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Accueil du site > Actualités > Politique > Sarkozy c’est fini ! Vive la sociale démocratie ?

Sarkozy c’est fini ! Vive la sociale démocratie ?

A gauche pour de vrai ! nous n’allons pas bouder notre plaisir. Et il est réel pour de vrai notre plaisir. Imaginez, en 5 semaines, Sarkozy n’est plus président, Morano est désintégrée, Guéant éliminé. En 5 semaines, les citoyens ont décidé de reconnaître qu’en 2007 ils se sont faits abusés lors d’une campagne menée tambour battant, à un rythme d’enfer sur une promesse de modernité et de rupture. Et ils se sont faits abusés de la première minute du quinquennat qui s’achève à la dernière. Ainsi avons nous eu :

  • le Fouquet’s tout d’abord, à 20h30. Puis le Ritz à 23 heures. Arriva alors le jet à 6 heures du mat. Pour caboter à midi sur un yacht de luxe prêté par un copain, riche, mais alors riche comme on ne peut pas l’imaginer quand on se lève tôt pour aller travailler et que l’on courre après les heures supplémentaires pour mettre du beurre dans ses épinards.
  • Le cass toi pauv’con, ou encore le “descend me le dire en face” qui devait être un élément de langage pour faire rentrer la Ve république dans la modernité d’une série TV et qui n’était rien d’autre qu’une régression pétrie dans la vulgarité. Mais Sarkozy n’était en rien novateur, précurseur en vulgarité. Un certain Jean-Marie, déjà, faisait office de modèle.
  • L’irréprochable qui se noie dans les affaires, les mallettes, la corruption. Alors pourquoi ne pas éliminer les juges pour gagner en tranquillité ? Car la hantise de sieur Sarko c’est bien la justice et le spectre de ces “petits juges” qui le scrutent et l’observent. Ça l’obsède à tel point qu’il veut les désintégrer. Car dans sa grande culture télévisuelle, il doit se souvenir de ces films des années 70 qui mettaient en scène des justiciers qui, code pénal à la main, chassaient les politiques véreux.
  • Le siphonneur qui se transforme en imitateur puis en clone du FN. Il devait être l’éradicateur, le terminator de la dynastie Le Pen. Il a en fait été le laveur, le nettoyeur des idées sales, pleines de crasses et de moisissures de l’extrême droite en les banalisant, en les normalisant. Si bien qu’aujourd’hui, un électeur UMPiste se fait aisément siphonné, aspiré, gobé par une Marine ou une illustre inconnue à la seule condition qu’une flamme inquiétante scintille sur l’affiche ou le bulletin de votre frontiste.

Bref, Nico le Sarko devait être moderne, il a été vulgaire. Bref, Nico le Sarko devait être irréprochable, ses truanderies ont explosé à la face de la république. Bref, Nico le Sarko devait éradiquer l’extrême droite, il en a fait le futur allié de poids de l’UMP.

Alors oui, oui et re-oui, à gauche pour de vrai ! nous ne boudons pas notre plaisir de ne plus avoir à nous farcir à longueur de JT la face de Nico le Sarko et toutes celles de ses sbires.

Désormais, place à la sociale démocratie. Et même si c’est pas notre tasse de thé la sociale démocratie, mais alors vraiment pas, on la préfère à la sociale régression, à la sociale extermination d’une droite sans limite. Et nous avons conscience que les citoyens, en votant pour les candidats sociaux démocrates, dans une large majorité, pensent, estiment, croient sincèrement voter à gauche. Dans ce sens, nous préférons donc un électeur social démocrate à un électeur UMPiste. Dans ce sens, le parti socialiste est un parti de gauche, quoi qu’on en dise ! Aussi, est-il normal de respecter la règle républicaine du désistement pour empêcher la droite de trancher les débats internes de la gauche. Aussi est-il anormal de se maintenir quand on arrive second comme Braouezec à Saint Denis en Seine Saint Denis. Aussi est-il insupportable d’entendre crier par des camarades du Front de Gauche “RÉSISTANCE” lorsque le vainqueur socialiste pointe le bout de son nez dans la salle de proclamation des résultats, toujours à Saint Denis en Seine Saint Denis. Sinon, qu’allons nous crier face à l’extrême droite ? Sinon qu’allons nous crier devant les fenêtres de Standard and poor’s ?

