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Accueil du site > Actualités > Politique > Rentrée politique 2008 : premier bilan

Rentrée politique 2008 : premier bilan

Cette fin d’été 2008 aurait pu être tranquille d’un point de vue politique : les élections municipales sont digérées, les prochaines échéances (européennes) sont encore loin, les sénatoriales se résument à combat interne à l’UMP, et majorité et opposition ont généralement pris à ce stade leur rythme de croisière. Il n’en a rien été. Une série d’événements est ainsi venue bouleverser la série d’universités d’été des partis politiques, au point de préfigurer une reconfiguration en profondeur du paysage politique français. Petit résumé à la mode du Point :

En baisse

Le Parti socialiste
Le premier parti d’opposition n’en finit pas de se déchirer et de désespérer militants et électeurs. Sauvé de la faillite (politique) par une gaffe de Jean-Louis Borloo entre les deux tours des municipales, qui lui avait permis de remporter de nombreuses villes et cantons, le PS est aussitôt retombé dans son péché mignon : étaler ses querelles internes sur la place publique. De rebondissements en traîtrises, de combinaisons en déclarations, le Parti socialiste s’autodétruit à petit feu. Circonstance aggravante, piloté par un François Hollande désireux de conserver son influence, il a choisi de prolonger l’agonie le plus longtemps possible, en fixant à novembre 2008 son congrès national et la désignation de son prochain premier secrétaire. A la délectation de tous les journalistes présents et de ses adversaires politiques, le PS a donc montré lors de son université d’été un extraordinaire spectacle de division. Tous coupables donc, puisque les ténors du PS savaient pertinemment comment les médias couvriraient leurs divisions et se sont servis des journalistes pour se torpiller mutuellement. Pire, ces divisions ont non seulement occulté les travaux de réflexions sur le projet du PS, mais ont aussi empêché ses responsables de réagir aux problèmes des Français et à l’actualité pourtant riche de cet été. Inaudible et divisé, le Parti socialiste traverse une crise grave à laquelle on ne voit pas de solution immédiate. Selon toute probabilité, aucun leader n’obtiendra de majorité claire à son prochain congrès, malgré la prise de recul de Ségolène Royal, consciente de son retard dans cette compétition. Cela devrait déboucher une fois de plus sur un consensus mou entre tenants des vieilles alliances à gauche et partisans de l’ouverture au centre. Faute de trancher sur sa ligne politique, le prochain leader demeurera prisonnier des luttes intestines qui étouffent un Parti socialiste ayant perdu près de la moitié de ses militants en un an.

Le Front national
Plombé par ses difficultés financières issues de ses mauvais scores aux élections législatives puis municipales, le parti de Jean-Marie Le Pen se débat aussi dans une lutte de succession de plus en plus ouverte. Faute d’avoir préparé l’avenir, le leader vieillissant du FN se retrouve en position délicate : sa volonté d’imposer sa fille comme successeur est contestée par des cadres et militants minés par les défaites, qui mettent justement en cause sa stratégie politique. Avec moins de moyens, une ligne politique vacillante, un électorat désabusé et largement récupéré par Nicolas Sarkozy, le Front national est redevenu inaudible alors que son fonds de commerce, l’immigration, n’est plus une priorité pour des Français principalement concernés par leur pouvoir d’achat. Or, en matière économique, le Front national n’a jamais su proposer de politique alternative crédible auprès des électeurs. Faute d’avoir permis l’émergence d’un nouveau leader charismatique, le FN pourrait bien continuer à s’enfoncer dans la marginalisation.

