Sarkozy parle aux Français et aux magistrats : Extension du domaine de la flûte
Bonjour. Au lendemain de la révolte historique des magistrats, chaque parti politique ne tâte aujourd’hui que le pouls des « réactions » concernant la visite annuelle du président sur la terre médiatique des préoccupations du « Français », concept formaté TF1 consistant en un panel choisi de majoritairement divorcés et d’un conjoint aidant, invité pour être ou avoir été confronté à des problèmes « réels » pour lesquels les réponses autant personnelles que d’état, sont déjà prévues ou décidées le matin même, sans doute par hasard...
Cette visite, organisée et prévue de longue date, préparée comme à l'accoutumée, après invitation à l'élysée de français en souffrance, afin de s'approprier leurs doléances et l'émotion qu'ils suscitent, parfaire l'image "peuple" et se légitimer avec un "les Français se tournent vers moi", là où l'immense majorité des Français espèrent ne pas avoir à attendre leur tour pour un rendez-vous élyséen afin de voir leur problème réglé, surtout ceux dont la nature du problème n'est pas médiatique ni médiatiquement correcte, mais bel et bien une réponse directement obtenue par les services de l'état payés par leurs impôts, comme par exemple celui de la justice.
Nous savons donc depuis hier que la présidence de la république n'est plus garante du bon fonctionnement des institutions, ce qui implique leur capacité à répondre et s'adapater aux besoins des français, mais fait la promotion d'une nouvelle sorte de call center, sos candidature présidentielle 2012, votre souffrance nous intéresse*, (* souffrance choisie selon des critères politico médiatique, sous réserve d'acceptation émotionnelle du dossier).
Le but de cette émission est de marquer le territoire médiatico politique de la prise en compte du "réel", face aux dénis idéologiques du PS et les réponses extremistes, et c'est bien là le véritable enjeu de lutte et de légitimité, ainsi que de l'équilibre des pouvoirs entre eux, notamment le 3 eme, la justice.
Que l''on y apprenne au passage qu'il faut "dominer" un adolescent, et non l'élever, qu'il faut les enfermer plus tôt, arréter de les prendre pour des encore enfants en construction, mais des êtres humains, certes, mais "sans valeurs", dont le bonheur consiste à travailler pour obtenir valeur et dignité, la hausse des suicides au travail , ou des professeurs qui démissionnent à peine entrés en fonction n'existant pas, qu'il faudra des responsables sanctionnés partout où il y a "faute", la notion de faute étant liée directement non pas à la vérité des faits, mais à l'émotion médiatisée d'usage politique utile, ainsi que du nouveau personnel encadrant un islam qui a le droit de prier dans des mosquées à condition d'obtenir le permis de construire, les moyens de les construire, et des imams certifiés AFNOR.
Ou que l'on n'y apprenne pas l'état déliquescent des orphelinats et des foyers pour ados, ceux dont le destin est entièrement remis entre les mains des services de l'état, ainsi que la hausse de la prostitution étudiante pour faire face aux frais de "l'école gratuite", bientôt les meilleurs d'europe grâce à leur nouvelle indépendance, de quoi rentrer dans l'ambition de redonner vie aux campus aussi sans doute...
Cela ne change en rien la nature de la lutte de pouvoir à laquellle nous avons assisté hier, lutte plus apparente quand on met en perspective le traitement médiatique de la révolte des magistrats ce même jour, consistant à ne pas médiatiser le fait que les magistrats ont quotidiennement à répondre aux souffrances des Français, et pour donner une réponse de justice, où les mots ont un sens, pas une réponse de comptoir médiatique, où le président est obligé de préciser quand ce qu'il dit est "solennel".
Ce traitement médiatique masque la véritable lutte entre les pouvoirs exécutifs dans leur capacité à revendiquer le réel et par la-même leur légitimité à y oeuvrer, lutte dont le résultat déterminera bien au-delà d'une influence sur un vote en 2012, lutte dont le traité de paix négociera et avalisera ou non une rédéfinition partielle de notre modèle de société et de l'équilibre de ses pouvoirs.
Dans le miroir des médias, Nous vivions aussi hier la suite du drame de Laetitia qui exige des responsables, avec en gros titre "La" révolte "historique" du "monde judiciaire" relégué au rang médiatique "d'univers parallèle", accroché à une constellation de principes abstraits compliqués apparement mise en oeuvre par des fauchés sans moyens pour gérer des fauchés tout court, principes qu'il convient d'aménager selon l'élysée pour satisfaire les personnes physique et moral plus convenablement aisés, en introduisant "des réformes et du changement" sous le paravent de la lutte contre le laxisme pour principalement permettre aux riches d'avaliser et de moraliser l'usage de leurs moyens financier dans l'enceinte sacré du tribunal, réforme qui seront hors de portée de l'énorme majorité des justiciables, bénéficiant de l'aide juridique, envellope d'état qui, bien sûr, elle, n'augmentera pas.
Depuis hier le citoyen justiciable est en droit légitime de se demander si la justice a eu les moyens de faire la manifestation de la vérité avant de le juger, mais chut, c'est d'une si petite historicité...
