« Réforme » des retraites : Hollande le boutiquier

Traditionnellement vent debout contre tout projet de réforme d’un système de retraites pourtant au bord de l’implosion financière depuis des décennies, les socialistes au pouvoir doivent aujourd’hui affronter le mur de la réalité…
Dès le début de son mandat, le « président normal » a fait mine de tenir l’une de ses emblématiques promesses de campagne, le retour à la retraite à 60 ans. Dans les faits, la retraite à 60 ans n’est possible que pour les salariés ayant commencé à travailler jeunes et totalisant un nombre suffisant de trimestres cotisés (équivalents à plus de 40 années de travail) : autant dire que peu de personnes sont concrètement concernées…. Même si cela ne fait finalement qu’alourdir un peu plus le déficit des régimes de retraite.
Chez ces gens-là, on ne gouverne pas, M’sieur : on calcule…
En ce début d’année, le président de la République et son Premier ministre veulent profiter de l’actualité (guerre au Mali, mariage « pour tous ») afin de réformer subrepticement le financement des pensions. L’hypothèse de travail qui sera probablement retenue consiste en en un gel « temporaire » des prestations, qui ne seraient donc plus indexées sur l’inflation. Le pouvoir d’achat des seniors retraités en sera directement affecté. Moins susceptible d’exposer le président à l’ire des syndicats qu’un relèvement de l’âge de départ en retraite, cette réformette ne sera évidemment efficace qu’à la marge. Elle permet quoi qu’il en soit de constater que François Hollande persévère dans une stratégie mise en place dès son accession aux responsabilités. D’un côté, flatter l’électorat naturel de la gauche : les enseignants, avec le recrutement massif de professeurs ; les communautés ethniques (volonté d’attribuer le droit de vote aux étrangers) ; les communautés sexuelles (projet de loi sur la procréation médicalement assistée, en attendant la gestation pour autrui). De l’autre, mettre à l’écart ou surtaxer les catégories dont il sait qu’il n’a rien à attendre en termes de retombées de voix : ouvriers (aujourd’hui majoritairement ralliés aux idées frontistes) ; patrons (augmentation des prélèvements, sans distinction entre les prédateurs des multinationales et les artisans ou les patrons de PME) ; retraités.
Cet épisode parmi d’autres démontre qu’aucune des actions de ce président et de ce gouvernement n’est menée sans arrière-pensée. Plutôt qu’à l’intérêt général, ils se consacrent aux revendications catégorielles. Tout à leurs calculs de boutiquiers, les socialistes gardent le nez rivé à leurs dogmes, tandis qu’autour d’eux la France s’effondre… Hormis les patriotes, qui saura empêcher le désastre ?
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