Le Parti communiste
Le vieux parti d’extrême gauche n’en finit pas de mourir. Et les quelques centaines de militants présents lors de son université d’été à Vieux-Boucau n’ont guère eu de raisons de retrouver l’espoir. Faute d’avoir su renier à temps son héritage totalitaire, le Parti communiste français est devenu un vieux rafiot qui sombre par mer calme, sans capitaine ni équipage, dans l’indifférence générale. Prisonnier de ses structures et de son dogme archaïque, et dépourvu de leader charismatique, le PC n’a pas su prendre l’une des vagues porteuses de la nouvelle gauche (altermondialisme, économie sociale, etc.). Paralysé par le désir de protéger ses élus restants, il s’est retrouvé enfermé dans une alliance sans espoir avec le Parti socialiste et ainsi privé de liberté de parole. En voulant « changer sans se perdre » (le mot d’ordre de cette dernière université d’été), le PC n’a pas su changer et s’est donc perdu. Sauf miracle, on ne voit pas comment il pourrait renaître, tant l’espace politique lui est devenu petit, et ce n’est pas la récente tentative de renouer avec la gauche plurielle qui lui redonnera du crédit.

Le Nouveau Centre
Avec 15 % d’opinion favorable (dernier sondage TNS-Sofres), le parti d’Hervé Morin continue de souffrir d’un triple handicap. D’abord, comme le reconnaît son président, du sceau de « traître » imprimé au fer rouge dès sa naissance sur le front de ses leaders. Ceux-ci avaient déserté François Bayrou dès le lundi de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, pour conserver leur poste. Ensuite, de son absence totale d’autonomie vis-à-vis de l’UMP. Ceci rend le Nouveau Centre transparent aux yeux de l’électeur, qui a tendance à préférer l’original à la copie. Enfin, de ne pas avoir su rassembler les anciens de l’UDF hostiles à François Bayrou. Ces derniers s’éparpillent dans de multiples groupuscules, ce qui rend le Nouveau Centre inutile aux yeux mêmes de ses alliés UMP. Certes, Hervé Morin a bien tenté d’exister lors de son université d’été, qui réunissait quelques centaines de sympathisants en un lieu proche de l’université du MoDem. En portant une modeste attaque contre le fichier Edvige, il a essayé de suivre le mouvement de contestation très puissant né dans l’opinion. La réponse cinglante de l’UMP a démontré le poids insignifiant de ce parti mort-né. Enfin, la tentative de rapprochement de son leader avec les libéraux de l’UMP a définitivement terni l’image sociale que le Nouveau Centre tentait d’entretenir et créé une fracture au sein même de ce petit parti. Créé pour des raisons électoralistes, mais dépourvu de doctrine, le Nouveau Centre n’a pour avenir que celui des partis radicaux, de gauche comme de droite.

Stable

L’UMP
Faisant suite à une université d’été socialiste marquée par les divisions de ses chefs, le « campus » de l‘UMP avait pour seul mot d’ordre la consigne venue de l’Élysée : pas de vagues. Malgré les nombreuses rivalités internes qui agitent le parti majoritaire (lutte pour la place de secrétaire général, pour le leadership aux régionales en Île-de-France, pour la présidence du Sénat…), celui-ci a réussi à maintenir devant les caméras une image cohérente. Même si personne ne fut dupe, cette unité de façade a permis aux responsables UMP de se gausser des socialistes à peu de frais. Pour autant, les difficultés demeurent. Ainsi, le petit rebond de popularité de l’exécutif pendant l’été, obtenu grâce à la politique extérieure, n’occultera pas longtemps les difficultés du moment. Le rapide rétropédalage au sujet du fichier Edvige démontre cette fragilité vis-à-vis d’une opinion publique désabusée. Et la discussion sur le financement du RSA risque de réveiller les clivages de plus en plus nombreux au sein de l’UMP, et de favoriser, comme au PS, la chute vertigineuse du nombre de ses adhérents. Plus grave, ce colosse aux pieds d’argile est miné par la crise économique, qui démontre la futilité des déclarations volontaristes, mais hasardeuses, de son chef. L’UMP a donc gagné un répit en affichant cet été un semblant de cohérence, mais le plus dur est encore à venir.

