Roland Emmerich, l’anti Trump
Les amuseurs publics peuvent parfois être prophétiques. Un film-catastrophe sorti en 2004 vaut son pesant de glace au sujet du sieur Trump, climatosceptique et mexicanophobe.

Le mardi 26 septembre, la 4 a eu l’excellente idée de programmer le film de Roland Emmerich : Le jour d’après. En gros, voici le scénario : les bouleversements climatiques engendrés par l’activité humaine causent des cyclones qui ont la particularité d’être continentaux et glaciaux. Même si c’est exactement le contraire de ce à quoi on vient d’assister dans les Caraïbes, l’écho avec l’actualité météorologique est assez saisissant. J’ajoute que les effets spéciaux font de… l’effet. Les acteurs sont tous bons (notamment la trop rare Sela Ward avec son beau visage de brune tragique) et le scénario palpitant : pas de quoi nous refroidir, si j’ose dire. J’ai regardé je ne sais combien de fois, sans me lasser, ce qui est peut-être le meilleur des films-catastrophes. Quelle jouissance de contempler, depuis le confort douillet de son petit salon, des Japonais assommés par des grêlons monstrueux, des militaires américains s’écraser dans leurs hélicoptères instantanément congelés, ou la ville de New York (malheureuse cité sur laquelle s’abattent systématiquement tous les cataclysmes) submergée par un tsunami puis par la glace et la neige !
Río Grande
Mais ce film qui est de pur divertissement (divertissement sadique, on vient de le voir) comporte sa part de prophétie. En effet, la moitié nord des États-Unis étant congelée, et une partie de la moitié sud menaçant de le devenir, il faut évacuer des centaines de millions d’Américains… vers le Mexique ! Et ce sont les enfants d’Oncle Sam que l’on voit couper les grillages et franchir le Río Grande pour aller se réfugier au Mexique ! Première crise de rire. Et la deuxième éclate quand on lit ce bandeau : « Camp de réfugiés américains – Mexique. » Magnifique retournement du flux migratoire ! Les commentateurs TV dans le film le soulignent déjà ; mais à l’époque du Mur prévu par Trump, le choc est radical.
Dans le film, le Vice-Président climatosceptique par la faute de qui il y a eu trop d’Américains congelés fait son mea culpa, dénonce le gaspillage auquel l’humanité s’est livrée, et rend hommage à ce pays du « tiers-monde » qui fait montre de générosité envers ceux qui l’ont tant méprisé.
Je trouve qu’il faudrait attacher à un fauteuil, avec des écarteurs de paupières comme dans Orange mécanique, ce son of a ***** de Donald Trump devant cet excellent film qui, avec treize ans d’avance, suffit à condamner absolument tout ce qu’il représente.
Mais surtout, n’allez pas dire à M. Trump que Roland Emmerich est allemand et homosexuel ; laissez-lui croire que ce réalisateur est un Américain straight, adorateur de la star-spangled banner comme il les aime…
Le jour d’après… Donald Trump est un jour que nous sommes beaucoup à attendre avec impatience. Je signale que la pétition pour sa procédure de destitution est accessible même aux non-Américains : je l’ai évidemment signée.
NB 1 : L’Obamacare semble sauvé. Heureusement, il y a encore aux États-Unis des élus, même Républicains, qui ont une conscience. C’est réjouissant.
NB 2 : Donald Trump est un Président que Roland aime riche…
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