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Accueil du site > Actualités > Politique > Sarkozy : Observatoire des promesses (3/15)

Sarkozy : Observatoire des promesses (3/15)

Nous poursuivons l’examen des 15 engagements pris par le candidat Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa lors de la campagne électorale de 2007. Engagements publiés dans le document intitulé « Ensemble tout devient possible ! ».

Aujourd'hui, 3,5 ans après, où en sommes-nous ?
 
Bien sûr, nous n’oublions qu’il reste encore mois 13 mois d’activité potentielle au gouvernement pour les réaliser. Nous en tiendrons compte.
 
Elu à 53 % des suffrages exprimés, Sarkozy a été propulsé le 6 mai 2007 "manager de l’entreprise France". Notre entreprise ! Il est donc devenu, par la force des choses, le premier collaborateur des contribuables que nous sommes tous à divers degrés.
 
Ainsi, à ce titre, Sarkozy doit être évalué en tant que tel, sur ses résultats. Comme tout manager et plus généralement comme beaucoup d’entre nous dans notre travail. Etre jugé sur ses résultats, c'est d'ailleurs ce que veut Sarkozy. Nous ne pouvons que l'en féliciter. Nous ne doutons pas qu'en homme d'honneur il accepte ce jugement, et qu'il en tirera, le jour du bilan venu, les conséquences éventuelles.
 
Promesse N°1 : "Mettre fin à l’impuissance publique". Note obtenue : 3,75 / 20 (voir ici).
 
Promesse N°2 : "Une démocratie irréprochable". Note obtenue : 3,25 / 20 (voir ici).
 
Promesse N°3 du candidat Sarkozy : "Vaincre le chômage" (pages 5 et 6 de son programme).
 
Les engagements étaient les suivants, in extenso :
 
"[...] je sais que le chômage et, plus largement, la précarité du travail, sont votre principale préoccupation.
 
Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux.
 
Je veux d’abord vous convaincre que partager le travail n’a jamais été une solution contre le chômage.[...] notre pays aidera les entreprises à donner du travail aux seniors au lieu de les encourager à s’en séparer.
 
L’ANPE, l’Unedic, les Maisons de l’emploi seront réunies [...] pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver un emploi beaucoup plus rapidement qu’aujourd’hui.
 
Mais, contre le chômage, il faut aussi que nous changions de politique économique. J’ose même dire : il faut que nous ayons une politique économique qui agit, et non qui subit.
 
J’investirai massivement dans la formation, dans la recherche et l’innovation, dans le développement du commerce, de l’artisanat et des PME. Tout doit être fait pour permettre à nos PME de grandir et pour que notre pays crée les centaines de milliers d’emplois qui peuvent l’être dans les nouveaux segments de l’économie. Je rapprocherai la fiscalité des entreprises de la moyenne européenne car il est évident que personne ne viendra créer des emplois chez nous si notre fiscalité continue à être la plus dissuasive d’Europe. Je ferai tout pour réduire la fiscalité qui pèse sur le travail.
 
Contre les délocalisations, je mettrai en œuvre une politique industrielle, en choisissant les secteurs stratégiques sur lesquels concentrer nos efforts. Notre pays doit garder des usines. [...] Je soutiendrai aussi l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Elles sont indispensables à notre indépendance alimentaire et désormais énergétique, et sont une force économique de premier plan.
 
Enfin, je ferai en sorte que l’euro devienne un outil de croissance, d’emploi et de puissance économique.
 
Si nous avons fait l’euro, c’est pour nous en servir.
 
Grâce à ces mesures, en cinq ans, nous pouvons atteindre le plein-emploi, c’est-à-dire un chômage inférieur à 5 % et un emploi stable à temps complet pour tous. C’est de cette manière que nous pourrons vraiment réduire la pauvreté, l’exclusion et la précarité".
 
Notre jugement ?
 
L'inventaire des réalisations est encore une fois, et malheureusement, assez simple.
 
Dans cette promesse "Vaincre le chômage" nous avons des chiffres. Chiffres fournis par le gouvernement à l'Union européenne (Eurostat). Donc incontestables et incontestés. Bien sûr la crise mondiale ne doit être imputée à Sarkozy. Pour rester objectif, comparerons les chiffres obtenus sur le chômage en France, à ceux obtenus dans le même temps en Allemagne.
 
Sur la période 2010 / 2007, le chômage en Allemagne et en France a été le suivant :
 
 
 
2010
(mois 11)
2009
(mois 12)
2008
(mois 12)
2007
(mois 12)
Allemagne
6,1
7,2
7,3
8,1
France
10,0
10,1
8,5
7,9
Source : Eurostat, selon la définition de l'OIT, données non désaisonnalisées.
 
Le diagnostic ?
 
Le constat est accablant ! Les résultats sur lesquels notre manager veut être jugé sont là. Incontestables et mauvais !
 
