871 (3e République) ou de guerres et donc la 5e République restera en place jusqu'à ce que le Président en place décide de la changer pour une 6e !
Alors, arrêtons de nous raconter des histoires, en 5e République et que cela nous plaisent ou non, seul le Président de la République est en capacité d'orienter véritablement, dans un sens ou dans un autre, la politique du pays. En effet, seules les convictions profondes de la personne qui devient Président de la République ont une influence notable sur l'orientation politique de la France. On le voit particulièrement avec le Président actuel qui s'est fait élire sur un programme plus ou moins à gauche et qui a fait un "bon" virage à droite !
En conséquence, les 2 questions que les citoyens français devraient se poser sont :
1/ quelles sont les convictions profondes de chacun des candidats à l'élection présidentielle ? et en particulier quels sont leurs engagements en ce qui concerne les modifications constitutionnelles ?
2/ comment les prétendants de gauche à ce poste de quasi-dictateur vont-ils manipuler leurs électeurs potentiels, les partis, les courants politiques et d'idées afin d'obtenir le plus de soutien pendant la campagne et de suffrages possibles le jour « J » : au 1er tour du scrutin officiel ?
Pour le président sortant, soi-disant de gauche, la stratégie est simple : empêcher les primaires et rallier les prétendants éventuels d'EELV en leurs promettant des postes de ministres. Pour l'autre "leader" de gauche, les manipulations ont déjà commencé par des appels des uns et des autres à quitter le PS par ses lieutenants ou ses futurs lieutenants, ce qui est compréhensible puisqu'il n'y aura pas de Primaires Citoyennes PS en 2016. Des appels à quitter le PS proviennent également de candides qui n'ont pas encore compris la logique de la 5e République.
Je ne quitterai évidemment pas le Parti Socialiste puisque je suis candidat aux Primaires Citoyennes de 2016, s'il y en a et de 2021, et il y en aura, organisées par ce parti et que je ne dispose pas du Parti de Gauche pour être directement candidat au 1er tour du scrutin officiel. Quoi qu'il en soit, je prends l'engagement devant tous les Français de lancer une consultation nationale afin d'élaborer une nouvelle constitution durant mon mandat et à faire un référendum 4 mois au moins avant la fin de mon mandat sur un texte constitutionnel d'une 6e République si je suis élu en mai 2017 ou en mai 2022.
Marc JUTIER - Premier candidat déclaré aux Primaires Citoyennes
Présentation (origine, parcours personnel et motivations), circonstances et raisons qui me poussent à être candidat aux Primaires Citoyennes socialistes de 2016 et de 2021 et les grandes lignes du programme proposé.
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Président de Fraternité Citoyenne, membre du PS depuis 2011. Je suis né le 11 août 1962 à Paris, issu de la classe moyenne, mon père était chercheur à l’Inserm, mon grand-père instituteur dans l’Allier. Je vis avec ma compagne qui m'a donné deux filles dans une maison que j'ai construite de mes mains. J'ai travaillé comme ingénieur d'affaire en informatique au Canada et en France. J'ai voyagé et vécu en Asie et en Amérique. Je suis Québécois par ma mère et ingénieur de l'école polytechnique de Montréal. J'ai été sympathisant et adhérant du parti les Verts de 2003 à 2005, candidat à la présidence du MEI en 1999, candidat aux élections législatives de 1997 dans la 11e circonscription de Paris.
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