Roselyne Bachelot : le prix de la santé n’est qu’un problème de concurrence
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a estimé mardi 29 juillet sur France Inter qu’un assuré peut changer de mutuelle ou d’assurance santé privée si celle-ci augmente ses tarifs pour compenser l’instauration en 2009 d’une nouvelle taxe au profit de la Sécurité sociale.
"Il n’y a aucune raison que les organismes complémentaires augmentent les cotisations. Nous sommes dans un système de libre concurrence. Et d’ailleurs, si vous notez que votre organisme complémentaire augmente ses cotisations, vous avez toute possibilité de vous tourner vers un autre assureur complémentaire", a-t-elle répondu à la question d’un auditeur - Source Nouvel Obs.
Sachez Madame que cela peut avoir des conséquence financières encore plus dramatiques en fonction de l’âge des assurés ! Mais cela semble vous avoir échappé. De plus, avez-vous le moindre pouvoir pour empêcher quelque augmentation que ce soit. Votre répartie Madame la ministre sonne comme celle de Marie-Antoinette déclarant : "Ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche".
Les assureurs lorsqu’ils s’expriment sur le sujet sont d’un tout autre avis que la ministre : "Il n’y a pas besoin de taxe pour comprimer les bénéfices, la concurrence s’en charge", argumente Stéphane Lecocq, directeur technique santé chez AXA France, il prédit que "le secteur répercutera cette taxe sur la facture du client ". Et craint une baisse de la qualité des contrats souscrits ... /...Source Les Echos.
La Mutualité française qui fédère la grande majorité des mutuelles santé en France et qui compte actuellement 18 millions d’adhérents (environ 6 Français sur 10) a exprimé son désaccord :
"La Mutualité française n’approuve pas la mise en place d’une contribution supplémentaire qui pénalise lourdement les mutuelles". "Mais, conscientes des difficultés de leurs adhérents et soucieuses de préserver leur pouvoir d’achat", les mutuelles appartenant à cette fédération promettent qu’elles "mettront tout en oeuvre pour atténuer les effets" de cette nouvelle taxe.
La Mutualité française va tenter "de ne pas répercuter cette mesure sur les tarifs des cotisations cette année", a déclaré Jean-Pierre Davant dans une interview accordée à RTL : "Notre souci majeur est de faire en sorte que les adhérents ne soient pas pénalisés. L’an prochain, nous verrons si c’est possible."
Cette année, certaines mutuelles disposent de marges de manoeuvre car elles ont mis en réserve des fonds destinés à répondre aux nouvelles exigences européennes en matière de sécurité financière. "Mais une fois que les mutuelles auront payé ce milliard d’euros à la Sécu, elles n’auront plus de marge", a prévenu Jean-Pierre Davant sur France 2. "Cette situation était malheureusement prévisible. Nous avions dit, par le passé, que la réforme de l’assurance maladie de 2004 ne permettait pas de gérer un système de santé moderne. Heureusement, les mutuelles sont mieux gérées que la Sécurité sociale !". - Source Mutualité française.
A la fin d’un communiqué de presse de l’Associated Press, la Mutualité française précise "La Mutualité française veillera à ce que ces mesures soient concrétisées dans la loi de financement de la Sécurité sociale de 2009", mais "dans le cas contraire elle s’engage à mobiliser les 38 millions de Français qui lui font confiance, pour dénoncer ce qui n’aurait été alors que la mise en place d’un nouvel impôt".
Première semonce ?
Nous ajouterons que les Mutuelles (les vraies) ne font pas de bénéfices, mais redistribuent leurs résultats positifs auprès de leurs adhérents. Ce qui signifie une ponction "complémentaire" sur l’argent des adhérents.
Et hop, un p’tit coup de plus dans le pouvoir d’achat !
A gauche, nous avons trouvé intéressant de donner le point de vue d’une élue qui est aussi pharmacienne comme la ministre, Catherine Lemorton.
Catherine Lemorton, députée de Haute-Garonne, a tenu à marquer son désaccord profond avec les annonces faites par les ministres de la Santé et du Budget, Roselyne Bachelot et Eric Woert, le 28 juillet au soir, concernant le redressement des comptes de la Sécurité sociale. En effet et selon la députée socialiste de Toulouse “les deux propositions retenues, à savoir le « reversement » d’une taxe de la part des organismes complémentaires et le « forfait social » provenant des revenus de l’intéressement et de la participation, vont une nouvelle fois amener à grever le pouvoir d’achat des Français.”
Pour la députée, par ailleurs pharmacienne, la conséquence de la mesure annoncée par Roselyne Bachelot est toute tracée. “Comment” souligne Catherine Lemorton “les organismes complémentaires ne vont-ils pas répercuter cette mesure, dont on ne sait pas si elle sera ponctuelle ou pérenne, sur leurs assurés quand 1 milliard d’euros (pour 2009) leur sera ponctionné ?”
“Les appels de Mme Bachelot et de M. Woerth pour « qu’ils fassent leurs meilleurs efforts pour ne pas répercuter cette contribution » pourraient prendre un tour comique s’il ne s’agissait de la santé et du porte-monnaie des Français, notamment les plus modestes”, a souligné Catherine Lemorton.
Par ailleurs, la députée Lemorton a tenu à mettre en perspective cette annonce estivale touchant à la Sécurité sociale des Français en ces termes : “Comment cautionner un gouvernement qui ne fait rien pour taxer les stock-option, qui accorde des cadeaux fiscaux records aux plus riches et qui, en contrepartie, va ponctionner les salariés intéressés aux bénéfices de leur entreprise ?” Source Toulouse 7 News.
Nous ajouterons que la vieille méthode qui consiste à faire passer des textes concernant TOUS les Français entre les mois de juillet et août est des plus méprisables. Mais Mme Bachelot est tellement pressée... de se rendre dans le village VIP des JO de Pékin que rien ne peut lui gâcher... son bonheur.
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