Avec la même crise, le manager Sarkozy s'en est beaucoup moins bien sorti que sa collègue Merkel. Le chômage a augmenté en France de 2 points en pourcentage. Il a diminué de 2 points en pourcentage, en Allemagne. Pourtant là encore, le coq qui chante "Victoire !" n'est pas celui qu'on croit. Comme d'habitude, depuis qu'il est sur la scène politique, il porte le nom de Sarkozy.
 
Par ailleurs, quid de la promesse du travail des seniors ? Qu'a fait Sarkozy quand Renault − chez qui nous sommes, nous contribuables, actionnaire à 15,01 % − met en préretraite 3 000 seniors (ici) ? Quid du regroupement Anpe / Assedic (iciQuid de ses contradictions sur l'euro. Hier contre (ici), aujourd'hui pour (ici) ? Etc., etc.
 
 
Arrêtons là notre propos. Précisons seulement que les premiers soubresauts de la crise sont apparus le 7 août 2007 aux États-Unis. En Europe, dès le 9 août 2007, la BCE apporte 94,8 milliards d'euros de liquidité bancaire pour sauver le marché monétaire d'un risque de blocage interbancaire (ici). La crise mondiale avait commencé ! Et, dès l'automne 2007, l'Allemagne anticipe la crise et prend des mesures qui s'avéreront bonnes, puisqu'elle réussit à contenir son chômage et même le faire baisser… et, cerise sur le gâteau, aura une croissance en 2010 proche de 3,6 % (ici). A la même époque, dès l'été 2007, Sarkozy, non seulement n'anticipe rien, mais, horreur, commence à appliquer son programme électoral conçu en 2006, en période de non crise. Trouvez l'erreur ! Le chômage augmente… et notre croissance en 2010 sera de 1,5 ou 1,6 % maximum !
 
Notre notation sur cette promesse de "Vaincre le chômage" : 6 / 20 !
 
Paradoxale et surprenante, une telle bonne note ? Pourquoi pas 0, compte tenu des résultats comparatifs avec le pays auquel nous nous comparons souvent, l'Allemagne… pour le critiquer (ici) ?
 
En fait, cela aurait pu être encore pire !
 
Souvenons-nous que notre manager élu, pour mener notre pays sur le chemin d'une croissance à 3 % l'an (ici) − qu'il promettait de chercher avec les dents − voulait tout de même casser notre modèle social et lui appliquer celui de son idole de l'époque, George W. Bush. Notamment, tous devenir propriétaires comme nos amis américains, ceux des fameux… subprimes.
 
Alors, force est de constater que Sarkozy n'a pas eu le temps de trop casser notre modèle social. Contre son idéologie, cela nous a quand même protégés. Ainsi, malgré ses très mauvais résultats, la note de 6 / 20 lui reste attribuée.
 
… au terme de cette courte revue de la promesse N°3 "Vaincre le chômage", il apparaît sans l'ombre du moindre doute, que Sarkozy, le manager de l'entreprise France, ne mérite pas encore la confiance que 53 % du corps électoral lui a faite il y a presque 4 ans maintenant !
 
***
 
Gageons que notre omni-manager puisse se rattraper par la suite, lors de l'examen des promesses suivantes, qui seront considérées par nos soins et l’une après l’autre, tous les mois.
 
Ainsi, fin janvier 2012, début février au plus tard, nous aurons une vision claire, précise et définitive du travail accompli ou pas, par notre manager. Cela devra nous permettre de voir si le candidat élu en 2007 a mérité la confiance de celles et ceux qui ont voté pour lui.
 
Notre mission paraît raisonnable. Personne ne doit s’en offusquer. Surtout pas l’intéressé !
 
C’est a priori comme cela qu’une démocratie moderne et participative doit fonctionner. Nous le ferons désormais pour chaque quinquennat.
 
Les promesses encore à vérifier :
 
4. Réhabiliter le travail ;
5. Augmenter le pouvoir d’achat ;
6. L’Europe doit protéger ;
7. Répondre à l’urgence du développement durable ;
8. Permettre à tous les Français d’être propriétaires de leur logement ;
9. Transmettre les repères de l’autorité, du respect et du mérite ;
10. Une école qui garantit la réussite de tous les élèves ;
11. Mettre l’enseignement supérieur et la recherche au niveau des meilleurs mondiaux ;
12. Sortir les quartiers difficiles de l’engrenage de la violence et de la relégation ;
13. Maîtriser l’immigration ;
14. De grandes politiques de solidarité, fraternelles et responsables ;
15. Fiers d’être français.
 
A suivre : examen de la promesse N°4, vers le 15 février 2011. Si vous le voulez bien et…si on nous en laisse la liberté.

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13 réactions à cet article    


  • jako jako 14 janvier 2011 10:23

    Bonjour, cela fait toujours du bien de voir que des gens savent encore analyser le réel.
    Quand vous aurez traité les 15 promesses et attribué les 15 notes nous serons proche des zélections.
    Vos articles seront alors à placarder sur tous les murs et à envoyer sur tous les emails de nos amis.
    Merci de votre travail


    • Massaliote 14 janvier 2011 10:40

      Jugé sur ses résultats, c’est fait. A la guillotine !