"LE" 3 eme pouvoir paye son rapport ambigüe, avec le pouvoir médiatique et ses propriétaires véritables, chacun nourrissant l'autre d'affaire ou de la possibilité d'en faire, ce pouvoir qui pourtant cantonné aux lois temporelles touche néanmoins au sacré, le dernier légitime, depuis la fin du service militaire obligatoire, en sa capacité à priver le citoyen de sa liberté, liberté qui se définit comme l''usage plein et entier du temps de sa vie, où toute peine d'emprisonnement confine en une fragmentation de la peine de mort, cette dernière enlevant en une fois l'entièreté de ce même temps, est en lutte.
L'antagonisme repose sur la revandication de la conscience du réel et de la vérité, ainsi que de l'appropriation légitime de l'émotion qu'il suscite entre le pouvoir politique, le pouvoir médiatique et le pouvoir judiciaire.
Dans cette partie à trois, LA "Révolte" du judicaire est réduite dans son expression médiatique à une rebuffade capricieuse d'enfants en robes, pris en faute par l'émotion publique, grondés par "papa président" et qui non seulement n'assument pas, mais dont le propos ainsi traité, comme rendu audible par une machine à infantiliser les esprits, se confond volontier avec celui d'ados tendance complexe d'oedipe anti sarkozyste qui en profitent pour demander plus d'argent-de-poche à "maman la France", arguant de leurs impuissantes et indignées émotions pour contrebalancer celles suscitées par la hausse de la violence, voire de la barbarie française.
Oui barbarie française, aussi petitement que s'acharne les uns à la voir et ne l'expliciter que par "l'étranger" qui par nature est "forcément criminel", tentative de nier le caractère universel de l'homme et les droits du citoyen né enfant innocent devenu criminel français, et ce pour ne jamais regarder à quel point la "cité" France, bien informée, dans son unité de communauté de destin, incluant celui des criminels, crée d'elle même et en elle même l'essentielle de la violence qu'elle se donne à vivre, et n'enseigne et ne construit pas moins les esprits de ceux qui s'en font les porteurs actifs, les avérés capables de passage à l'acte criminel, qu'aux autres.
Le 3 eme pouvoir subit de plein fouet l'absence d'une refonte repensée de l'équilibre des pouvoirs depuis l'avènement du pouvoir médiatique, dans une démocratie qui a basculée de faite en "médiacratie moderne", cela ne fait jamais que plusieurs fois que le président élu est celui au plus important budget de communication où bénéficiant de la plus importante puissance d'émission dans l'espace médiatique, et ce sans l'admettre, pour sacrifier aux apparences de la démocratie pour en préserver l'idée de la légitimité et de la hiérachie qui en découle, démocratie tombée en désuétude pragmatique, mais aux symboles encore d'usage sur les esprits naifs qui "y croient encore", rendu incapable de critiquer ce qu'on leur a enseigné enfants pour faire le vie et carrière avec, carrière qui les amène a se faire gérer en Topaze de marcel pagnol croyant eux même la morale qu'ils enseignent aux enfants en attendant les palmes académique ou autres récompenses valorisant le dévouement professionnel pour le bien de la cité, mais qui n'ont pas la chance d'être licencié, voir licenciable, pour gagner en maturité critique, et mieux mesurer le prix réel d'une vie de soumission faite d'espoirs attentiste envers des symboles dont l'avancée et l'usage des sciences des technologies de l'information fait vasciller les fondamentaux et en pervertit l'usage.
Nous vivons l'époque de l'apogée des sophistes médiatisée raillant le soucis de vérité des philosophes et de ceux qui font oeuvre d'en chercher la manifestation pour tendre vers le juste, l'époque où le bénéfice d'une couverture médiatique ne sert qu'a douillettement endormir l'attention, draper l'orgeuil des puissant en les rendant estimable et supportable parce que risible, tout en étouffant les flammes du mécontentement légitime de la réalité souffrante, ceux qui la vivent et ceux qui en vivent, face à son reflet dans le miroir tendu par le pouvoir "médiacrate".
Aussi, ceux-là même qui ont une interaction quotidienne avec la souffrance des victimes avec une réponse de justice, sont finalement, dans le basculement et la lutte pour la prépondérance du traitement émotionnel de notre civilisation par l'exclusive des médias, et des votes attenants, privé tout autant d'un droit de réponse émotionnel dans leur activité, le devoir de faire se manifester la vérité faisant souvent primer l'usage de la raison et de la pondération, que déposseder d'un droit de réponse émotionnel médiatique, chasse gardée du politique et de l'indignation associative organisée, ils n'ont même pas une once de temps d'attention médiatique pour faire oeuvre pédagogique de transmission ou de mise en perspective pertinente de l'esprit des lois pour ceux qui n'ont ni le temps ni l'argent d'en apprendre la lettre, ni la capacité de surmonter l'inégalité de naissance et d'héritage, autant financier que culturel, face à l'urgence de trouver un revenu privant du projet de longues études.
Alors ? Qui détient la légitimité pour parler du réel ? Les gens qui le vivent, ceux qui vivent de son reflet médiatique, ou ceux qui se légitiment sur le reflet médiatique ? Ne posons pas la question, c'est dangereux, elle transforme en proscrit du systême...
Amicalement, barbouse.
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