Retranscription de l’#AccordMedef : Parisot aux anges, les syndicats mobilisés
C’est passé inaperçu, ou presque. La retranscription de l’accord Medef, présentée par le gouvernement le lundi 11 février, est jugée satisfaisante par le Medef. Cet accord avait été signé le 11 janvier dernier, sans la CGT et sans FO. Tous les partis politiques de gauche se sont, depuis, prononcés contre cet accord alors que les partis de droite se terrent dans un silence qui révèle leur approbation. L’aile gauche du Parti Socialiste, quant à elle, espérait que le gouvernement entendrait son mécontentement. Ce n’est pas le cas.

Le Medef, après avoir haussé le ton une fois de plus, a obtenu satisfaction. Le gouvernement présentera bien au parlement un texte conforme à ce que les rédacteurs du Medef ont couché sur le papier au mois de janvier. Du reste, le communiqué de presse du mouvement présidé par Laurence Parisot ne laisse planer aucun doute. Ainsi peut-on y lire :
Les syndicats représentatifs des salariés et majoritaires sont d’un avis contraire et s’unissent pour dénoncer une future loi qui sera particulièrement néfaste aux salariés, à leurs conditions de travail, à leurs droits les plus élémentaires. Ainsi, la CGT et FO appellent à une grande mobilisation le 5 mars prochain dans le but d’empêcher que le texte du Medef ne soit voté en l’état par l’assemblée. C’est donc une première à laquelle on assiste : un gouvernement “de gauche” est soutenu par le patronat le plus libéral, il est contesté par les salariés.
La contestation ne s’arrête pas aux seuls syndicats de salariés, elle émane également des partis politiques de gauche. Toutes les formations du Front de Gauche dénoncent un texte qui fait la part belle aux licenciements et à la précarisation du monde du travail. Depuis l’annonce de cet accord, supposé freiner les licenciements et les plans sociaux, les fermetures de sites s’enfilent comme des perles. EELV, de son côté, estime inacceptable la remise en cause du rôle des comités d’entreprise ce qui rend impossible le contrôle des licenciements économiques.
L’aile gauche du Parti Socialiste est, une fois de plus, désavouée. Cela avait déjà été le cas avec le projet de loi qui instaurait la TVA anti sociale et le crédit d’impôts de 20 milliards accordé aux entreprises. Cette aile gauche avait exigé que les entreprises du CAC 40 ne soient pas concernées par le dispositif. Le gouvernement lui a donné tort. Cette fois ci l’affaire est plus grave encore. Elle été persuadée que Michel Sapin, le ministre du travail en charge de ce dossier, édulcorerait l’accord Medef. Elle s’est manifestée à plusieurs reprises en précisant que cet accord Medef était, en l’état, intenable, espérant que ses prises de position auraient une influence. A l’arrivée, le Medef est entendue, pas elle. Il faut dire que sa capacité à tenir une ligne politique cohérente à gauche laisse à désirer. A gauche pour de vrai ! rappelle qu’elle avait voté contre le TSCG et dès le lendemain voté en faveur de la loi organique qui gravait dans la constitution la règle d’or. Face à une telle versatilité, le gouvernement social libéral de Jean-Marc Ayrault n’a, en définitive, aucune raison de tenir compte de ses positions pour le moins “instables”.
Pas un député de gauche ne peut voter pour la retranscription de l’accord Medef que présentera le gouvernement à l’assemblée. Pierre Laurent, en personne, le déclarait ici même, A gauche pour de vrai ! Il s’agira finalement d’un test grandeur nature pour cette aile gauche du Parti Social Libéral. Sera-t-elle en capacité de former un bloc cohérent de gauche, aux côtés des députés du Front de Gauche à l’assemblée, pour rejeter cette retranscription ? Elle démontrerait ainsi son réel désir d’oeuvrer en faveur de l’union de la gauche. Ou bien, se contentera-t-elle de quelques amendements pour rentrer dans le rang ?
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