Sarkozy : Observatoire des promesses (2/15)
Nous poursuivons l’examen des engagements pris par le candidat Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa lors de la campagne électorale de 2007. Engagements publiés dans le document intitulé « Ensemble tout devient possible ! ».

Aujourd'hui, 3,5 ans après, où en sommes-nous ?
Bien sûr, nous n’oublions qu’il reste encore mois 14 mois d’activité potentielle au gouvernement pour les réaliser. Nous en tiendrons compte.
Elu à 53 % des suffrages exprimés, Sarkozy a été propulsé le 6 mai 2007 "manager de l’entreprise France". Notre entreprise ! Il est donc devenu, par la force des choses, le premier collaborateur des contribuables que nous sommes tous à divers degrés.
Ainsi, à ce titre, Sarkozy doit être évalué en tant que tel, sur ses résultats. Comme tout manager et plus généralement comme beaucoup d’entre nous dans notre travail. Etre jugé sur ses résultats, c'est d'ailleurs ce que veux Sarkozy. Nous ne pouvons que l'en féliciter. Nous ne doutons pas qu'en homme d'honneur il accepte ce jugement, et qu'il en tirera, le jour du bilan venu, les conséquences éventuelles.
Promesse N°1 du candidat Sarkozy : Mettre fin à l’impuissance publique. Diagnostic fait le 17 novembre 2007 (voir ici). Note obtenue : 3,75 / 20.
Promesse N°2 du candidat Sarkozy : Une démocratie irréprochable (pages 5 et 6 de son programme).
Les engagements étaient les suivants, in extenso :
"Je rendrai compte régulièrement de mon action devant les Français et devant le parlement. [...] je ne veux pas gouverner seul et que je pense qu’une démocratie se protège des risques de dérive lorsqu’elle est capable d’organiser et d’accepter ses propres contre-pouvoirs.
La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit. Mais je veux aussi vous dire que la dette est la conséquence de l’échec de nos politiques antérieures. C’est pourquoi mon projet concilie trois objectifs : engager les réformes dont notre pays a besoin, baisser les impôts, réduire la dette et le déficit. Il est intégralement financé par des économies sur les dépenses existantes. Je ferai en sorte qu’à l’avenir il soit interdit de financer les dépenses de tous les jours par de la dette.
Je veux que les nominations aux fonctions les plus importantes de l’État se fassent sur des critères de compétences et de hauteur de vue, et non pas sur des critères de proximité avec le pouvoir politique en place.
Je veillerai rigoureusement à l’indépendance de la justice, notamment en lui donnant les moyens nécessaires à sa mission. Mais la justice ne peut pas être un pouvoir à côté des autres, sans aucun contrôle, ni contre-pouvoir. Rendue en votre nom, elle doit vous rendre des comptes. C’est pourquoi je veux que le Conseil supérieur de la magistrature soit composé majoritairement de non-magistrats, que vous puissiez le saisir si vous vous estimez victimes de la négligence ou de la faute d’un magistrat et que vous participiez aux jugements des affaires délictuelles les plus graves.
Enfin, je souhaite que notre pays progresse sur la voie des libertés. Plus aucun citoyen ne devra craindre d’être placé sans défense en prison comme cela s’est passé dans la terrible affaire d’Outreau. Je créerai une procédure d’habeas corpus, qui garantira que personne n’est envoyé, ni maintenu en prison sans qu’une juridiction collégiale statuant en audience publique ne se soit prononcée. Je veux également réformer en profondeur nos prisons pour qu’elles soient un lieu de préparation de la réinsertion, pas un lieu d’aggravation de la relégation".
Notre jugement ?
1° L'inventaire des réalisations est encore malheureusement assez simple.
Rend-il compte au pays ? Ne gouverne-t-il pas seul ? … Les nominations sont-elles faites sur les compétences (Rappelons-nous de Jean Sarkozy, 22 ans, sans diplôme... à la présidence du quartier de la Défense) ? La dette est-elle maîtrisée ? Quid des citoyens placés en prison (800 000 gardes à vue. Un record !) ? Etc., etc.
