Sarkozy, candidat par résignation
Exit 2007 et l'envie d'avoir envie de son ami Johnny. Nicolas Sarkozy a donné hier soir l'image d'un président résigné à rempiler pour finir le travail engagé.
Comme le relèvent certains observateurs, la surprise d'hier soir ce fût sans doute l'absence de surprise. Tout au plus un quart d'heure Sarkozy pendant lequel le président sortant s'est invité lui-même, dans un bel exercice de schizophrénie, à être candidat à sa succession.
Il faut dire que le président candidat n'a pas grand-chose dans son armurerie. Le bilan est difficilement exploitable et le slogan, la France forte, d'une banalité confondante. Loin d'engager une dynamique, Nicolas Sarkozy n'a posé au cours de ses 17 minutes d'entretien aucune ligne de force pas plus qu'un embryon de programme. A se demander d'ailleurs si la réquisition du 20 heures de TF1 n'avait pas pour objectif d'occulter la réunion publique de François Hollande à Rouen tout autant que l'actualité parlementaire marquée par le vote de l'augmentation de la TVA.
Il y a bien quelque chose de cassé dans la personnalité de Nicolas Sarkozy. Certes, la mécanique du pouvoir et celle des entourages, dépendantes alimentairement du locataire de l'Elysée, s'active pour écoper un navire qui prend l'eau de toutes parts. Mais le candidat Sarkozy de 2007, vibrionnant, a laissé la place à un président élimé, écrasé par une hyperprésidence qu'il a lui-même créée et, il est vrai, par une rare succession de crises. Or comme dirait son ami Brice Hortefeux une crise ça va c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes.
L'accident cardiaque de 2009, a mis un terme à l'image inhabituelle pour la France d'un Chef d'Etat jeune faisant du jogging. Les effets ont sans doute été sous estimé sur le moral de Nicolas Sarkozy. Cet épisode a constitué un rappel à l'ordre et posé les bornes du pouvoir présidentiel sur le cours des choses, capital physique compris.
Finalement, dans l'exercice de la magistrature suprême Nicolas Sarkozy a touché du doigt ses propres limites ainsi que celles d'un volontarisme affiché comme sa marque de fabrique.
Quand la magie ne fonctionne plus, tous les ficelles deviennent visibles et le storytelling inopérant. Il ne suffit pas de poser sur fond de mer pour être considéré comme un capitaine au long cours.
Le subliminal de l'affiche retenue pour la campagne de 2012 n'y changera rien. Plus qu'un capitaine courage les Français retiennent, si l'on en croit les sondages, l'image d'un capitaine sans carte et sans longue-vue, adepte du cabotage.
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