Rumeurs de dissolution... du lait

La vache a deux sous produits, le lait, la bouse. Pour le lait, pas de problème, pour la bouse, deux solutions. Si elle est au milieu d’un champ, pas de problème, si elle est au milieu d’un chemin, deux solutions. Si elle est sèche, pas de problème, si elle est fraiche, deux solutions. Si vous la voyez, pas de problème, si vous ne la voyez pas, deux solutions. Si vous marchez à coté, pas de problème, mais si vous marchez dedans, alors là vous criez : « la vache... … a deux sous produits... » et ainsi de suite...
Tout serait ainsi fort simple dans un ordre établi, sauf que tout se complique très rapidement. D’abord, la bouse constituant après décantation naturelle à long terme, du pétrole brut, son prix raffiné est désormais d’un euro cinquante le litre. C’est juste un peu plus cher que le lait entier stérilisé. Bien qu’il soit lui aussi sujet à discussion, le lait frais, dans certains commerces est encore plus cher alors que c’est celui qui subit le moins d’interventions. C’est déjà suspect. Mais là où le bat blesse ( le bat étant ce collier mis au cou de l’âne pour l’atteler et qui parfois est mal ajusté ), c’est sur le prix du lait vert à ZERO %. Il est désormais presque probable de pouvoir vendre n’importe quel liquide blanc translucide dilué pour du lait zéro pour cent, ce qui fait que même avec dix ou vingt cinq pour cent du produit original, les soixante quinze qui restent peuvent être remplacés par de l’eau du robinet ou même de source à zéro un centime, c’est à dire un euro les mille litres. Les chinois ont même osé pousser le bouchon un peu trop loin en ajoutant de la mélamine juste pour noyer l’eau. La somme de tout ce que l’on en a extrait, du petit lait pouvant servir à fabriquer de l’engrais, des aliments pour bestiaux et autre produits pour raviver le sol, et jusqu’à la graisse qui peut représenter jusqu’à 45 % de l’ensemble et dont on peut retrouver l’essentiel dans la fabrication des yaourts et autres mousses au arômes, etc...au final, c’est le produit le plus vide de substance qui se retrouve être le plus cher et le moins savoureux. Exactement comme la partie lourde du pétrole dont on a extrait l’essence, et qui entre dans la composition de toute une gamme de produit plastique dont la célèbre fibre de carbone, on peut presque considérer que du litre de pétrole brut, l’on en tire deux à dix fois le prix du brut.
Il en est de même avec et les réformes de l’État pour cause de crise, une bonne séparation des pouvoirs interdirait de mélanger les genres et de n’impose aucune nouvelle manipulation des institutions ni de constitution, mais juste quelques légers réglages précis et horlogers. Toute correction d’angle ou de direction dans le mauvais sens entraine immédiatement de nous voir tous engagé, dans le long couloir du labyrinthe des voies possibles engendrant chacune, deux solutions dont une seule de toutes, la dernière, laisse encore la possibilité d’échapper à la chute finale, mais seulement par pur et heureux hasard.
La tendance actuelle de nos gouvernants est de nous faire avaler du jus de bouse au prix du lait, et de nous voiler la face pour nous inciter à marcher dedans. Non seulement en haut lieu personne ne semble savoir où l’on va dans le brouillard soulevé par le piétinement nerveux des décideurs, mais en plus, si chacune de leurs nouvelles interventions est une bouse fraiche lâchée sur la voie lactée de notre marche en avant en rang serré, elle se trouvent sous les pas des suiveurs que nous sommes. En deux mots, nos gouvernants s’acharnent, pour être franc, à nous foutre dans la m...ouise.
Après avoir accusé les matières grasses, les lipides, les maladies du cheptel, la vache folle, les hormones présentes, la lystéria et autres bactéries méchantes du lait, jusqu’à ce qu’il ne vaille plus que vingt deux centimes, voilà ce qu’il reste : Rien ! Zéro pour cent de lait ! Les réformes de l’État ne sont pas sans me rappeler le réseau des bureaux d’études qui ont planché depuis des dizaines d’années en vain sur le principe d’ouverture facile, mention apparue un temps autour du pointillé à découper, promesse toujours pas acquise et qui a coûté déjà quelques centimes. La pub et les dizaines d’emballages différents qu’on a pu voir apparaître puis disparaître sur le marché expliquent à eux seuls, le prix toujours plus cher du contenant du produit contenu toujours plus pauvre. Résultat, le lait, même vidé de sa substance la plus saine, est aujourd’hui deux fois plus cher en rayon que l’original pur et onctueux que produit à la source l’éleveur et dont il semble qu’il lui soit interdit de le vendre au particulier.
Il en est de même pour notre République, dont on peut presque dire qu’elle a encore un peu la couleur du lait, le goût approximatif du lait pour qui y goûte, le prix significatif de qualité du lait, alors que ce n’est plus qu’un excipient, ce produit blanc qui constitue le corps des médicaments enrobant la molécule.
Si vos enfants vous demandent c’est quoi cette bouteille de faux lait, dites leur que c’est le pouvoir qui s’amuse à nous faire des enfants dans le dos, et que quant à la dissolution du lait, il ferait bien de se l’appliquer d’abord à lui-même !
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