Rama Yade déshabillée
Vous vous attendez à voir une photo de nu de Rama Yade ? Non, elle n'est pas nue en photo sur cette page mais il y a mieux : une vidéo... Une sextape de Rama Yade alors ? Non plus, ou pas exactement... Un scandale quelconque, alors ? Oui, peut-être... En tout cas dans cette vidéo beaucoup en prennent pour leur grade...
Une intéressante émission vient d'être diffusée sur Public Sénat, intitulée « Déshabillons-les : Rama Yade, les affres de la liberté ». Il s'agit d'une interview récente de ladite Rama sur son parcours politique, sur ses choix, ses convictions, ses erreurs et ses anciens collègues, à l'occasion de la sortie de son livre « Plaidoyer pour une instruction publique » pour lequel elle est accusée de plagiat.
Très populaire pour son franc-parler, Rama Yade sera la seule à ma connaissance, dans le gouvernement, à ne pas soutenir la candidature de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD en 2009. Elle sera également la seule membre du gouvernement à tenter une sortie contre l'affaire Polanski. Elle allait alors à l'encontre des discours officiels tenus dans les grands médias, ce qui lui créera bien des opposants. « Je n'ai jamais eu l’impression de dire quelque chose de scandaleux. » « A chaque fois, c'est parti tout seul » déclare-t-elle.
Dans cette interview, Rama Yade revient sur les différents sujets qu'elle a abordé durant sa carrière politique, avec son franc-parler habituel, et parfois avec des trémolos dans la voix. Elle en profite pour écorcher au passage des membres du gouvernement actuel et leur politique, et les petites phrases savoureuses foisonnent. Par exemple au cours de l'interview, critiquer la nomination du fils du président à la tête de l'EPAD est un « crime de lèse-majesté », représenter la diversité dans le gouvernement ne peut se faire qu'en étant « silencieuse et discrète », Nadine Morano incarne ironiquement « le chic à la française », le conseil aux nouvelles représentantes de la diversité du gouvernement est « Si elles veulent rester, surtout il faut la boucler ! » etc... etc...
On y trouve aussi, selon elle, les raisons du désistement de Borloo pour la présidentielle. Voici, classée par thème, ses principales déclarations :
Un plagiat ? Non, une erreur de forme dans la bibliographie...
« Depuis que Jean-Louis Borloo n'est plus candidat, j'ai repris mon activité professionnelle. (nota : dans un cabinet de conseil en ressources humaines). J'ai publié un livre. » C'est le quatrième livre de Rama Yade, et le premier pour lequel elle est accusée de plagiat. « J'ai cité la mauvaise personne... » « Je l'ai écrit en deux semaines ». Cette affaire nuit un peu à l'image de celle qui reste très populaire malgré sa mise à l'écart du monde politique, car les affaires précédentes de plagiat concernant d'autres personnalités françaises ne joue pas en sa faveur, vu qu'elle se retrouve alors associée à ces gens qui commettent des plagiats avérés dans une parfaite impunité. « J'aime écrire » « Je développe des réflexions » déclare-t-elle.
Rama Yade grillée politiquement ?
Rama Yade est-elle grillée politiquement ? La journaliste lui demande : « Deux ans aux droits de l'Homme, un an et demi aux Sports, six mois à l'Unesco... Est-ce que vous n'avez-pas l'impression que ça s’accélère dangereusement dans votre carrière ? » Elle répond : « Je suis restée quatre ans au gouvernement, si vous faites la comptabilité vous trouverez dans la cinquième république plus de gens qui ont fait moins de quatre ans au gouvernement que plus. » « Je vis une période de profonde liberté. Liberté de ne pas être dans un carcan quelconque et une liberté de défendre nos idées (nota : du parti radical) comme nous le souhaitons. »
Critiquer l'affaire de l'EPAD : « un crime de lèse-majesté ».
