Sarkozy peut-il rebondir ?
Le Président sortant réussira-il à rebondir après une telle claque ?
Certes, Gaston Monnerville qui avait beaucoup contribué au retour du Général de Gaulle sur le devant de la scène, était un radical d'un point de vue politique et Président du Sénat entre 1958 et 1968. Il n'en demeure pas moins que la victoire de la gauche au Sénat est un évènement historique, sans précédent : pour la première fois de son histoire, le Parti Socialiste et ses alliés remportent le Sénat.
On peut bien sûr se féliciter que, d'un point de vue démocratique, le Sénat, qualifié d'anomalie constitutionnelle par Lionel Jospin, bascule à gauche, lui qui semblait imperméable au changement. Toutefois, comment mieux illustrer le réel désavoeu pour le Président sortant, premier homme politique de droite à faire basculer un Sénat à gauche ?
On dira que c'était écrit : la droite a perdu toutes les élections intermédiaires, et vu que la gauche contrôle plus de la moitié des départements, tôt ou tard, le Sénat finirait par basculer sous son giron, malgré un système électoral défavorable, privilégiant plutôt les petites communes rurales.
A qui la faute ? On pointe déjà du doigt la réforme des collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle, voulue par le Président sortant. L'ennui bien évidemment, c'est que celle-ci n'a strictement rien réglée et n'était pas à la hauteur des enjeux... mais pour certains, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Doit-on considérer que la victoire de la gauche au Sénat, dès lors, est la victoire du conservatisme ? Reste que Jean-Pierre Bel a reconnu lui-même que s'il devenait Président du Sénat, il rechercherait le compromis avec le gouvernement concernant le budget, jusqu'aux élections présidentielles de 2012. Le Sénat demeure une grande maison qui déchaîne moins les passions que l'Assemblée nationale.
Nicolas Sarkozy peut-il dès lors rebondir ? Est-il encore possible pour le Président sortant de rester dans la course à l'élection présidentielle, bien qu'on ne voit pas très bien quel serait le candidat de substitution pour le camp majoritaire ? Finira-il éliminé dès le premier tour, comme un certain Lionel Jospin, subissant une humiliation cinglante ? Se redressera-il dans la dernière ligne droite ? Si les sondages ne signifient encore rien à l'heure actuelle et ne prendront tout leur sens lors des trois derniers mois de la campagne présidentielle, on constate néanmoins qu'il sera difficile pour la majorité gouvernamentale de panser ses plaies et éviter une déroute, qui profiterait avant tout à la gauche, mais aussi à Marine le Pen.
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