En hausse

Les Verts
Après des années de divisions et de guerre des chefs, l’été 2008 a enfin vu le parti écologique se rassembler autour de Daniel Cohn-Bendit pour les élections européennes. Mieux, ce dernier a réussi à faire taire un instant les différences profondes qui séparent ses acteurs et agglomérer autour de lui la galaxie écologiste, de José Bové à Nicolas Hulot. Dernière bonne nouvelle, le débauchage annoncé d’Eva Joly, qui semble avoir reçu l’assurance d’une meilleure place sur une liste verte qu’au MoDem. Ainsi unis, les Verts pourraient faire leur retour au premier plan lors des prochaines élections de juin 2009. Néanmoins, tout est loin d’être réglé dans ce parti complexe et les vieux démons ne sont jamais bien loin. Ainsi, la présence de la secrétaire nationale des Verts à une réunion avec François Hollande et Marie-George Buffet afin de ressusciter la « gauche plurielle » risque bien de raviver le clivage entre antilibéraux et modérés. L’avenir de cette union provisoire des écologistes dépend donc largement des talents de persuasion de Daniel Cohn-Bendit et risque bien de ne durer que l’espace de la campagne européenne.

Le NPA
Tiré par la popularité personnelle de son leader, Olivier Besancenot, et aidé par les divisions du Parti socialiste, le Nouveau Parti anticapitaliste (nom provisoire donné au parti dérivé de l’ancienne LCR) a le vent en poupe. Il parvient en effet à cristalliser un mécontentement populaire attisé par une situation économique désastreuse et à apparaître comme le seul parti de gauche luttant frontalement contre la politique économique du gouvernement. Certes, le projet de société du NPA est loin d’entraîner l’adhésion de ses supporteurs, mais ce parti révolutionnaire a parfaitement su adapter son discours pour occuper une place laissée vacante par la gauche traditionnelle. Autre élément favorable, le NPA profite de la faiblesse des syndicats français, très divisés, pour prendre un rôle majeur dans le soutien aux revendications des salariés les plus défavorisés. Seul bémol, ce nouveau parti n’a pas su rassembler au-delà de l’ancienne LCR, malgré le ralliement timide de Clémentine Autain. Or, le rassemblement de la gauche radicale constitue un élément déterminant pour un succès électoral aux prochaines élections européennes.

Le MoDem
François Bayrou et le Mouvement Démocrate sont les grands gagnants de cette rentrée politique. Premier élément favorable, le nouveau parti démocrate semble avoir réussi sa mue et sa structuration interne. Malgré le départ de nombreux anciens élus UDF, le MoDem s’installe durablement dans le paysage politique français et semble avoir réussi à conserver une part importante de ses militants, comme en témoigne l’affluence lors de son université d’été. Autre circonstance positive, l’absence de toute alternative crédible au centre, faute de leader et de projet politique original, qui permet au MoDem de revendiquer seul l’étiquette de centriste. Enfin et surtout, l’habilité politique de son leader, qui a su identifier le premier les erreurs du gouvernement, et frapper là où cela fait mal : Edvige, RSA, affaire Tapie, erreur stratégique vis-à-vis de la Russie, créations de taxes nouvelles… En réagissant brillamment avant un Parti socialiste à la dérive, François Bayrou a réussi l’exploit de s’imposer dans les médias comme premier opposant au sarkozysme, malgré les relations toujours conflictuelles qu’il entretient avec l’audiovisuel en France. Mieux, il a contraint les autres leaders politiques à se situer par rapport à lui et à ses positions, se resituant ainsi au cœur du débat politique. Sans jeu de mot, le Mouvement Démocrate peut voir l’avenir en rose, les prochaines échéances électorales lui étant a priori plus favorables en raison des scrutins proportionnels. Reste à François Bayrou deux défis : proposer un projet alternatif cohérent, et attirer auprès de lui des personnalités au-delà de son parti. En ce qui concerne la première condition, il a lancé une série de pistes intéressantes lors de son discours de clôture de son université d’été, qui forment un socle idéologique intéressant. La seconde dépendra bien sûr de l’évolution du Parti socialiste d’un côté et de la popularité de l’exécutif de l’autre, mais les circonstances semblent infiniment plus favorables qu’en 2007.