Mais les dirigeants sociaux-démocrates, eux, omettent que leurs électeurs votent à gauche, veulent de la gauche, s’impatientent d’une gauche véritable. Les dirigeants sociaux-démocrates parlent certes de justices et d’équité, sont brillants pour faire luire l’espoir d’une redistribution plus juste des richesses. Mais dans les faits, dans les actes, dans le concret, dans le dur ils préfèrent des gouvernements de droite conservateurs comme alliés en Europe plutôt qu’une gauche progressiste, pro-européenne, mais pas anti-peuple.

En soutenant ainsi les conservateurs grecs avant les élections générales helléniques, en se satisfaisant de la défaite de Syriza après les élections, les sociaux-démocrates français démontrent leur volonté de ne surtout rien transformer en profondeur du système financier européen, donc des politiques économiques menées en Europe. Ils affirment leur croyance dans les politiques d’austérité, ils confirment leur choix de faire payer les crises principalement par ceux qui les subissent et non par ceux qui les créent. Ils succombent en cela au mirage du redressement des comptes par la rigueur dans l’hypothétique espoir de redistribuer quelques miettes aux populations plus tard.

Ainsi, depuis 30 ans c’est la même histoire, c’est la même rengaine. La gauche sociale démocrate se fait élire parce que les citoyens n’en peuvent plus d’une droite inégalitaire, qui mène des politiques en faveur de quelques amis puissants. Mais cette gauche sociale démocrate finit par suivre les traces de la droite qu’elle a battu, pire, elle appelle désormais à voter pour elle. Alors elle finit par perdre à son tour, et chaque fois, l’extrême droite elle, tapie, planquée, à l’affût, prospère et se régale de la déliquescence lente mais bien réelle de la confiance citoyenne envers ses représentants. Déliquescence visible avec chaque taux d’abstention qui progresse inéluctablement. Si bien que par la loi de la “relativité politique”, selon laquelle la déliquescence de la confiance citoyenne profite au FN, l’extrême droite se renforce, se muscle et désormais montrera ses dents à l’assemblée.

Pourtant, qu’elle était belle l’occasion de montrer aux conservateurs européens de droite une autre force, une autre alternative, de gauche cette fois ! A travers une dynamique provenant des urnes françaises et grecques en ce printemps 2012. En provenance du pays de la révolution et des lumières et de celuide l’Acropole berceau de la démocratie. 

Malgré cette formidable opportunité repoussée comme on repousse un cloporte, Syriza, ignoré, insulté, accusé, soupçonné, nous montre la voie, montre le chemin que le Front de Gauche français doit maintenant emprunter. Car il ne suffit d’accuser le PS d’un désir d’hégémonie pour convaincre les citoyens de gauche qui votent aujourd’hui en sa faveur de lui préférer la gauche radicale. Après tout c’est son droit au PS de vouloir gagner des élections. Au Front de Gauche désormais d’éduquer sur ses idées, son projet. Au Front de Gauche désormais de démontrer l’extrême modernité de ses propositions, l’efficacité de son programme économique. Au Front de Gauche d’entrer dans le combat d’idées. Au Front de Gauche d’entrer dans les combats sociaux qui, n’en doutons pas, seront âpres et déterminés. Car le Front de Gauche, comme les sociaux-démocrates, ne doivent pas ignorer que Syriza n’existait pas il y a encore 10 ans. Que la Pasok conduisait la Grèce il y a encore quelques mois. Que Syriza est désormais la première force politique de gauche à Athènes. Que le Pasok n’attire plus qu’un Grec sur dix.

Et vous savez quoi ? Entre temps, en Grèce, il y a eu la sociale démocratie.

Sydne93


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12 réactions à cet article    


  • Gontran Gontran 19 juin 2012 17:10

    Ce serait bien d’arrêter d’utiliser le mot démocratie pour tout et n’importe quoi, et en particulier pour parler de notre régime actuel, qui n’est PAS une démocratie, mais un régime représentatif. 

    Que la manipulation soit relayé par les grands médias ça se comprends, mais sur un site d’info libre et participatif, ce serait bien d’y faire attention.