2° Le diagnostic ?
Tout commentaire serait superflu. Là encore, le constat de non réalisation est flagrant ! L’auteur de cette incroyable promesse N°2, nous donne, une nouvelle fois, le bâton pour se faire battre !
Notre notation ? 3,25 / 20 ! Note essentiellement attribuée au fait qu’il a bien énoncé ce que devait une démocratie irréprochable. Le langage est choisi et les mots sont puissants, tels ceux de démocratie et d'irréprochabilité. Peut-être trop d'ailleurs, pour le costume de notre manager. Fallait-il y inclure l'affaire de la dette publique ? Cela se discute. Pour le reste, un zéro pointé est largement mérité. Surtout que dans cette promesse, de nombreux points ne demandent pourtant aucun financement :
- rendre compte au pays et au Parlement, ne coûte rien ;
- faire des nominations exemplaires, ne coûte rien ;
- rendre la justice plus indépendante, faire moins de gardes à vue, etc., ne coûte toujours rien ;
- une démocratie transparente... ne coûte encore rien. Au contraire, elle rapporte !
… Même là, dans ce qui ne coûte rien, le premier collaborateur des Françaises et des Français, est défaillant !
Pourquoi l'avoir promis et ne pas l'avoir fait ? Pourquoi évoquer la démocratie ? C'est un mot semble-t-il trop compliqué à gérer. C'est vraiment à croire que pour le politicien qu'est Sarkozy, rien n'a de sens, ni de valeur intrinsèque. Une fois élu, a-t-il pensé avoir carte blanche pour balayer d'un revers de main chacune de ses promesses, chacun de ses engagements ?
Peut-être lui a-t-on appris tout petit, que les promesses sont des miroirs magiques, uniquement destinés à se faire élire et à être crues par des veaux… comme De Gaulle qualifiait 83 % du corps électoral du pays dans les années 1960 ? Ou peut-être que mentir est une seconde nature pour Sarkozy, même quand cela ne sert à rien… comme le disait Clémenceau en parlant de Briand : "il est capable de mentir, même quand c'est inutile".
Alors, au terme de cette courte revue de la promesse N°2 du candidat Sarkozy, il apparaît sans l'ombre du moindre doute, que le manager de l'entreprise France ne mérite pas encore la confiance que 53 % du corps électoral lui a faite !
***
Gageons qu'il puisse se rattraper par la suite, lors de l'examen des promesses suivantes, qui seront considérées, par nos soins, mois par mois, l’une après l’autre.
Ainsi, fin janvier 2012, début février au plus tard, nous aurons une vision claire, précise et définitive du travail accompli ou pas, par notre manager. Cela devra nous permettre de voir si le candidat élu en 2007 a mérité la confiance de celles et ceux qui ont voté pour lui.
Notre mission paraît raisonnable. Personne ne doit s’en offusquer. Surtout pas l’intéressé !
C’est a priori comme cela qu’une démocratie moderne et participative doit fonctionner. Nous le ferons désormais pour chaque quinquennat.
Les promesses encore sous revue :
3. Vaincre le chômage ;
4. Réhabiliter le travail ;
5. Augmenter le pouvoir d’achat ;
6. L’Europe doit protéger ;
7. Répondre à l’urgence du développement durable ;
8. Permettre à tous les Français d’être propriétaires de leur logement ;
9. Transmettre les repères de l’autorité, du respect et du mérite ;
10. Une école qui garantit la réussite de tous les élèves ;
11. Mettre l’enseignement supérieur et la recherche au niveau des meilleurs mondiaux ;
12. Sortir les quartiers difficiles de l’engrenage de la violence et de la relégation ;
13. Maîtriser l’immigration ;
14. De grandes politiques de solidarité, fraternelles et responsables ;
15. Fiers d’être français.
A suivre : examen de la promesse N°3, vers le 15 janvier 2011. Si vous le voulez bien et…si on nous en laisse la liberté. Dans cette attente :
Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et tous !
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