Rétablir la souveraineté parlementaire
Claude Goasguen, député UMP, a dénoncé hier dans un entretien fracassant au Journal du dimanche, le comportement de l’exécutif, son mépris des parlementaires, engendrant de surcroît un grand cafouillage gouvernemental suite à des annonces sur des sujets non préalablement débattus comme la carte de famille nombreuse. Jusqu’à présent ce sujet était plutôt l’apanage de François Bayrou. Bravo à Claude Goasguen ! Va-t-il devoir présenter des excuses publiques, à l’instar de Nathalie Kosciusko-Morizet ?
Voici en substance ce qu’il a dit :
"Depuis l’élection présidentielle, la vie politique se résume à un face-à-face entre l’Elysée et l’opinion. Or, si cela a bien fonctionné quand le président caracolait dans les sondages, on voit aujourd’hui que ce n’est pas la bonne méthode", accuse M. Goasguen.
A propos du cafouillage gouvernemental sur la carte famille nombreuse, il déclare que "si l’Assemblée avait été consultée sur les mesures d’économie, les députés auraient pu signaler que celle sur la carte famille nombreuse allait déclencher des controverses".
"Le mieux aurait été d’en discuter avant", ajoute-t-il.
Le député prévoit de "nouveaux couacs", et prévient qu’il faut "faire de la pédagogie, et non balancer les mesures les unes après les autres comme un bombardement".
"Les députés ne veulent plus être traités comme de simples bulletins de vote. De plus, beaucoup ont le sentiment que le volontarisme de Sarkozy s’étiole", ajoute-t-il.
"Les ministres ont acté que le Parlement n’avait plus de pouvoir. Ils assistent de moins en moins aux séances, ne répondent plus à nos questions, et vont chercher le satisfecit auprès du président. On ne les voit que lorsqu’ils arrivent avec des projets, en général assez mal ficelés, dont on a appris l’existence dans la presse. C’est insupportable", ajoute-t-il.
"Le quinquennat a déséquilibré la Ve République. Il est urgent de réformer les institutions et de rétablir la souveraineté parlementaire", dit-il.
Il se trouve que la réforme des institutions doit être débattue pour un vote prévu en juillet. C’est l’occasion de remettre à plat certains points, et pas uniquement pour la "cosmétique", comme une dose de proportionnelle de (symbolique) de 10 % (ou bien 50 % comme en Allemagne ?), la maîtrise d’une partie de l’ordre du jour par le Parlement, le non-cumul des mandats, le découpage électoral des circonscriptions..., mais également de traiter certains sujets qui n’ont pas l’air pour le moment de figurer au programme, notamment l’indépendance des médias qui devrait être inscrite dans la Constitution, et des règles pour contenir les lobbyings (voir article ce jour sur Agoravox).
Citoyens, soyez vigilants !
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