    Pour ceux qui auraient oublié ce qu’est la démocratie (ou qui ne l’auraient jamais su) : 
    http://www.youtube.com/watch?v=oN5tdMSXWV8 


    • Ouallonsnous ? 19 juin 2012 17:53

      La gauche a la majorité ?

      Oh que non, ce sont les sociaux libéraux, qui ont la majorité, sous fausse bannière PS !

      Quant à la démocratie, plus d’un tiers de nos concitoyens ne sont pas représentés !

      Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

      On se sort les mains des poches et on prend notre destin en main, comme nous l’avons toujours fait au long de notre histoire, il faut changer de méthode et surtout retrouver les élans qui ont conduits la France, là où elle est parvenue quand elle était elle même.


    • Gontran Gontran 19 juin 2012 18:26

      En effet, il s’agit maintenant de proposer des alternatives et de les faire vivre : 

      - Assemblée constituante tirée au sort

      - Fédération de communes démocratiques (vote des lois à l’échelle locale par les citoyens eux-mêmes) 
      - Si on conserve l’élection malgré tout, la reformer en profondeur avec toutes les bonnes idées qui existent, comme l’élection sans candidat (chacun peut désigner n’importe qui et ceux qui obtiennent le plus de soutiens sont candidats) ou l’élection à points par exemples (chaque électeur dispose d’un nombre de points positifs et négatifs qu’il peut attribuer dans les proportions qu’il souhaite aux candidats).
      - Assemblées tirées au sort en charge du contrôle et de la surveillance des abus de pouvoir dans les institutions publiques (banque centrale, police, armée, éducation nationale etc)
      - Référendum d’initiative populaire pour proposer des lois, révoquer des représentants ou abroger des lois existantes.

      De (très) nombreuses autres pistes existent, et tout autant d’expériences démocratiques à travers l’histoire du monde dans lesquels on peut puiser de bonnes idées, c’est à nous d’y réfléchir, d’en discuter et de passer à l’action. 

      http://www.le-message.org
      http://etienne.chouard.free.fr/Europe/ 


    • Javascript Javascript 20 juin 2012 11:56

      Je vous l’ai déjà dit mais vous citez de plus en plus souvent le Figaro, ça devient malsain.....


    • Javascript Javascript 20 juin 2012 15:26

      Mouais bof, quoique vous en disiez Le Figaro reste le TF1 de la presse écrite et ce qui est écrit dedans à tout autant de valeur que les émissions de la chaine de Nonce Paolini.


    • BA 20 juin 2012 10:49

      Mercredi 20 juin 2012 :

       

      Facture salée de la crise en France : 140 milliards d’euros par an.

       

      La crise économique et financière a entraîné un manque à gagner de près de 140 milliards d’euros (168 milliards de francs) par an pour la France, soit près de 7 points de produit intérieur brut (PIB), a révélé l’Insee, pour qui la récession en 2009 a été plus profonde encore qu’estimé jusqu’ici.

       

      Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’économie française reste durablement affectée par la crise. « Elle n’a pas commencé à rattraper le terrain perdu pendant la grande récession », souligne-t-il dans un « éclairage sur l’évolution de l’économie française depuis la récession de 2009 ».

       

      http://www.romandie.com/news/n/Facture_salde_la_crise_en_France_140_milliar ds_d_euros_par_an_RP_200620120847-11-198995.asp

       

      Par an, combien d’euros les banquiers français ont-ils gagné ?

       

      1- Le patron de la banque Dexia, Pierre Mariani, a gagné 1 809 411 euros.

       

      2- Le patron de la banque Société Générale, Frédéric Oudéa, a gagné 4 350 000 euros.

      3- Le patron de la banque Crédit Agricole, Jean-Paul Chifflet, a gagné 1 805 731 euros.

       

      4- Le patron de la banque BNP Paribas, Baudouin Prot, a gagné 2 713 015 euros.

       

      5- Le patron de Banque Populaire - Caisse d’Epargne, François Pérol, a gagné 1 606 000 euros.