      • Ferdinand_Pecora 14 janvier 2011 12:14

        Ne tombons pas dans le jacobinisme : c’est ce qu’ils veulent.

        Au lieu, battons-nous pour la seule solution viable au niveau mondial : le Glass-Steagall Global.


      • Talion Talion 14 janvier 2011 19:27

        Non !... La guillotine d’abord !


      • Ferdinand_Pecora 14 janvier 2011 11:47

        Pour toutes ces promesses, je ne vois qu’une chose à entreprendre : un Glass-Steagall global.


        • latortue latortue 14 janvier 2011 11:56

          Salut a toutes et a tous voir
           http://opendata.socrata.com/Government/Le-Sarkom-tre/mm2p-747g ?
           pour avoir une petite idée ,sur 113 promesses bien peu ont été tenues


          • patroc 14 janvier 2011 16:49

             Excellent !.. Quand vous aurez terminé, on sera proche du zéro absolu..et même pire !.. Moins l’infini et au delà !..


            • Gérard Luçon Gerard Lucon 14 janvier 2011 18:23

              c’est très bien d’utiliser le nom de sarkozi et de nagy bocsa .... ce serait mieux de les traduire, mot à mot, vous allez avoir des très très très grosses surprises


              • eric 14 janvier 2011 18:29

                Vous cherchez quoi avec ces notations d’instit accordant des bons points ? A vous rassurer ?

                Alors allez voir le dernier de ces sondages que la presse de gauche diffuse largement dans l’espoir de crédibiliser une candidature Marine Lepen et ainsi de contribuer a faire chuter Sarkozy.
                http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110114.OBS6256/sondage -marine-le-pen-a-17-ou-18-au-premier-tour.html
                Il ne doivent pas comprendre grand chose aux chiffres parce qu’ils arrivent a se rejouir de la voir monter a 17-18% d’intentions.
                Or, ce que montre ce sondage, c’est que les idees de gauche sont minoritaires dans ce pays. Sauf a croire que le Modem serait un parti de gauche (en matière d’économie de marche, de place de l’État, de nécessite d’embaucher des tas de fonctionnaire) ce que pas un militant de gauche conséquent n’est capable de croire. On y voit que les idees dites de droite receuillent entre 53 et 61 % des suffrages suivant les candidats de gauche.
                Cela signifie que les idées de ces derniers sont minoritaires dans le pays.
                Plus grave, les différences fortes entre score de deux candidat PS, en principe sur la base d’un meme programme, celui du parti, montre que meme une bonne partie de l’electorat de gauche est au fond indifférentes a ses idees et programmes. On peut noter aussi qu’ils reussissent d’autant moins mal qu’ils ont une « image »plus a droite.

                Apres 4 ans de promesses tenues ou pas, et dans un contexte de crise qui devrait lui être en principe très favorable, l’opposition ne parviens toujours pas a convaincre ses propres troupes de sa crédibilité programatique, sans même parler d’une majorité de la population.
                Cela n’exclue pas sa victoire en espérant du FN ou grâce a des alliances contre nature, mais c’est a priori la garantie qu’elle ne respectera pas son programme ( ce qui est d’ailleurs un bien) parce qu’il est difficile d’avoir des politiques radicales quand on est sociologiquement minoritaire.

                Moralités
                1 on peut très bien être le premier de la classe avec une note de 3,5/20 si les autres élèves sont a zéro.
                2 Il serait sans doute plus urgent pour la gauche d’avoir des idées et programmes en phase avec la population que de se demander pourquoi Sarkozy reste malgré tout si populaire quand il est évident que c’est aussi, pour une large part faute d’alternative credible


                • aye 14 janvier 2011 22:28

                  jugé sur ses amis bandits :

                  Benali, Berlusconi, Poutine....il faut trouver un grand fleuve pour les noyer tous.

                  • millesime 15 janvier 2011 06:36

                    merci pour votre travail d’info
                    http://millesime.over-blog.com


                    • fredo74 15 janvier 2011 07:55

                      L’auteur avec un tel cursus, n’a rien d’autre à faire que d’ouvrir des portes ouvertes.
                      Pourquoi vous sentir obligé de préciser ces origines, par le biais de son nom au complet.
                      On peut être de n’importe quel bord politique mais faire preuve d’intelligence, ce qui visiblement n’est pas donné à tout le monde.
                      « merci pour votre travail d’info » il y a encore des gens qui ne savent pas regarder par eux même.


                      • ccoqp 10 février 2011 12:38

                        facile de faire des promesses pour être élu , mais après.....que du vent !!!!!!on connait la musique avec ceux qui sont élus et qui donnent une « belle image de la France ».

                        <<Tout pour eux , rien pour nous>> et oui, c’est leur slogan...

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