Reims nous joue un très mauvais... Tours
Concernant la situation du Parti Socialiste, Benoît Hamon le résumait très bien dès hier : "La situation devient grave, voire dangereuse.".
Ce qui pourrait s’apparenter à une guerre des chefs cache une vision très différente sur la conception d’un outil de conquête politique tel que devrait l’être le Parti Socialiste. Les regroupements actuels ne se font plus sur des orientations programmatiques qui, de l’avis de tous les militants, sont extrêmement proches à l’exception de la question des alliances. Et encore, pour rappel, Martine Aubry a conclu un accord avec le Modem à Lille !
Les histoires d’amour finissent mal en général. Catherine Ringer ne croyait pas si bien dire sans savoir que cela pouvait concerner les socialistes français. Prémonitoire !
Ce fut tout d’abord le départ de Mélenchon. Plus inquiétant, celui de Franck Pupunat, ardent défenseur de l’excellente motion Utopia !
Jean-Pierre Mignard vient de porter le fer sur le terrain judiciaire concernant des irrégularités présumées dans la fédération du Nord. Prévisible ! Dans ce contexte, Benoît Hamon ne voit pas bien comment les artificiers en chefs de la Ségolénie pourraient travailler avec ceux-là même qu’ils taxent de tricherie. Pas faux.
Mais, imaginons un instant que Ségolène Royal ait emporté l’élection de vendredi de 42 voix. Que se serait-il passé ? La même chose que ce que nous vivons, bien évidemment. Arrêtons d’être hypocrites ! Dans nos sections, nous votons avec des boîtes à chaussure et des cartons de déménagement, même si le vote est, à quelques exceptions, organisé par des secrétaires de section qui ont le sens du respect des règles démocratiques.
Pour débloquer cette situation, il faut d’urgence refaire un vote en limitant les bureaux de vote afin de disposer des assesseurs des deux camps et du matériel électoral adéquat, notamment des urnes transparentes.
Evidemment, je suis, comme tous les socialistes, extrêmement tristes à voir cette guerre des chefs voulue au passage par les militants compte tenu du vote de vendredi.
Derrière, la division de ce Parti en 2 cache une division en 4 :
- ligne de gauche et volonté de réformer le Parti (Hamon)
- ligne d’alliance avec le Modem et volonté de réformer le Parti (Royal)
- ligne de gauche et volonté de ne rien changer, genre mollétiste (joker)
- ligne d’alliance avec le Modem et volonté de ne rien changer (joker)
Dur dur d’être socialiste ! Ne sommes-nous pas en train de revivre le congrès de Tours de 1920 ? En cas de scission, de nombreux militants seraient tentés de ne pas choisir. Passé de 225000 en 2007 à 125000 en 2008, cela signerait l’arrêt de mort politique du Parti Socialiste.
Crédit photos : Amazon
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