       

      6- Le patron de la banque Natixis, Laurent Mignon, a gagné 2 000 000 d’euros.

      http://socioeconomie.wordpress.com/2011/11/10/salaires-et-revenus-des-banquiers-en-france/

       

      Conclusion : la crise économique et financière a entraîné un manque à gagner de près de 140 milliards d’euros par an pour la France, mais les responsables de la crise gagnent des millions d’euros par an.

       

      Les contribuables français sont des cons.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 20 juin 2012 11:05

        @L’auteur,

        Quel entrain ! cela fait du bien ; par contre quand vousécrivez :
        « Mais cette gauche sociale démocrate finit par suivre les traces de la droite qu’elle a battu, pire, elle appelle désormais à voter pour elle »
        Vous allez un peu vite. laissez à ce gouvernement le temps de gouverner...
        pour le reste c’est aux electeurs de trancher hier ils l’on fait, ils le feront encore demain, cela s’appelle la démocratie.

        Cordialement.
        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • Pelletier Jean Pelletier Jean 20 juin 2012 13:08

          @Stabiloboos,


          Vous avez un mal terrible à entendre et donc comprendre tout ce qui n’est pas vous, intolérance quand tu nous tiens !
          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • Gontran Gontran 20 juin 2012 14:03

          L’élection est un système de suffrage profondément anti-démocratique. C’est absolument indéniable. Je ne vois pas comment on peut affirmer le contraire, à moins d’être malhonnête intellectuellement. 


          On n’est pas obligé d’être démocrate. Moi je comprends très bien les gens qui me disent « la démocratie n’est pas le meilleur système car le peuple est moins compétent que ses élites pour prendre des décisions ». C’est un point de vue que je respecte et qui permet de discuter.

          Mais quand des gens galvaudent volontairement le mot démocratie et ferment le dialogue, comme vous semblez le faire, pour moi ils se rendent complice d’une manipulation particulièrement vicieuse et qui fait des dégâts monstrueux depuis le 18éme siècle, partout ou ce que nous appelons aujourd’hui des « démocratie » ont été instaurées. 

          Pourquoi ne pas appeler notre régime par son nom plutôt que de continuer de faire croire aux gens que nous sommes en démocratie ? Ne serait-ce pas une façon de contribuer à éclairer vos concitoyens sur la réalité du monde dans lequel nous vivons ?


        • mortelune mortelune 20 juin 2012 12:18

          Zarko est parti les poches pleines et avec la satisfaction d’avoir rempli aussi celles de ses amis.

          Hollande n’est pas président pour nos beaux yeux. il faut être idiot ou d’une naïveté rare pour le croire. Il va se remplir les poches lui aussi et remplir celles des amis communs qu’il a avec Sarko. 
          C’est vrai qu’il faut attendre un peu mais bon, il est un pion sur l’échiquier européen et sa vision du nouvel ordre mondial ne doit pas changer beaucoup du voyou que les français ont mis au pouvoir en 2007. Quelques rafistolages par ci par là et puis quelques matchs de foot, JO, et séries américaines calmeront l’esprit des p’tits bourgeois. 
          Le PS ne suivra pas la même route que l’UMP c’est vrai, mais la destination est la même. « Toutes les routes mènent à Rome ».

          • jymb 20 juin 2012 13:01

            Pas de souci pour le fric, il continuera de plus belle à être aspiré par tous les moyens

            http://www.leparisien.fr/automobile/securite-routiere/les-radars-troncon-debarquent-mercredi-sur-les-routes-francaises-19-06-2012-2056335.php

            et il y a des benêts pour croire au « changement »


            • henri1947 20 juin 2012 22:39

              Je vois beaucoup d’anarcho-dépité-blasé sur le forum. Il n’y a donc rien à attendre des élections, du changement, de l’espoir du retour de la gauche au pouvoir. OK. mais vous proposez quoi au juste. Sortir dans la rue avec des armes. S’abstenir aux élections ou se suicider ? Moi je préfère y croire et les premières mesures me conviennent pleinement. Et puis c’est si agréable d’avoir évacuer Sarko et ses sbires. Ne gachez pas notre plaisir vous qui semblez si intelligents pour traiter les autres de benets. Vous parlez beaucoup de fric, d’enrichissement tous azimuts. C’est avec des raisonnements comme cela (tous pourris) que l’on arrive au fascime. Non merci.

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