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22 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 16 septembre 2008 11:47

    Les Verts en hausse après le mercato des têtes de liste, bonne pioche avec Eva Joly
    France 2 en hausse, bon recrutement, Julien Courbet
    Le PS en baisse, comme TF1 qui a mis Laurence Ferrari en tête de liste pour les Jitéennes de 2008
    Quoique, France 2, c’est plutôt stable, Drucker et Sébastien


    • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 14:48

      PS : Le mollusque parti, Martine et Bertrand se bousculent au portillon. Lequel de ces deux personnalités psycho-rigides l’emportera ? Moi, le PS me fait rêver... smiley


      • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 14:52

        "Laquelle...".
        La timidité d’Hervé Morin lors de sa crise de rébellitude fait sourire. Petite voix fluette parlant avec crainte à l’idée de la remise au pas du patron...


      • Mescalina Mescalina 17 septembre 2008 09:49

        Salut TAVERNE, vous m’avez bien fait rire, et je partage votre avis, le PS est un appareil mou, et le NC une bonne grosse blague.

        A QUAND UN ARTICLE SUR LE JOLI REVIREMENT DE ROYAL CONCERNANT LA PRESIDENCE DU PARTI ?????

        C’est marrant ça, soit tout le monde s’en fout, la trouve ridicule... Je ne sais pas moi, aucun article ne vient relever ses multiples gaffes, erreurs de com, discours affligeant (dans la catégorie des psycho-rigides le balais bien enfoncé dans le derrrière, elle est à égalité avec Delanoé)...

        Y’a pourtant de la matière pour pondre des articles bien rigolos, qui changeraient des têtes de turcs habituelles (USA, NS, UMP, Libéralisme, Capitalisme, Marché financier, Bernard Tapie.........). Ces derniers sont HAUTEMENT moins rigolos que Madame la Présidente de Poitou Charentes... IoI

        Ca doit être ça, tout le monde s’en fout...


      • LE CHAT LE CHAT 16 septembre 2008 15:02

        bien posé , on vera la redistribution des cartes avec la proportionelle ! que pèsent ils parmis les votants ?
        Car le premier parti de France lui aussi en augmentation , c’est celui des abstentionistes , conscients de l’inutilité de voter comme on l’a vu avec le referendum revenu par la petite porte au mépris des électeurs !


        • chmoll chmoll 16 septembre 2008 15:58

          d’un coté i a des gus qui doivent prendre des décisions,mais ne savent pas lesquelles,plutot en sont imcapable,d’l’autre une opposition qui s’oppose à elle mème,coup dans l’dos ,balle dans l’pied

          pendant s’temps là 68 millions d’individu (es) s’gratte la tète pour survivre


          • Yohan Yohan 16 septembre 2008 18:43

            Bonne synthèse
            Mais, avec tout cela où va-t-on ? Nul ne le sait


            • Forest Ent Forest Ent 16 septembre 2008 18:49

              A part le coup de brosse sur le modem, pour lequel toute ressemblance avec un parti existant serait une coïncidence, le reste est factuel.

              Tout ce monde s’agite dans la perspective de 2012. Il se passera beaucoup de choses d’ici là.


              • Tintin Tintin 16 septembre 2008 19:24

                Je vois mal comment le PS pourra resister à la montée en puissance simultanée de l’extrême gauche et du centre. AMHA, il ne pourra pas. La scission qui ne s’est pas faite au sein du parti se fera tout naturellement dans l’opinion, et 2012 viendra sceller cette nouvelle donne politique.


