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Accueil du site > Actualités > Politique > Remaniement : et si c’était Larcher ?

Remaniement : et si c’était Larcher ?

20 mois avant la prochaine élection présidentielle, le Président de la République peut donner une nouvelle dynamique à son quinquennat en nommant à Matignon un homme capable d’impulser et de rassembler. Gérard Larcher est l’un des meilleurs candidats.

Depuis quelques semaines, les observateurs « éclairés » du monde politique tentent de prévoir le remaniement prévu à l’automne, annoncé par le Président de la République lui-même, durant l’été. Trois scénarii sont généralement évoqués. La première hypothèse est le maintien à son poste de l’actuel titulaire dont tout le monde s’accorde à penser qu’il n’a pas démérité ; pour différentes raisons. Le second concerne Jean-Louis Borloo. Le troisième est Michelle Alliot-Marie, dite MAM. Chaque solution présente avantages et inconvénients et nous n’y reviendrons pas : lesdits analystes s’y étant essayés avec plus ou moins de talent.

Nous sommes toutefois surpris que nos confrères pourtant si avides d’histoires à rebondissement n’aient pas échafaudé d’autres projets. Jean-François Copé est parfois évoqué, mais en creux, et il se murmure qu’il ne souhaite pas le poste tout en avouant – ce que tous concèdent – qu’il est impossible de refuser Matignon. D’autres hommes ou femmes pourraient être cités. Ce n’est pas le cas et c’est dommage.

Nous nous risquons ici à évoquer une autre possibilité, laquelle nous semble tout à fait possible, voire souhaitable : Gérard Larcher.

L’actuel troisième personnage de l’Etat*, Président du Sénat, est peu connu du grand public. Cela ne nous semble pourtant pas un handicap. Au contraire, nous y reviendrons.
Détaillons maintenant pourquoi nous croyons à cette possibilité.

C’est notre confrère Le Point qui a évoqué cette hypothèse voilà maintenant près de deux ans. A l’époque, les relations étaient –paraît-il – distendues entre M. Fillon et M. Sarkozy et l’on évoquait dès le printemps 2008 la possibilité d’un changement de Premier ministre. Parmi les pistes, outre celles déjà citées de M. Borloo et Mme Alliot-Marie, on évoquait le cas de M. Larcher, lequel venait de remettre un rapport sur l’hôpital au Président de la République, comme une carte dans les mains du Chef de l’Etat. Dans l’article on faisait dire à M. Fillon qu’il n’éprouvait aucune animosité contre M. Larcher car ce dernier était loyal et n’intriguerait pas contre l’actuel occupant du poste. Il est vrai que les deux se connaissent de longue date, se respectent et s’apprécient. Tous deux sont ce que l’on appelle des gaullistes sociaux et partagent de nombreuses convictions. On l’oublie mais l’une des plus grandes erreurs du Premier Ministre Dominique de Villepin a certainement été d’évincer François Fillon de son gouvernement, précipitant ce dernier dans les bras de Nicolas Sarkozy alors qu’il n’avait rien à y faire. Petites causes, grandes conséquences. C’était il y cinq ans. Un siècle, une éternité.

Un bilan unique

Un an plus tôt, M. Larcher avait refusé le poste de Ministre de l’Agriculture que lui proposait le président nouvellement élu. Il venait de quitter le Ministère du Travail avec un bilan très satisfaisant dans la baisse du chômage. D’aucuns diront qu’il s’agit de chance mais – comme nous l’ont appris certains de nos maîtres – la chance fait partie des qualités professionnelles. Embauché par Jean-Pierre Raffarin, confirmé par Dominique de Villepin, Gérard Larcher fût le discret et efficace ministre délégué au travail de Jean-Louis Borloo, à la tête d’un grand ministère social. « Je me lève quand il se couche » a-t-on pu mettre dans la bouche de M. Larcher, qui est effectivement connu pour être un bourreau de travail, dès 5 heures du matin.

Durant l’été 2007, M. Larcher était redevenu Sénateur, ce qu’il était depuis 1987, plus jeune sénateur de France à l’époque. On l’annonçait partout de Bercy à Zanzibar, dans la perspective – encore une – d’un prochain remaniement. Lui s’en fichait. Il n’avait qu’une idée : la présidence du Sénat. Pfff avaient murmuré quelques observateurs. Il ne devait pas faire le poids contre l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, celui-là même qui lui avait donné un poste au gouvernement. Pour en avoir discuté à l’époque, nous n’étions pas majoritaires à croire en ses chances. Le résultat fût plus que sans équivoque. Nous n’avons pas souvenir d’avoir vu M. Raffarin aussi sonné tellement la claque était rude. En dépit de la candidature d’un troisième, M. Marini, M. Larcher fût désigné au premier tour par le groupe UMP. L’élection au perchoir, une semaine après, fût une formalité. Depuis le 1er octobre 2008 M. Larcher préside donc le Sénat français.

Depuis son élection, M. Larcher a pris de nombreuses décisions symboliques. Il a été le premier à faire baisser ses émoluments ainsi que ceux des principaux responsables (questeurs …). Il a engagé divers audits visant à la transparence totale des comptes de l’institution qu’il préside. Il a mis en place une commission de déontologie présidée par le Sénateur Badinter et nous pourrions multiplier les exemples à loisir.