A propos de la nomination du fils du président à la tête de l'EPAD et de l'affaire Polanski, elle déclare sur TV5 Monde en Octobre 2009 : « Quant à cette affaire Jean Sarkozy, ce n'est pas encore fait. Je rappelle que l'élection a lieu le 4 Décembre et que ce sont les élus des Hauts-de-Seine qui portent la responsabilités de l'élire ou pas, et qu'ils voteront en leur âme et conscience, et ce sont eux qui devront rendre compte devant leurs électeurs donc c'est à eux de prendre leurs responsabilités devant cette situation. […] On ne peut pas ignorer l'émotion qu'une série de faits d'actualité produisent sur l'opinion publique. L'affaire Polanski et ensuite la polémique déclenchée sur les écrits de Frédéric Mitterrand interpellent quelque part dans l'opinion publique et moi je pense qu'il faut que nous soyions attentifs à cette opinion. »
Cette déclaration lui créera bien des ennemis, en citant dans le même discours Jean Sarkozy, Frédéric Mitterrand et Roman Polanski : « Ils m'en ont tous beaucoup voulu (nota : les membres du gouvernement) de cette histoire d'EPAD. A ma grande surprise. C'était beaucoup plus violent que pour l'affaire Kadhafi. » « L'affaire de l'EPAD ça a été extrêmement violent : j'ai reçu des coups de fils de tout le département des Hauts-de-Seine, et là j'ai vraiment eu peur parce que je me suis dit : mais qu'est-ce que j'ai pu dire de si lourd et de si grave ? » « Pourquoi ils m'en ont tous voulu ? Parce que j'ai regardé Jean Sarkozy comme un responsable politique, je ne l'ai pas vu comme le fils du président. C'est quelqu’un que je côtoie dans le département, qui sert des mains, qui va sur les marchés... » « Un remous aussi fort interpelle dans la république scolaire que nous sommes. Sur le coup je pensais aux familles françaises qui ont des enfants BAC+5 qui n'arrivent pas à trouver un stage. »
Son commentaire sur la version de cette affaire présentée par le gouvernement : « C'est pas très malin de présenter les choses comme ça. ». La journaliste lui demande alors : « Ce qui a choqué c'est la côté un peu lèse-majesté, c'est ça ? ». Elle répond : « Voilà. Mais je ne l'ai compris qu'après. » « C'est peut-être le manque d'expérience. »
Kadhafi prié de ne pas s'essuyer les pieds
« La France n'est pas un paillasson. » Rama Yade sera la seule, lors de la venue du leader Lybien, à émettre des critiques sur la réalité des droits de l'Homme en Lybie. « Dans l'affaire Kadhafi, j'avais le soutien de certaines personnes de la majorité... Même Nadine Morano ! Vous vous rendez compte ?... A l'époque où elle était encore gentille... »
L'Homme africain, le premier ou le dernier de l'Histoire ?
Rama Yade revient en 2010 sur RFI sur le discours de Dakar prononcé en 2010 par Nicolas Sarkozy, dans lequel il déclarait que : « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. ». Le commentaire de Rama Yade sur RFI en Octobre 2010 était : « (Leopold Sédar) Senghor on lui a fait pendant longtemps un procès parce qu'il avait prononcé une phrase qui était que « la science pour l'Occident et l'instinct pour l'Afrique », je ne me souviens plus de la formule exacte. Il y avait eu un malentendu évidemment parce que ce n'est pas ça qu'il voulait dire. Il ne voulait pas dire que les africains n'avaient pas d'intelligence. Alors vous voyez : même Senghor n'a pas échappé (à la critique) » « l'homme africain est le premier à être entré dans l'Histoire. ». A la question de la journaliste lui demandant pourquoi elle n'a pas plus manifesté son indignation, elle répond : « Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Que je saute sur la tribune et que je gifle le président de la république ? »
L'affaire Polanski, pourquoi tant d'indulgence ?
On sent une gêne chez la journaliste lorsqu'elle évoque l'affaire Polanski : « J'étais dans mon esprit beaucoup plus sévère avec l'affaire Polanski où là, il y avait quand même une histoire de viol d'une petite fille et je ne comprenais pas pourquoi tous les intellectuels parisiens montaient au créneau pour défendre Polanski. » Le sujet est bien vite esquivé par la journaliste pour revenir sur le sujet de l'EPAD...
Sarkozy ? « Je lui dois tout », mais« c'est pas un copain ».
« Je ne sais pas pourquoi j'ai déçu : j'ai fait de mon mieux. Il m'a mis dans des situations impossibles et il le savait car il m'a dit : après ça tu sauras tout faire ! Aux droits de l'Homme la situation était difficile : j'étais chargée de défendre les droits de l'Homme alors que pas mal de dictateurs défilaient à Paris. C'est compliqué. »« Je crois que je ne l'ai pas déçu. Je crois qu'il aurait fait exactement comme moi. »
A la question : « Vous avez des contacts aujourd'hui ? », elle répond : « Non. Le président, c'est pas un copain : on ne tape pas à la porte comme ça. » « Je suis reconnaissante vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. »
La diversité : elle doit être « silencieuse et discrète ».