                • ZEN ZEN 16 septembre 2008 19:31

                  "Enfin et surtout, l’habilité politique de son leader, qui a su identifier le premier les erreurs du gouvernement, et frapper là où cela fait mal : Edvige, RSA, affaire Tapie, erreur stratégique vis-à-vis de la Russie, créations de taxes nouvelles…"

                  Tout cela pour exister politiquement. ; ça ne mange pas de pain...


                  • Voltaire Voltaire 16 septembre 2008 20:52

                    Plus simplement, il me semble qu’ici un responsable politique a fait son travail, tandis que d’autres étaient à la pêche. Cela ne mérite pas un médaille, mais pas non plus des sarcasmes.

                    Il est aussi intéressant de contater dans les quelques commentaires précédents que les succès politiques des Verts et du NPA ne suscitent aucune réaction, tandis que ceux du MoDem sont plus largement commentés. D’une certaine manière, cela confirme la réussite de ce parti encore modeste à occuper le devant de la scène et à focaliser l’attention.


                  • herve33 16 septembre 2008 21:59

                    Comme le pense Forest Ent , en 2012 , la crise actuelle et future aura des conséquences qui ébranleront sévèrement les forteresses politiques . Les socialistes seront sans doute morts pour avoir été trop tendre avec les dérives du néo-capitalisme et surtout certains dirigeants du PS incarnent ce qu’il y a de pire en politique , leurs ambitions personnelles dépassent leurs propres convictions , et n’importe quel éléphant PS est prêt à participer à un gouvernement qui est à l’opposé de leur idée . Pur arrivisme ... 

                    Inutile de dire que les grands gagnants seront ceux qui mettent le sens du devoir au service du peuple au lieu de l’oligarchie financière . 

                    A moins d’un coup d’état médiatique , avec un bilan aussi désastreux , Sarko ne pourra se faire réélire face à un politicien intègre comme Bayrou .


                    • Thierry LEITZ 17 septembre 2008 00:02

                      D’un point de vue démocratique, c’est à dire dans l’intérêt objectif du plus grand nombre, un parti comme l’Ump n’aurait pas du remporter les élections en 2007, mais ni en 2002 voire non plus en 1995.

                      C’est la sympathie de JC et son discours sur la fracture sociale qui a fait gagner la droite en 95.
                      C’est l’éviction de LJ grâce à la surmédiatisation des pb de délinquence qui l’a fait gagner en 2002.
                      C’est le ronflement médiatique qui à survalorisé NS tout en dénigrant ses rivaux en 2007 sur fond de grogne sur le pouvoir d’achat liée à la hausse des coûts du logement et du pétrole.

                      Qu’est-ce l’UMP va pouvoir nous sortir pour gagner en 2012 ?

                      Ah oui, tiens, pourquoi pas une bonne guerre ! La solidarité, quel ennui, mais...le nationalisme, voilà ce qu’il faut pour unir (ces veaux), et leur montrer un ennemi contre qui se battre en oubliant tout le reste !

                      A moins que, tout occupés à la consolidation de leurs privilèges, la classe dirigeante ne refasse confiance aux médias complaisants pour apprendre au peuple à bien penser, comme ils s’y emploient depuis quelques temps... Et que, ô miracle, le peuple ne se laisse plus avoir !


                      • Matéo34 Matéo34 17 septembre 2008 01:01

                        @ L’auteur.

                        Bonjour,

                        J’ai hésité longtemps mais j’ai plussé... C’est les clichés nombreux qui m’ont fait hésité et puis j’ai répondu à la question...

                        Pas totalement en desaccord sur le fond, c’est bien écrit... Mais franchement, les clichés sur le PCF, va falloir arreter un jour. C’est pas le parti d’avant, certes ; il loue deux étages de l’immeuble du colonel Fabien, j’en conviens. Mais c’est un parti qui fait des propositions comme les autres. On peut ne pas être d’accord (quoique, apparament cela ne genait pas le MoDem à Arles et voir les autres qui rejoigner des majorités de gauche) mais enfin... suffit de faire un tour sur le site pour les voir.