Un excellent nageur

Mais revenons à la politique. M. Larcher ne dispose pas d’une majorité absolue au Sénat. Cela l’oblige à composer avec les centristes. C’est ainsi que nous avons le Sénateur Mercier, ex-trésorier du Modem, au Gouvernement. C’est ainsi que le Sénateur About, président de la Commission des Affaires Sociales, était encore récemment proche du Modem sans jamais y avoir appartenu. Depuis il soutient des candidats de l’UMP. Est-il UMP ? Non. Les sénateurs sont extrêmement jaloux de leur indépendance et c’est sachant cela que M. Larcher a gagné. Il ménage donc les susceptibilités. Il sait donc s’opposer au gouvernement, dans son intérêt, dans l’intérêt de la maison qu’il préside. Et les sénateurs – y compris de l’opposition – lui en sont gré.

De la droite de l’UMP à la gauche du modem, M. Larcher sait rassembler. Par nature, par conviction, par intérêt personnel ou politique ou les quatre à la fois. C’est pour cela que nous pensons qu’il peut être le prochain Premier ministre, capable de constituer un gouvernement de rassemblement, intégrant des poids lourds politiques de divers horizons : centristes, gaullistes, libéraux lesquels sauront travailler ensemble sous la conduite d’un homme qui saura composer – comme il a déjà su le faire au Sénat – avec la personnalité et le tempérament du Président de la République

Nous pensons que la Droite française se trouve à un grand moment de désespérance grâce et à cause de l’actuel locataire de l’Elysée. Nous n’avons plus une droite mais des droites. Et plus personne, sauf quelques thuriféraires, ne se reconnaît dans la politique du Chef de l’Etat. Lequel apparaît décontenancé. Le papier de Marianne sur le Voyou de la République a fait d’énormes dégâts. Pas pour le papier, qui était bon, mais pour le titre qui était génial. Tout le monde s’est démené – M. Larcher inclus – pour ramer contre le courant. Mais c’était peine perdue. Dans toutes les familles de France – de première ou de millième génération – on demande à ses enfants ne pas se conduire comme un voyou. Et le Président l’a fait. Et ce n’est pas seulement un écart de langage comme les autres fois, mais un comportement. Et le peuple le sait, le sent. Et tout le monde le dit. Et cela fait mal.
Si l’on ajoute les tergiversations du ministre à tête d’honnête homme dont les déboires vont reprendre aussi régulièrement qu’un épisode de la Star Academy, on peut légitimement être inquiet de la suite des événements

Les raisons de cette désaffection sont nombreuses mais tiennent surtout en la personnalisation excessive et assumée des décisions par M. Sarkozy. M. Fillon apparaît encore et toujours comme un « collaborateur », qui affiche désormais sa distance en ne portant pas de cravate à une réunion durant les vacances et se montrant fort discret ces derniers temps, en particulier sur les sujets qui fâchent. Oserions-nous écrire que M. Fillon n’en a plus rien à faire ? Que sa rébellion vestimentaire est une rébellion politique. Possible. Mais faiblard, pour ne pas dire insignifiant.

Dans ces conditions, le remplacement de M. Fillon, qui continue à caracoler dans les sondages, par une personne appartenant au gouvernement depuis près de 10 ans (C’est le cas de M. Borloo et de Mme Alliot-Marie) risque d’être un coup d’épée dans l’eau aux yeux de l’opinion. Ajoutons qu’il nous semble que ni l’un ni l’autre n’ont un poids politique suffisant pour pouvoir composer avec le Chef de l’Etat, le Parlement et l’opinion.

S’il est très connu du monde politique, M. Larcher l’est peu du Grand public. De notre point de vue, il s’agit d’un avantage. Nous sommes certains que les Français apprécieront rapidement un homme au physique massif, rassurant, d’une grande finesse intellectuelle, doté d’un solide bon sens et de pas mal d’humour.

Nous pensons que ce choix pourrait s’avérer extrêmement payant pour l’actuelle majorité dans la perspective d’une nouvelle candidature de M. Sarkozy. Mais plus encore nous pensons que le gouvernement que pourrait constituer M. Larcher pourrait rendre de grands services à la nation à partir de quelques réformes justes, ciblées et à l’efficacité immédiate dans les domaines économiques, sociaux comme dans celui de la sécurité, un thème si prisé par le Chef de l’Etat.

*Le Président du Sénat est souvent présenté comme le deuxième personnage de l’Etat car il remplace le Président de la République en cas de vacance du pouvoir (démission, décès, incapacité ….). Toutefois ses pouvoirs ne sont pas aussi complets que le Président élu : Il ne préside pas le Conseil des ministres et ne peux pas proposer un référendum ou dissoudre l’Assemblée Nationale, notamment. Mais ce pouvoir putatif a fait que le Président du Sénat est devenu dans l’imaginaire collectif le second personnage de l’Etat. De notre point de vue, ce n’est pas exact. Le second personnage de l’Etat est le Premier Ministre, lequel dirige le Gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation selon l’article 20 de la constitution.


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4 réactions à cet article    


  • morice morice 28 août 2010 11:29

    ah ah ah : s’il les choisit au poids, il y une chance, mais que celle-là.




    Le Président du Sénat est souvent présenté comme le deuxième personnage de l’Etat 

    C’EST le deuxième par la CONSTITUTION. 

    mais on ne fait pas une équipe avec un capitaine remplaçant....

    • morice morice 28 août 2010 11:30

      S’il est très connu du monde politique, M. Larcher l’est peu du Grand public. De notre point de vue, il s’agit d’un avantage. 


      euh vous êtes sûr ? Fillon était déjà translucide, on passe au transparent là

      votre Larcher c’est l’histoire nordiste de Deconninck..

      • zototo 28 août 2010 17:05

        Mais ou est l’intérêt de cet article ?


        On s’en cogne de Larcher...

        La seule chose qu’on attend, c’est que la justice fasse son travail et que sarko disparaisse du monde publique...

        • etiennegabriel 29 août 2010 22:01

          Et si c’était un pas con ??????

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Esteban

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