La journaliste : « On a vu dans la presse qu'il (Sarkozy) cherchait des jeunes femmes pour incarner la diversité […] alors on se dit qu'il cherche des remplaçantes. Il pourrait reprendre contact avec vous. »
Rama Yade répond : « Pas pour la diversité, je ne pense pas. Parce que pendant quatre ans je me suis évertuée à lui faire comprendre, peut-être qu'à lui, que je n'étais pas là pour ça. » « Au début c'est super : on vous accueille à bras ouverts. Vous êtes donc un symbole, une icône, on vous met des mots plus grands que vous sur le dos. Vous n'avez pas le droit d'échouer, vous symbolisez la banlieue, la France de la diversité. Vous ne comprenez pas ce que cela veut dire, mais c'est comme ça, c'est l'état de grâce. Mais à partir du moment où vous commencez à parler, à exprimer votre avis, là on se rend compte que vous avez un cerveau et ça commence à poser des problèmes. Jusqu'à ce que ça clashe. Donc je conseille aux nouvelles venues : si elles veulent rester, surtout il faut la boucler ! » « Si elles veulent exister ce sera à leurs risques et périls : là diversité est là quand elle est silencieuse et discrète. »
Faire du sport avec Roselyne Bachelot, elle ne s'en est pas remise.
« Aux Sports on m'a mis avec un ministre de tutelle (Roselyne Bachelot) qui m'avait accueilli au gouvernement en 2007 d'une manière dont je ne m'étais pas remise. » « Une ministre de tutelle les plus dures qui soit »
L'hypocrisie politique : « je ne m'habituerai jamais à ça ».
Après l'annonce de la non-candidature de J-L. Borloo, Nicolas Sarkozy lui aurait fait « des appels du pied » pour qu'elle revienne à l'UMP. « Il m'a félicité pour mon travail à l'Unesco. J'étais super contente parce que pendant des mois la majorité a expliqué que je ne mettais pas les pieds à l'Unesco, et puis Borloo se retire et le lendemain il explique que j'étais formidable à l'Unesco. C'est la politique : je ne m'habituerai jamais à ça. »
« Nadine Morano, le chic à la française ».
En Novembre 2009 Nadine Morano lui déclare : « Soit on se tait, soit on s'en va. »
« Nadine Morano : le chic à la française. » rétorque-t-elle ironiquement. Et Rama Yade continue de décrire sa relation avec son ancienne collègue du gouvernement : « C'est de l'acharnement depuis quatre ans. » « Pourquoi ? » « Je ne sais pas. Demandez-lui. Depuis quatre ans elle est au premier rang, dès qu'il y a un truc, pour décerner ses phrases. »
La journaliste demande à Rama Yade : « Nadine Morano dit : Si vous avez quitté l'UMP, c'est parce que vous n'avez pas obtenu ce que vous vouliez. [...]Vous vouliez un poste de secrétaire général UMP chargé de la cohésion sociale. » Réponse de Rama Yade : « Il ne s'agissait pas de poste. Il s'agissait d'idées. [Ils] ne disent pas la vérité. » « Je souhaite à Nadine Morano de ne jamais être en difficulté. A ce moment là elle se demandera où sont les amis pour la soutenir. »
L'Unesco, mais sans devoir de réserve
Commentaire sur son poste d'ambassadrice à l'Unesco : « Au début j'avais décliné le poste. Parce que mon père étant diplomate lui-même, je savais que quand on est diplomate il y a un devoir de réserve. Et moi je voulais continuer à m'exprimer, à faire de la politique. Claude Guéant m'a dit : tu pourras continuer à en faire et si ça ne va pas tu pourras partir. » « J'ai décidé par moi-même de quitter l'Unesco, à contrecœur parce que j'adorais cette organisation : c'était l'éducation, la culture, les droits de l'Homme, tout ce que j'aime, tout ce que je sais faire. Mais simplement tous les jours je me faisais taper dessus parce que je soutenais la démarche de Jean-Louis Borloo et à un moment c'est devenu insupportable parce que je ne pouvais plus faire mon travail. »
Jean-Louis Borloo
Extrait de l'interview du 8 Avril 2011 sur BFM TV, par Jean-Jacques Bourdin. A la question : « qui est pour vous le meilleur candidat de droite à l'élection de 2012, J-L. Borloo ou N.Sarkozy ? », elle botte en touche. A la question : « Allez-vous quitter l'UMP ? » Elle botte en touche également. Un manque de convictions ? « Je ne savais pas si il allait y aller. », commente-t-elle en riant. « Ce n'était pas une question d'idées ». « Dans mon agenda politique personnel, [la candidature de J-L. Borloo] n'était pas du tout prévue. »