                        Je veux bien que le PCF soit mort, m’expliquez moi une chose : comment un parti qui a aux alentours de 17 000 élus locaux, qui constitue la majorité au sein du groupe GDR à l’AN, qui a un groupe au Sénat, qui a perdu des communes mais qui en a gagné (Vierzon et autres), idem pour les départements est un parti mort, alors qu’un parti qui à 2 500 élus locaux, deux députés est pétant de santé...

                        Le score de Bayrou peut être une totale illusion. Son existence dépend surtout de se qui va se passer au PS et les présidentielles de 2012 sont tellement loin....

                        M. De Voltaire, je vous connais plus d’esprit critique. J’ai l’impression de lire la vision décrite ici : http://www.acrimed.org/article2964.html ou encore ici : http://www.acrimed.org/artcile2365.html

                        Bonne continuation.

                        Matéo 34


                        • Voltaire Voltaire 17 septembre 2008 07:52

                          Merci pour vos commentaires. J’ai tenté de faire une analyse synthétique de ma vision de la rentrée politique en fonction des évènement, sans y incorporer d’opinion critique personnelle. Dans ce dernier cas, j’aurais alors placé ce texte en Tribune Libre.

                          En ce qui concerne le Parti Communiste, il me semble objectivement que ce parti est sur un déclin irréversible : ces élus n’apportent pas de solution électorale ou de projet politique original. D’autres partis ont subit le même sort et conservent des élus, par habileté politique (les partis radicaux notamment), mais ne dépassent 1-2% de voix au niveau national. cea ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’excellent élus ou militants au niveau local, mais d’un point de vue national, ce parti ne propose plus de projet sociétal original et convainquant pour l’électeur. Et je ne vois pas de leader au PC capable de redresser la barre, les rénovateurs sont systématiquement etouffés par l’appareil interne.

                          Pour le MoDem, je partage assez largement votre avis : l’habilité poitique de son leader est incontestable mais son sort dépend largement du PS et de l’UMP. Force est de constater néanmoins qu’il a réussit remarquablement cette rentrée.


                        • Matéo34 Matéo34 17 septembre 2008 11:46

                          Voltaire,

                          Merci de votre réponse.

                          Cela ne vous étonnera pas si je ne suis pas d’accord avec vous.

                          Sur les scores électoraux, a première vue la comparaison avec les radicaux semblent juste mais il y a quand meme une objection : la LCR a fait des scores sans renier son nom, et meme avec le NPA, elle reste très axée sur les fondamentaux. Cela ne l’empeche pas de grimper car il ya un effet "d’aubaine" pour porter la crise sociale et économique que nous traversons (comme le PCF le porté avant mais pas seulement, voire l’article de Marianne sur la culture cette semaine) mais la majorité des électeurs du NPA se reportent sur le candidat de gauche au deuxième tour le mieux placé (et cela malgré toute les sorties que fait Besancenot sur le PS, on l’oublie souvent)... Les thèmes qui étaient portés par les Radicaux ont été absorbés par les autres partis (le système électoral a changé), d’ou le manque d’espace politique. Là, nous sommes dans une autre situation.

                          Après, nous avons une démarche plus longue et non une simple rentrée politique : il y eu une conférence nationale où toutes les questions furent abordées, y compris l’abandon ou non du nom du parti (décembre 2007), trois rencontres nationales sur des thèmes centraux (le monde d’aujourd’hui, qu’est ce que le communisme aujourd’hui, l’organisation), l’université d’été, la fete de l’Huma. Lors de tous ces évènements, c’est pas "l’appareil" qui a isolé les refondateurs, c’est les militants eux meme qui ont choisi de garder le nom, de refonder le projet, etc... dans un sens qui n’est pas celui des refondateurs.