Plus tard, le 27 Septembre 2011, elle fera une belle bourde sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus, en annonçant avant l'heure la candidature de J-L. Borloo, et en rappelant son surnom de « zozo ». Mais elle y affirme tout de même ses convictions : « Oui, j'y crois. Oui, j'ai envie qu'il soit au second tour de l'élection présidentielle. Oui, j'ai envie que les français votent pour lui et lui fassent confiance parce qu'il incarne quelque chose qui est anti-système, qui ressemble tellement pas aux autres que les conservateurs l'avaient qualifié de zozo pour l'exclure de la course de Matignon. Donc : oui les français ont le droit légitime de donner sa chance à quelqu'un qui a fait ses preuves sur le terrain, qui a des choses à dire, qui représente une nouvelle offre politique. »
La cause du désistement de Borloo de la course à la présidentielle ? « Je pense que la raison est à rechercher en son for intérieur. » « Je ne crois pas que ce soit des pressions [de l'Elysée] ». « C'est psychologique, c'est personnel. Il ne voulait pas y aller dans les conditions présentes. C'est quelqu'un qui a un esprit très « Grenelle » : il faut qu'il rassemble autour de lui avant de s'engager. Je crois que la raison psychologique et politique profonde c'était celle-là : il ne se sentait pas dans un contexte suffisamment de confiance, malgré la bonne volonté de ses amis, pour se dire « je peux y aller » en étant confortable. »
La Jeunesse ? Au gouvernement « personne ne veut travailler dessus. »
Pourquoi elle a travaillé sur la question de la Jeunesse au gouvernement : « C'est Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, qui m'avait dit : travaille sur les questions de jeunesse. » « C'est moi qui suis allé voir Bertrand : On me reprochait de jouer perso. Alors je suis allé voir le collectif pour apporter ma contribution, et là Xavier Bertrand me dit : et pourquoi pas la jeunesse ? Personne ne veut travailler dessus. Et puis c'est compliqué : les jeunes, tout ça... Donc j'y suis allé comme on envoie quelqu'un au casse pipe, pour le collectif, pour éviter les remarques de tel ou tel. »
Son départ de l'UMP
Quitter l'UMP a-t-il été un caprice de sa part comme le prétend le gouvernement ? « Quitter un parti est un acte tellement lourd que ça ne peut pas relever du caprice. C'est une différence sur le valeurs, c'est pas un simple désaccord avec Copé. »
Ses relations avec Xavier Bertrand et J-F. Copé : « La direction change (Copé remplace Bertrand) : j'ai proposé à J-F Copé de continuer ce que j'ai continué avec Xavier Bertrand en élargissant aux questions d'éducation et de cohésion sociale, il a pas voulu. […] Au même moment il préférait lancer le débat sur l'Islam, et promouvoir les députés d'une certaine droite. » La journaliste lui répond : « En clair, vous nous dites que c'est un problème politique et eux nous disent : Rama Yade elle est capricieuse. » « J'ai vu qu'il y avait une orientation stratégique qui avait été entamée avec le discours de Grenoble qui trouvait là son paroxysme, et j'en ai tiré les conséquences. »
Rachida Dati contre François Fillon : « ils se battent pour un fromage. »
Extrait d'une interview de Rachida Dati, sur Radio France le 23 Octobre 2011, à propos de la bataille qui l'oppose actuellement à François Fillon sur le thème des élections législatives : Rachida Dati déclare : « François Fillon c'est le premier ministre de la France. Bah moi je suis choquée qu'au lieu de s'occuper des français, de leurs difficultés, d'aller sur le terrain, et moi je suis une fois par semaine en France au nom de ma famille politique pour expliquer l'action du gouvernement, [le premier ministre] est en Corée, au Japon. C'est un premier ministre qui n'a jamais autant voyagé. C'est bien d'aller parler aux coréens, aux japonais, c'est mieux de s'occuper des français je crois, et surtout en ce moment. Moi je suis choquée qu'il soit plus préoccupé par son avenir personnel. Alors ce qui l'a conduit à vouloir se présenter aux législatives à Paris moi je vais vous le dire : […] il a dit qu'il allait être battu dans la Sarthe. […] Il a dit : je veux une circonscription sans électeurs et acquise à la droite […] ce qui est le mépris pour la démocratie et pour les électeurs. »
Commentaire de Rama Yade : « Il se battent tous les deux pour un fromage. Je trouve ça désespérant pour notre famille politique. […] Ces divisions-là auraient du sens si c'était la confrontation de deux projets, mais pas quand c'est des ambitions personnelles qui s'entrechoquent, surtout de la part de personnalités qui ne sont vraiment miséreuses. »
http://mathieu.zeugma.over-blog.com/
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