                          Mais delà de la défense des chapelles et des personnes, le principal problème que me pose votre article, c’est qu’il participe a ce que j’ai donné comme lien ci-dessus. La question s’est comment redonner une place centrale au débat d’idées en lieu et place des querelles de personnes au sein de notre République ainsi que de l’UE... A défaut, les partis et les idées politiques disparaitront de leurs roles dans notre construction nationale. Et comment cela s’appelle une démocratie quand il n’y a pas de différenciation politique ?

                          Bref, en politique il n’y a point de sauveur supreme.

                          bien à vous.

                          Matéo 34


                        • Voltaire Voltaire 18 septembre 2008 08:03

                          Vous avez parfaitement raison de souligner que, dans l’ensemble ; les partis politiques, y compris le PC, tiennet lors de leurs universités d’été des débat de fond souvent passionants. Débats, comme le souligne Acrimed, qui ne sont jamais rapportés dans la presse. Mais, cela, les politiques le savent. Quand ils donnent le spectacle de leurs divisions en public, ils savent que seules ces divisions seront reprises, et non leurs débats.

                          Mon analyse était une revue de l’état de santé des partis politiques en cette rentrée, et non de leur projet sociétal. Vous avez raison de penser que ce second élément est le plus important mais, dans notre société, la forme est nécessaire pour porter le fond (et même souvent, elle se substitue au fond).

                          J’espère avoir l’occasion de revenir aussi prochainement sur l’évolution de l’idéologie des principaux partis politiques français, car le bouleversement du paysage politique français s’accompagne aussi, fort heureusement, de changements idéologiques profonds.


                        • Algunet 17 septembre 2008 09:20

                          Voltaire, votre vision n’est que votre réalité des faits, voici la mienne :

                          L’UMP stable, c’est normal, c’est la référence qui ne fait pas trop de vagues.

                          Le Modem n’existe que par la personne de Bayrou qui lui n’existe que par le fait que le PS se déchire et quelques ni-ni.

                          Les verts pour une fois et une seule ne se sont pas entre-tués, cela suffit-il pour en faire un parti qui monte ?

                          Quant au parti anticapitaliste de Besancenot, il est le seul qui progresse et ce pour 3 raisons : C’est un parti qui vient de naître, il a le PS qui se déchire à sa droite et à sa gauche les mouvements alter et autres extrêmes qui s’effritent durablement.. 
                           


                          • Voltaire Voltaire 18 septembre 2008 08:04

                            Je ne vois guère de différences entre votre analyse et la mienne...


                          • grangeoisi grangeoisi 17 septembre 2008 10:17

                            On est mort de rire en lisant ce constat.On pouvait faire plus court et dire que le modem était le parti que l’on préférait.

                            Agoravox support publicitaire du modem.

                            N’oubliez pas de scanner les dédicaces du François les Taverne et Voltaire et de joindre ces précieux encouragements à vos articles, au moins tout le monde en profitera.


                            • John McLane John McLane 17 septembre 2008 11:18

                              Je suis moi aussi mort de rire. Nous annoncer très sérieusement que le Modem est le grand vainqueur de cette rentrée politique, est une grosse plaisanterie à laquelle les muscles zygomatiques peuvent difficilement résister. Le pire, c’est que l’auteur de ladite plaisanterie se fait appeler Voltaire. Quelle ironie quand on sait que le vrai Voltaire et François Bayrou constituent deux opposés intellectuels absolus : d’un coté la pensée en alerte, la prise de risques permanente, la clarté de la démonstration au service d’idées fortes, de l’autre la pensée sclérosée, l’opportunisme pur et dur et l’illisibilité totale au service d’idées... euh... quelles idées, au juste ?


                            • John McLane John McLane 17 septembre 2008 11:53

                              Et encore, je ne parle pas des convictions religieuses des deux hommes. Car entre le déiste anticlérical qu’était Voltaire et le bigot Bayrou plus proche de Boutin ou de De Villiers que d’un quelconque philosophe des Lumières posant les bases de la laïcité, il y a tout un monde...

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